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Pourquoi, ruptures, indifférences, haine, domination comme nous venons de le comprendre très fortement ? Pourquoi dans ma propre vie, ces mots, ces attitudes chargées de sentiments si négatifs ? Pourquoi cette haine au coeur même de mon coeur. PARCE QUE JE SUIS AUTRE QUE L'AUTRE. Que nous sommes différents, divers, éloignés les uns des autres, et bien vite étrangers !
Salut l'étranger, aurait pu dire l'apôtre Paul comme cette affiche actuelle qui habite nos rues. Etranger d'âge, de race, de culture, de couleur, de langue, de croyance, rang social, habitat, d'ici et d'ailleurs. Salut l'étranger. Sois le bienvenu parce que tu es autre. Tu apportes tes valeurs, les richesses de ton coeur, de ta culture. Qui d'entre nous ? Qui n'a pas un étranger dans sa vie, dans ses relations professionnelles, même dans sa propre famille ? Qui n'est pas allé à l'étranger pour ses vacances ? Et dans nos communautés ? Tiens, l'autre dimanche à une des messes au Val-de-Ruz, invitation était faite pour qu'une personne par pays se lève pour attester que l'Evangile était envoyé à toutes les nations. 18 pays étaient représentés ce matin-là, oui, là, en plein centre du canton. Et aujourd'hui sous cette tente ? Combien ?
Alors que comprendre ? Comment gérer cela ? C'est dans la croix que vous serez tous rassemblés, dit la Parole de Dieu que nous venons d'entendre. Tous unis, compris, égaux. C'est LUI, le Christ qui est notre paix.
Facile quand il y a toutes nos sympathies humaines, nos coups de foudre bienheureux, notre sens de l'autre, cette parcelle de bonté qui brille en nous. Plus difficile, quand il faudra dépasser, avec temps et patience, toutes les tensions, les diversités, les contrariétés qui grondent sournoisement en notre coeur, pour prendre l'autre comme tellement autre que je ne puis plus être avec lui, ni le voir, ni l'entendre, ni le supporter en quoi que ce soit. Le poids est trop lourd. Je quitte l'affrontement, le dialogue. Je passe au silence, au combat, à l'exclusion.
Il faudra aller jusqu'à la croix, au Christ lui-même, pour saisir du dedans le commandement de nous aimer. Jésus le Christ doit naître à nouveau en moi, resurgir en moi et dans mon milieu de vie comme la graine qui a germé d'abord dans le silence et la solitude, puis qui se met à caser la terre si dure, si sèche de mon coeur pour s'élever vers le ciel.
Pâques printemps de Dieu.

LIBERTE

Liberté, chers frères et soeurs, quel mot !

Liberté, c'est un cri pour ceux qui sont dans la captivité. Les Israélites l'ont crié il y a longtemps en Egypte. Les esclaves noirs l'ont crié en Amérique du Nord il y a peu de temps. Et beaucoup de gens en prison ou sous la torture le crient : Liberté !
Liberté, c'est aussi une conquête des révolutions. «Liberté, égalité, fraternité» sont les trois grands mots de la Révolution Française. La liberté vient d'abord. Elle est la base pour que les hommes puissent vivre égaux dans un état démocratique. Liberté et égalité sont elles-mêmes le fondement de la fraternité. C'est pourquoi nous sommes tous frères et soeurs, et cette fraternité prônée par les révolutionnaires d'alors, nous la retrouvons dans l'amitié, qui dès le premier jour a rassemblé les chrétiens dans l'église de Dieu.
Etant Argovien de naissance et d'origine, ce n'est pas par hasard que j'ai fait allusion à la Révolution Française. Il y a juste 200 ans, en effet, ce canton était libéré par les troupes françaises et il est alors devenu indépendant.
La liberté, comme l'entendaient les révolutionnaires était, une recherche d'indépendance. C'est ce qu'ont voulu nos braves révolutionnaires le 1er mars 1948. Ils se sont mis en marche pour se libérer de toute autorité étrangère, pour devenir leurs propres chefs. C'était cela, leur idée de la liberté.
Il y a deux mille ans, un homme s'est aussi mis en marche pour la liberté. C'était l'apôtre Paul. Son message révolutionnaire était clair et net : «Le Christ nous a libérés !» Il rappelle aux gens de la terre galatienne, ce qui est aussi valable pour l'ensemble des chrétiens neuchâtelois : «C'est à la liberté que vous avez été appelés.»
Dans la pensée de Paul, la liberté ne signifie pas seulement être indépendant, mais aussi être libre pour les autres. Le Christ est l'unique libérateur et sa vie, sa mort et sa résurrection sont pour nous notre programme révolutionnaire. C'est pourquoi Paul cite le coeur même du message de Jésus Christ : «…Tu aimeras ton prochain comme toi-même.» La liberté est ici disponibilité, ouverture vers l'autre. Nous, chrétiens sommes tous libérés, libérés pour les autres : «Mettez-vous au service les uns des autres», dit Paul. C'est cela l'idée de la révolution selon l'apôtre Paul.
Chers frères et soeurs, nous savons bien que la liberté n'est souvent restée qu'un rêve comme dans toutes les révolutions d'ailleurs. J'ai lu quelque part : «Les gens se sentent seuls parce qu'ils construisent des murs plutôt que des ponts.» Nous sommes aujourd'hui ici rassemblés pour construire des ponts. J'espère pour nous tous que les ponts bâtis en ce jour seront ceux que nous emprunterons demain dans notre Canton. Vive cette liberté !

3e commentaire :

Les disciples de Jésus, à l'image du peuple neuchâtelois du siècle passé, attendaient une révolution. Pour eux, elle consistait dans l'établissement du royaume de Dieu qui changerait les conditions de vie de leur peuple.
La question qui les turlupinait était simplement celle-ci : «mais quand donc notre maître va-t-il se décider à instaurer ce royaume dont il nous a tant parlé ?»
Ne rêvons-nous pas nous aussi d'un royaume où la paix et la justice habitent, un royaume sans dépression, sans chômage, où la faim et les larmes n'ont plus de place, où les fous de Dieu cesseront de massacrer des innocents ?
Particulièrement en tant que chrétiens, ne sommes-nous pas parfois tentés de crier : «Jésus, ton royaume, c'est pour bientôt ?»
Nous souhaitons que les choses bougent et c'est tant mieux, mais comment faire ? Ne sommes-nous pas tous appelés à être des révolutionnaires. Non pas de ceux qui tiennent les fusils, qui mettent le feu aux bâtiments, qui exterminent ceux qui s'opposent à leur vision des choses, mais de ceux qui, par souci de véritable réconciliation, reconnaissent leurs torts avant de dénoncer ceux des autres, de ceux qui pardonnent au lieu de garder rancune, de ceux qui, libérés d'eux-mêmes, de leur égoïsme, servent les plus démunis. Voilà ce qu'est, entre autres, notre vocation de témoin du Christ.
Belle théorie que tout cela me direz-vous…! Il est vrai que si nous sommes lucides à notre sujet : être témoin, c'est-à-dire imitateur du Christ, paraît impossible. Cependant, Jésus le déclare possible grâce au Saint-Esprit. Une puissance qui survient sur nous, non seulement pour parler du Christ, mais aussi pour le vivre. Alors ne partons pas d'ici sans oublier de :

• Vivre la liberté du Christ qui ne s'est laissé enfermer ni par les chefs religieux, ni par la puissance politique de son époque.
• Vivre l'amour qui permet de dire, cloué sur une croix : «Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font.»
• Vivre la compassion qui permet d'accueillir la femme adultère, de manger chez le collecteur d'impôts corrompu, et de recevoir la requête d'un officier romain.

Demandons donc à Jésus de nous remplir de son Esprit, afin que réellement libres, nous puissions le servir en servant notre prochain. Ainsi, même si le 21e siècle ne voit pas la plénitude du royaume de Dieu, il pourra au moins en reconnaître les signes annonciateurs !

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Avec la participation de
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Orgue
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Musique
de chanteurs, instrumentistes et danseurs professionnels