Mes chères sœurs et chers frères,
Chères auditrices et chers auditeurs,
Vous, les confirmandes et les confirmands, vous vous êtes préparés au " Berghüsli " pour aujourd'hui, le jour de votre confirmation. Vous m'avez envoyé des cartes avec beaucoup de salutations, et vous m'avez écrit que vous attendez avec impatience ce jour. Je vous remercie encore une fois de votre gentille attention. La confirmation que nous célébrons aujourd'hui n'est pas seulement une fête pour les jeunes membres des paroisses de La Chaux-de-Fonds et de Neuchâtel, mais aussi pour toute l'église.
Pourquoi ? Peut-être vous savez que le mot " confirmation " signifie " fortifiant ", non pas dans le sens de fortifiant du genre d'une boisson, mais grâce au Saint-Esprit. Le terme fortifiant du type d'une boisson qu'on prend quand on est fatigué est plus facile à comprendre que l'effet du Saint-Esprit. Une métaphore va nous aider à mieux comprendre ce qu'il en est de l'action fortifiante du Saint-Esprit.
Imaginons un bateau à voile, sur un lac ou en pleine mer. L'eau sur laquelle vogue le bateau, c'est notre vie. Le bateau, c'est l'église, le mât, c'est Jésus-Christ et la voile, c'est notre cœur. Du moment que vous avez décidé d'accepter la confirmation, alors vous vous êtes décidés du même coup à monter à bord du bateau de l'église et à naviguer sur les eaux de notre vie. Les flots sur lesquels le bateau vogue sont rarement calmes. Des vagues plus ou moins fortes secouent l'embarcation. Ainsi en va-t-il de notre vie.
Mais c'est justement là ce qui anime notre vie et nous stimule. Oui, le temps peut parfois passer à l'orage et devenir franchement dangereux. Mais les vagues ne roulent que lorsque le vent souffle. Et c'est justement sur le vent que nous comptons quand nous voulons naviguer à la voile. Par calme plat, impossible d'avancer ! C'est pourquoi le plus important manque encore à notre parabole : le vent. Et le vent symbolise l'action du Saint-Esprit.
Lors de la confirmation, on vous dit, mes chers, que ce Saint-Esprit est la source d'énergie qui vous permet d'aborder la vie. Dans l'art de la navigation, il s'agit d'orienter correctement la voile par rapport au vent. Si un navigateur pense que le vent fait ce que lui désire, alors il se trompe lourdement, sombre et disparaît dans les flots. Non, le vent souffle comme il veut et non pas à notre gré, ce qui revient à dire qu'il faut sans cesse l'observer, l'utiliser pour avancer, pour glisser sûrement à la surface des flots et atteindre notre but.
Il en va de même de notre vie. Si nous voulons naviguer en tant que chrétiens à bord du bateau de l'église, alors n'oublions pas qu'il s'agit d'un bateau à voile ne disposant pas d'un moteur ; nous ne pouvons donc pas rester oisifs comme lors d'une excursion, mais au contraire, nous avons à participer activement à la vie du bord. La navigation à voile s'apprend. Et de même, nous devons apprendre à vivre en chrétien chaque jour, jusqu'au terme de notre existence. Vivre en chrétien signifie que nous devons border la voile, c'est-à-dire notre cœur, dans tout ce que nous disons et faisons, tout ce que nous entendons et voyons, tout ce que nous ressentons, d'après le vent du Saint-Esprit. Mais alors, comment y parvenir ? Où dans notre vie et comment pouvons-nous orienter notre cœur sur le Saint-Esprit ? Nous ne savons même pas où il se trouve.
Pourtant, Jésus-Christ nous dit en divers endroits de la Bible où le Saint-Esprit peut être ressenti. Il nous dit par exemple que dans nos rapports avec nous-mêmes, avec notre prochain, nous avons toujours affaire à Dieu et partant au Saint-Esprit. Le Saint-Esprit, Dieu, n'est pas fixé en un endroit. Il n'a pas de domicile fixe. La caractéristique du Saint-Esprit est qu'il agit, qu'il travaille avec toi, avec moi, avec nous autres êtres humains. Border la voile au vent, ouvrir notre cœur au Saint-Esprit signifie que nous ne nous lançons pas aveuglément dans le quotidien, mais au contraire en être conscients, responsables de nos actes envers nous-mêmes et notre prochain. Se laisser toucher par le Saint-Esprit signifie que nous nous efforçons d'être bons, de comprendre et d'aimer autrui au lieu de gémir, de rester oisifs et indifférents.
Ainsi je pense que, si vous prenez la chose au sérieux, cela peut être passionnant de découvrir l'action du Saint-Esprit sur vos vies. Et aujourd'hui, en tout cas, on vous dit lors de votre confirmation que le Saint-Esprit s'intéresse à votre vie. Et moi-même, en tant qu'évêque, je suis aussi très intéressé à votre vie, mes chères confirmandes, chers confirmands. Maintenant que vous êtes bientôt à l'aube de votre vie d'adulte, aujourd'hui que vous embarquez sur le bateau de l'église, j'attends de vous que vous restiez toute votre vie à bord, que vous soyez actifs, que vous deveniez d'adroites navigatrices, d'adroits navigateurs catholiques chrétiens pour border votre voile, votre cœur toujours mieux, toujours plus consciemment au vent, au Saint-Esprit.
Et non pas qu'un beau jour, vous débarquiez et vous contentiez de regarder du rivage lointain ce que font les autres à bord du bateau de l'église. Dans nos petites paroisses, nous comptons sur vous, on a besoin de vous. Dans les paroisses catholiques chrétiennes, on peut s'engager, être actif, donner son avis, décider, prendre part au renouveau et au renforcement de notre église bien-aimée. Et on est pris au sérieux, aussi bien comme jeune. Ainsi, je vous accompagne, mes chers, avec mes meilleurs vœux !
Amen !
