"La joie du Seigneur, voilà votre force"

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Prédication : François DUBOIS, Méline WYRSCH, Alain PAREL et David ROBERT

Prédication apportée par l'aumônerie de jeunesse à l'occasion du culte cantonal.

DAVID :

Chers amis,

Très souvent, pour bien comprendre une histoire, il faut passer par l'histoire ! L'Histoire avec un grand H. Ainsi pour ce texte du livre de Néhémie, nous allons nous replacer quelque peu dans le contexte historique du 6ème siècle avant Jésus-Christ.

Quelques dizaines d'années avant notre histoire, la ville de Jérusalem a été assiégée par les Babyloniens sous la conduite de leur roi Nabuchodonosor.
Tout le peuple a alors dû s'exiler en direction de la Mésopotamie, dans la ville de Babylone. Cette région recouvre à peu près l'Irak et l'Iran actuels.

Quelques années plus tard, un Hébreu se révolte contre Babylone; pour la seconde fois c'est l'exil pour les habitants de Jérusalem, la destruction du Temple et des murailles de la capitale juive.

Ce n'est qu'après environ 60 ans d'exil qu'un édit du roi perse Cyrus a permis aux Israélites de revenir dans leur ville. Sitôt après le retour du peuple, on se mit à l'œuvre pour reconstruire l'autel, puis petit à petit à reconstruire le Temple; car sans son Temple, une ville comme Jérusalem n'était plus vraiment elle-même.

Peu à peu la vie reprend dans la ville sainte quand un Israélite, du nom de Néhémie, haut fonctionnaire du roi Cyrus, arrive lui aussi à Jérusalem et entreprend un travail de titan : la reconstruction des murailles de la ville, sans lesquelles celle-ci serait encore aujourd'hui une proie facile pour l'ennemi.

A la fin de cette lutte acharnée, de ce travail volontaire pour la sauvegarde de cette cité, il manquait encore quelque chose, un tout petit quelque chose qui aurait une importance pourtant capitale. Quelque chose qui unisse le peuple ailleurs que dans l'effort, qui puisse le rassembler et lui donner une nouvelle force.

FRANÇOIS :

C'était un jour de fête, le jour du nouvel an pour être précis, et nous nous étions rassemblés un peu à l'extérieur de la ville pour que tout le monde puisse entendre la lecture du livre de la Loi, qu'on appelle Pentateuque en grec. A voir l'immense foule qui était présente ce jour-là, je comprenais bien que nous cherchions tous quelque chose, qu'il y avait un manque en nous, un manque de sens.

MELINE :

Oui ! Mais évidemment j'imagine qu'il n'y avait que des hommes, ce qui était typique pour l'époque. D'ailleurs aujourd'hui aussi, on a un peu tendance à oublier les femmes !

FRANÇOIS :

Mais non, mais non ! Tout le peuple était là, les femmes, les hommes et même les enfants en âge de comprendre la Parole ! Nous avions commencé de nous réunir dès le lever du soleil, et figure-toi que nous sommes restés en place jusqu'à midi à écouter les Écritures ! Il y avait une telle attention dans l'auditoire, une telle concentration que personne ne trouva le temps long. C'est sans doute parce que les Écritures nous parlaient, à nous personnellement, c'est parce qu'elles devenaient Parole de Dieu pour nous.

MELINE :

Hein ?! Laisse-moi rigoler ! Tu veux me dire que les gens sont restés debout aussi longtemps, alors qu'aujourd'hui on en a ras-le-bol après une heure de culte ?!

FRANÇOIS :

Mais oui, je te promets. Et je crois qu'il y avait encore deux autres raisons à cela : une raison évidente et une autre que nous aurions été bien incapables de nous avouer à nous-mêmes.
La raison évidente du fait que nous étions si passionnés par cette lecture, c'était qu'elle était remarquablement proclamée : nous les entendions bien, Esdras et ses collègues lisaient distinctement, mais ce qui nous aidait aussi, c'est qu'on les voyait bien de partout grâce à une estrade. En plus, comme ils étaient plusieurs à prendre la parole, il y avait moins de lassitude, il y avait un aspect communautaire qui nous stimulait. Et enfin, ils faisaient tous des efforts pour interpréter, pour nous aider à mieux comprendre ce que nous entendions.
La deuxième raison plus cachée, c'était que nous avions vraiment besoin d'une parole forte, d'une parole qui nous remette en selle. Pour tout t'avouer, ce que nous entendions nous a pas mal secoués, au point que certains d'entre nous pleuraient silencieusement, la tête baissée comme si nous étions en deuil.

MELINE :

Alors vraiment je n'y comprends rien ! Ça vous a apporté quoi d'écouter ces paroles toute la matinée ? Si ça vous a fait pleurer, à quoi bon ? Vous êtes un peu fous !

FRANÇOIS :

Fous ? Je ne sais pas, mais en tout cas en recherche de sens, ça c'est sûr ! Tu as raison, ces larmes n'étaient pas de circonstance, mais tu sais, ce n'était pas facile d'entendre de façon nouvelle une Parole que finalement nous pensions bien connaître à force de l'avoir entendue. Tout à coup, cette Parole mettait en lumière le décalage qui existait entre nos vies et ce que Dieu attendaient de nous ! Peut-être nous fallait-il passer par la tristesse, peut-être devions-nous faire le deuil de ce passé que nous avions de la peine à comprendre et à assumer.

En tout cas, tu aurais été d'accord avec Néhémie et Esdras qui nous l'ont bien dit : écouter la Parole et la comprendre a une fonction précise, celle de restaurer la joie et de susciter la fête !

MELINE :

Et puis, c'est de comprendre cela qui vous a apporté une si grande joie ?!

FRANÇOIS :

Oui ! Non seulement de la joie, mais aussi de la force. D'ailleurs Néhémie a dit une phrase magnifique qui m'a beaucoup plu, mais dont je n'ai pas encore compris tout la profondeur : "la joie du Seigneur, voilà votre force !"

Et le plus beau, c'est que nous avons continué le culte par une immense fête, par un grand repas avec des bons plats et d'excellentes boissons. C'était à la bonne franquette, tous étaient de la partie, même ceux qui n'avaient rien apporté; on pensa même à faire amener des portions à ceux qui n'avaient pu se joindre à nous. Bref, c'était merveilleux, nous nous ressentions à nouveau comme un peuple en marche !

***

ALAIN :

Devant un peuple composé, comme aujourd'hui, d'hommes, de femmes et d'enfants, voici qu'Esdras et ses collègues les Lévites, font une lecture transparente de la Parole de Dieu et en donnent une explication claire ... comme nous avons essayé de le faire aujourd'hui ! Nous sommes également à plusieurs pour vous apporter la parole : comme Esdras et les Lévites, nous sommes une équipe, une communauté.
C'est en effet la Parole de Dieu qui nous rassemble aujourd'hui encore. C'est elle qui nous unit et, peut-être, nous fait prendre conscience de notre position de chrétiens dans le monde. Cependant, cette Parole est une Bonne Nouvelle, son but est de nous redonner la joie, de nous faire vivre la fête, et comme le peuple juif, j'espère que nous aurons compris la Parole et que nous irons manger, boire et porter des portions aux autres pour manifester notre joie et la partager.
Cette joie vient du fait que nous avons compris la Parole, mais pour cela, il ne nous est pas demandé d'être de brillants théologiens : il faut surtout être attentifs, recevoir une explication claire et actualisée, et bien sûr avoir une réelle envie de comprendre !
Comprendre cette parole est le moyen d'être soi-même nourri et de se réjouir dans la communion avec le Seigneur, avec le Christ qui nous donne sa joie.
Lui aussi a dit aux disciples, les ancêtres de notre peuple : "Ne soyez pas dans le deuil et ne pleurez pas !"
Aujourd'hui, nous pouvons nous-mêmes être fortifiés par la Parole de Dieu, et nous ne devons pas oublier de faire profiter les autres de ce qui nous a fait du bien et nous a affermis.
C'est ainsi que ce verset "la joie du Seigneur, voilà votre force !" pourra être un soutien dans notre vie et celle de notre Église.

Amen.

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Détails

Avec la participation de
Méline Wyrsch; Alain Parel et David Robert
Orgue
Georges-Henri Pantillon
Musique
Trompettiste : Gérald Kottisch