Accepter la souveraineté de Jésus

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Les récits des évangiles et des Actes des Apôtres relatant les derniers instants que Jésus a passés avec ses disciples ainsi que ses dernières paroles nous laissent quelque peu perplexes.
D'une part, l'évangéliste Matthieu nous rapporte cette promesse de Jésus : .
D'autre part, nous lisons dans l'évangile de Marc : . De son côté, le livre des actes des apôtres raconte l'événement de l'Ascension : Jésus montant au ciel et disparaissant soudain aux yeux des disciples.
Alors, Jésus avec nous et Jésus au ciel, à la droite de Dieu ? Est-ce compatible ? Si oui, qu'est-ce que cela signifie ?
Il est bien évident que Jésus n'est pas parti pour un lieu éloigné, dans une quelconque galaxie, quelque part dans le cosmos à des années-lumière de ses disciples.
Le texte de la lettre de Paul aux Philippiens nous éclaire à ce sujet, il exprime cela d'une autre manière, en d'autres termes : autrement dit, Dieu a placé Jésus dans la position hiérarchique la plus élevée, au-dessus de toute autre puissance et de toute autre autorité spirituelle ou temporelle.
Cette autorité et cette souveraineté sont attestées par de nombreux textes bibliques. Durant la vie terrestre de Jésus, elle est mise en évidence par ses actes et par ses paroles :
— souveraineté sur les puissances mauvaises lorsqu'il chasse les démons,
— souveraineté sur la nature lorsqu'il calme la tempête ou multiplie les pains,
— souveraineté sur la maladie lorsqu'il guérit les malades,
— souveraineté sur la sagesse humaine lorsqu'il enseigne.
Au moment de quitter ses disciples, il affirme sa souveraineté, sa seigneurie, et l'apôtre Pierre la proclame à l'occasion de son discours de la Pentecôte : .
Oui, Jésus-Christ est Seigneur, la Bible le proclame, l'Eglise le proclame, et nos vies de chrétiens doivent également le proclamer.


Il est important de réaffirmer cette souveraineté, parce qu'elle a des conséquences sur notre relation avec lui et sur notre comportement journalier. Si, à l'exemple de Thomas, nous pouvons dire à Jésus : Seigneur, cela signifie que nous reconnaissons et acceptons son autorité sur nous.
Le texte lu tout à l'heure dans la lettre aux Philippiens mentionne trois événements importants de la vie terrestre de Jésus.
Le premier, c'est sa venue sur terre, son incarnation, événement que nous commémorons à Noël.
Le deuxième, c'est le but de son incarnation, sa mort sur la croix, événement que nous commémorons à Vendredi Saint.
Le troisième, c'est son élévation :c'est cet événement que nous commémorons à l'Ascension.
Qui est le Jésus que nous connaissons, auquel nous croyons ?
L'image que nous avons de lui peut être celle de Noël, celle d'un bébé couché sur la paille, c'est une belle image. Ce peut être pour nous un exemple d'humilité.
L'image de Jésus donnant sa vie peut être pour nous un exemple de sacrifice volontaire, de don de soi. On peut y reconnaître le but de ce don : Jésus donnant sa vie pour que nous soyons pardonnés, et réconciliés avec Dieu, mais si nous nous arrêtons là, nous sommes devant une oeuvre inachevée, vide de toute force. L'apôtre Paul écrit aux Corinthiens que s'ils ne s'en tiennent qu'à cela, ils sont les plus malheureux de tous les hommes, parce qu'ils placent leur confiance en un mort, ce qui, de toute évidence, est stérile.
Par contre, Jésus ressuscité, vivant aujourd'hui et élevé à la droite de Dieu, Jésus Seigneur, Jésus Souverain, cela change tout.
Jésus au-dessus de toute puissance, de toute autorité, dans le ciel et sur la terre, cela a des incidences sur notre vie, en effet, puisque sa souveraineté s'étend sur tout ce qui existe, nous n'y échappons pas. Donc de deux choses l'une :
— ou bien nous acceptons, volontairement la souveraineté, nous reconnaissons l'autorité de Jésus-Christ sur nous, sur nos vies, sur nos choix. Nous acceptons ses paroles, son enseignement modèle de notre comportement,
— ou bien nous ne reconnaissons pas sa souveraineté, par conséquent, consciemment ou inconsciemment, nous sommes en rébellion contre lui.
Oui, je sais, ces affirmations sont difficiles à accepter dans notre monde contemporain où l'on prône l'indépendance absolue et où les mots et ont bien mauvaise presse, parfois à tort, mais aussi parfois avec raison.
Mais la souveraineté de Jésus est différente de celles de notre monde. Elle s'exerce dans une relation de liberté et d'amour.
Reconnaître la souveraineté de Jésus, c'est accepter librement de faire sa volonté. Le récit de la conversion de Paul le démontre clairement. Réalisant qu'il est en révolte contre Jésus, le Seigneur, il s'exclame : « Que dois-je faire, Seigneur ? », faisant ainsi acte de soumission.
Il n'est pas dans notre nature d'être soumis et ce n'est pas de gaieté de coeur que nous le faisons généralement. Mais Jésus dit que son joug est doux et que le fardeau qu'il nous demande de porter est léger. Il est utile de le rappeler.
Paradoxalement, lorsqu'on pense perdre son indépendance en se soumettant à sa volonté, Jésus affirme que nous trouvons la vraie liberté : le Fils de Dieu vous affranchit, dit-il.


Accepter la souveraineté de Jésus, c'est trouver la liberté. C'est aussi trouver la communion. Si quelqu'un m'aime, dit Jésus, il gardera ma parole, c'est-à-dire, il la respectera, s'y soumettra, et mon Père l'aimera; nous viendrons et nous ferons notre demeure chez lui.
Les deux paroles du début de notre méditation sont donc réconciliées : Jésus à la droite du Père, dans les lieux célestes et Jésus et le Père qui viennent faire leur demeure en nous, c'est-à-dire, Jésus tous les jours avec nous, ou, comme l'écrit l'apôtre Paul :
Donc, si nous le voulons, si nous le croyons, si nous acceptons son autorité, le Christ tout-puissant, souverain vient vivre en nous. Il vient en échec, en nous, toutes les puissances hostiles et mauvaises :
— Il met en échec les puissances et les haines, parce qu'il est amour
— Il met en échec les puissances de violence, parce qu'il est doux
— Il met en échec les puissances d'orgueil, parce qu'il est humble
— Il met en échec les puissances de ténèbres, parce qu'il est la lumière
— Il met en échec les puissances d'égarement, parce qu'il est le chemin qui conduit au Père
— Il met en échec les puissances de mensonge, parce qu'il est la vérité
— Il met en échec les puissances de mort, parce qu'il est la vie.
Il chasse la peur en apportant la paix.
Grâce à lui, nous ne sommes plus jamais seuls. Il chasse la solitude en nous assurant de sa présence. Une présence bienfaisante, une présence toute-puissante.
Une présence bienfaisante qui nous comble. Il n'est plus nécessaire de chercher ailleurs, dans le matériel ou le spirituel, des succédanés pour nous. Ainsi, n'étant plus préoccupés de nous-mêmes, nous sommes disponibles pour lui et pour notre prochain.
Une présence toute-puissante, qui nous rend capable de vivre, ou, pour être plus près de notre réalité quotidienne, d'apprendre à vivre, comme il a vécu, et ainsi de répondre à l'exhortation de la lettre aux Philippiens :
— l'humilité
— le don de soi
— l'amour du prochain
et ceci non par contrainte, mais de plein gré et avec joie, parce que Jésus est Seigneur et qu'il règne dans nos vies.

Amen !

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Détails

Avec la participation de
Orgue
Musique
Chorale et fanfare dirigées par David Bürki
Piano, Albin Mosimann

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