Amour et confiance

image

La Bible s’ouvre sur une triple fresque remarquable. Une triple fresque ou, si vous le voulez, trois peintures, trois tableaux… un triptyque en quelque sorte. Un triptyque à la fois merveilleux mais aussi tristement éloquent et singulièrement actuel. Le premier panneau de ce triptyque montre Dieu créant le ciel et la terre, le soleil, la lune et les étoiles, les animaux, les poissons… Et au milieu de ce jardin admirable on y découvre l’homme et la femme. Dieu les a placés sur la terre pour le servir et le louer et pour qu’ils puissent y vivre heureux. C’est le côté merveilleux de cette première fresque.
Le second panneau décrit, lui, les sentiments d’orgueil et d’envie qui montent soudainement du cœur de l’homme… des sentiments qui aboutissent à la révolte de l’homme contre Dieu. L’homme ne veut plus être une simple créature, il veut découvrir tous les mystères de la connaissance. Il veut, l’homme, conduire sa vie, mener son existence. Il veut être comme Dieu. C’est le côté tristement éloquent de ce triptyque.
Le troisième panneau dépeint l’histoire de Caïn et Abel. L’homme qui a conquis son indépendance ou ce qu’il croit être son indépendance en menant sa vie durement, découvre la jalousie… une jalousie qui fait naître en lui la haine. L’homme sans Dieu devient un loup pour l’homme. Il découvre le pouvoir, l’envie, la haine qui dans ses mains deviennent puissance de destruction et de mort. C’est le côté singulièrement actuel de ce triptyque.
Cette triple fresque terminée, on comprend que l’humanité ne pouvait aller qu’au-devant de drames successifs. Pourtant, Dieu ne va pas laisser l’humanité se perdre. Il va tenter d’intervenir en appelant à son service, chaque fois que cela lui paraît nécessaire, un homme. Et, de génération en génération, Dieu choisit des hommes pour les mettre à son service. Même si cela ne va pas sans quelques difficultés chaque fois l’homme choisi répond à l’appel de Dieu. Ainsi, par l’obéissance d’un seul, d’autres hommes seront sauvés.
Un homme, un seul… Un homme qui obéit, un homme qui fait confiance… un homme qui ne regarde plus à lui-même, un homme qui ne s’écoute plus pour se donner tout entier à celui qui l’appelle… un homme qui entraîne les autres avec lui sur le chemin de la foi.

Vous avez entendu tout à l’heure, dans la lecture de ce texte de l’Epître aux Hébreux, la succession de ces hommes qui ont répondu à l’appel de leur Dieu… — vous pouvez d’ailleurs continuer chez vous la lecture de ce chapitre 11, la liste des noms ne fait que s’allonger. Des hommes et des femmes qui ont maintenu l’humanité à bout de bras… au bout de leur foi.
Je voudrais partager plus particulièrement, avec vous, un seul verset, c’est le verset 8 : “Par la foi, répondant à l’appel, Abraham obéit et partit pour un pays qu’il devait recevoir en héritage.... et il partit sans savoir où il allait”.
Voilà la foi exprimée dans sa plus grande simplicité mais avec toute sa force… “Il partit sans savoir où il allait”. Il fait confiance... totalement, à son Dieu. Pourtant, vous le savez, ce n’est jamais rassurant de ne pas savoir où l’on va… Généralement, l’être humain aime bien savoir où il va, où ses pas le mènent. Il aime bien connaître son futur. Les uns interrogent les tireuses de cartes, les astrologues, les chiromanciennes… et tant d’autres encore qui croient que l’avenir de l’homme se lit dans les lignes de la main ou le marc de café.
L’homme, c’est vrai, a un grand besoin de connaître, de savoir de quoi demain sera fait. Il a un besoin pressant de le savoir, par n’importe quel moyen. Il veut connaître son avenir professionnel, son futur sentimental, même son potentiel de réussite et d’argent. L’homme aime bien voyager à vue. Il y a bien, toutefois, quelque chose de légitime… Professionnellement, on aimerait bien savoir, tout de même, si notre travail est apprécié, si nos efforts en valent la peine, si l’on peut espérer une promotion ou si l’on ne va pas se retrouver soudainement au chômage. Sentimentalement, on aimerait bien savoir si demain nous comblera plus encore ou s’il faut se préparer à l’échec et peut-être à la séparation... Financièrement, on aimerait parfois savoir si, aujourd’hui, on peut dépenser l’argent qui nous sera dû demain… Atteint dans sa santé, on aimerait bien savoir si l’on peut s’attendre à la guérison ou s’il faut apprendre aujourd’hui déjà la résignation.
Dans ces quelques propos se retrouvent exprimées nos valeurs à nous : travail, amour, argent, santé. Mais Dieu n’a pas les mêmes valeurs de référence. Il ne se préoccupe que du salut de son peuple. Il voudrait qu’on porte l’amour dont il nous aime à pleine main. Il voudrait que la paix, la justice, l’espérance soit au cœur de nos vies et qu’on les porte à bout de bras… comme des offrandes, comme l’essentiel de la vie. Et c’est bien la raison pour laquelle Dieu appelle des hommes à son service. Il dit à Gédéon : “Va avec la force que tu as. Je serai avec toi...”. Jésus fait de même. Il dit à celui-ci : “Toi, suis-moi”. Il nous dit à nous : “Allez ! vous serez mes témoins”. Dieu nous appelle aujourd’hui pour nous mettre à son service, dans ce monde qui glisse vers des lendemains difficiles.

Il y a quelques années nous avons reçu d’amis Australiens un calendrier pour la nouvelle année. Il y avait quelque chose d’inattendu dans ce calendrier. Ce n’est pas les photographies des larges étendues désertiques de ce grand pays, ni les kangourous boxeurs, ni même les koalas affectueux qui avaient retenus particulièrement mon attention. Non, c’était plus simplement la dernière page. Et à cette dernière page, il y figurait une liste à compléter par des numéros de téléphone. Ecoutez l’énumération de cette liste dans l’ordre où elle est imprimée : Police, feu, centre d’information sur les produits toxiques, hôpital, médecin, pasteur, dentiste, pharmacien, vétérinaire, école, travail, banque, assurance, garage, baby-sitter, salon de beauté et taxi.
Cette liste est étonnante. On pourrait y ajouter, c’est sûr : plombier, électricien, mairie, et d’autre encore. Pourtant de voir dans cette liste la mention “pasteur” n’a pas fini de m’étonner. On pourrait bien sûr argumenter et dire, par exemple : après avoir atteint le centre d’information sur les produits toxiques, l’hôpital et le médecin.... le cas pourrait se révéler suffisamment dramatique pour qu’on fasse appel au pasteur. Non, ce que je veux dire, c’est qu’au milieu de tous les événement heureux ou malheureux de la vie, il y ait une place pour la foi, une place pour Dieu, une place pour le secours ou la louange de Dieu, un lieu où l’on peut s’engager pour manifester la présence de Dieu par des mots d’hommes mais aussi dans des geste d’hommes portant la paix, l’amour et la justice.

Si Dieu aujourd’hui nous appelle… et il nous appelle à le suivre… ce n’est pas pour que nous devenions des héros… mais c’est plus simplement pour que dans chacun des jours que Dieu nous donne, nous posions par la foi, des gestes vrais, sincères… des gestes de Dieu, des mots de Dieu. Le monde attend des chrétiens qu’ils vivent pleinement et sincèrement leur foi… qu’ils soient et vivent en accord avec Dieu… que leur nom s’ajoute à la liste de tous ceux et toutes celles qui ont été ses témoins.
Dieu est le Père de notre vie
Jésus-Christ, le fils en est le modèle
Le Saint-Esprit.... la force de vie
…c’est aussi au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit que nous avons baptisé Nathan tout à l’heure. C’est un acte de foi, un acte d’espérance que nous avons posé pour le monde à venir.

Ne restons pas les pieds accrocher à cette terre.... ... ouvrons-nous aux autres, accueillons celui qui pleure, prêtons une oreille attentive à celui qui veut se dire, aimons ceux même qui nous indiffèrent, réjouissons-nous avec ceux qui sont dans la joie, et surtout, soyons toujours vrai dans chacune de nos paroles, dans chacun de nos gestes.
Il nous faut faire silence… écouter la voix de dieu. Il nous appelle, vous et moi. Nous ne savons où Dieu veut mener vos pas, n’hésitons pas.
Vivons notre foi, faisons confiance… bien moins pour nous que pour tous ceux qui attendent de nous un petit coin de la présence de Dieu, de l’espérance de Dieu, de l’amour et de la paix de Dieu dans leur vie de tous les jours.

Amen.

Détails

Avec la participation de
Orgue
Ruth Robert
Musique
Musiciens : Christian Robert, trompette