Lecture biblique : Jean 18, 1 – 12
Message 1ère partie
L’arrestation de Jésus se passe la nuit. On craint les réactions de la population. Ici pas de place pour les femmes qui restent à la maison. A la tête des gardes, il y a Judas, le traître. Il ne ressemble pas au Judas de la légende. Contrairement à ce que qu’on a si souvent imaginé, Judas n’est pas simplement un homme obsédé par l’argent. Sinon, il n’aurait pas suivi, pendant 3 ans, celui qui proclame heureux les pauvres ! Judas est très probablement un zélote, un idéaliste qui attendait avec impatience qu’un Messie vienne restaurer l’ancien Royaume d’Israël et le purifier de ses occupants païens venus de Rome. Il a probablement trahi Jésus soit par déception soit, plutôt, pour le forcer à se comporter enfin en Messie et à agir.
Quand on vient arrêter Jésus, seul Pierre sort son glaive mais Jésus le réprimande. Ce n’est par la violence qu’il achèvera son oeuvre. Dans l’histoire, tant de beaux idéaux ont conduit à la violence et ceci, toujours, au nom d’une fin qui prétend justifier les moyens. Et dans nos vies personnelles, sommes-nous sûrs de ne jamais maltraiter nos proches au nom de beaux idéaux ?
Lecture biblique : Jean 18, 13 – 27
Message 2ème partie
Jésus dérange. Il faut l’éliminer. Jérusalem et la Judée sont sous la direction du Grand Prêtre et de l’aristocratie religieuse qui ont été laissé en place par les Romains à condition que de lourds impôts soient payés et que l’ordre règne. Caïphe, le Grand Prêtre, invoque la raison d’Etat : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple. Autrement dit, mieux vaut éliminer quelqu’un qui risque de causer des troubles, plutôt que de le laisser faire et risquer une intervention musclée de l’armée romaine. Jésus n’établira pas la justice par la violence. Il a choisi de proclamer sa bonne nouvelle en étant parmi ceux que la violence humaine écrase.
Ici, pour la première fois dans le récit de la Passion de l’évangile de Jean, on mentionne l’intervention d’une femme. Voilà qui est inhabituel car, à cette époque, les femmes sont quasi absentes des récits. C’est d’autant plus étonnant qu’il s’agit d’une servante. Cette femme est plus perspicace que les hommes qui sont là : elle est la première à reconnaître Pierre, le disciple de Jésus. C’est elle qui, la première, met au grand jour le reniement de Pierre. Avant son intervention, les autres, si l’on peut dire, n’y ont vu que du feu.
A trois reprises, Pierre nie avoir des liens avec celui qu'on vient d'arrêter. Peu avant, il avait dit à Jésus : « Je suis prêt à donner ma vie pour toi ! » Et nous, si nous étions à sa place, aurions-nous eu plus de courage ?
Lecture biblique : Jean 18, 28 – 40
Message 3ème partie
Le procès est joué d'avance. Le Grand Prêtre l’interroge sur ses disciples et sur son enseignement. Dans les autres évangiles, on accuse Jésus d'être un blasphémateur. Devant le procurateur romain, Ponce Pilate, on accuse ensuite Jésus de revendiquer le trône d'Israël. Pilate n'est pas très convaincu. Dans l’évangile de Matthieu, une femme intervient alors, la femme de Pilate. Pendant qu’il siégeait sur l’estrade, sa femme lui fit dire : « Ne te mêle pas de l’affaire de ce juste ! Car aujourd’hui j’ai été tourmentée en rêve à cause de lui. » (Mt 27, 19)
Le rêve, dans l’Antiquité, cela peut être un moyen dont Dieu se sert pour communiquer avec des êtres humains, comme dans le songe du Pharaon, expliqué par Joseph. Par son intervention, la femme de Pilate exprime la vérité par rapport à ce qui se passe : on est train de s’attaquer à un innocent, à un homme de bien.
Cette femme n’a pas sa place au tribunal. La vérité qu’elle a entrevue non plus. Pilate, sceptique et désabusé, se contente de demander à Jésus, sans attendre de réponse : qu’est-ce que la vérité ? C'est la foule, habilement manipulée, qui aura le dernier mot. Celui qu'on relâchera, c'est Barrabas, un agitateur qui n'a pas hésité à tuer pour faire avancer sa cause.
Et nous, comment nous comportons-nous face à une injustice, quand nous sommes l’objet de pressions de notre entourage, de notre milieu ? Quelle influence a sur nous le « qu’en-dira-t-on » ? Face à la croix du Christ, nous ne pouvons que reconnaître notre impuissance à surmonter le mal sans l'aide de Dieu.
Lecture biblique : Jean 19, 1 – 16a ; 16b – 30
Message 4ème partie
Au pied de la croix, des femmes sont là, notamment Marie de Magdala, la seule qui est mentionnée dans les quatre évangiles. Le nom des autres varie un peu mais cela est secondaire pour les auteurs des évangiles. L’évangile de Marc précise : « Elles avaient suivi Jésus et l'avaient servi quand il était en Galilée. Il y avait là également de nombreuses autres femmes qui étaient montées avec lui à Jérusalem. » Avant de mourir, Jésus confie sa mère, qui est probablement veuve, au disciple bien-aimé.
La soif de pouvoir, l’injustice et la violence semblent triompher définitivement dans un monde où l’homme et la femme ne parviennent pas être, ensemble, l’image de Dieu sur cette terre, selon la volonté du Créateur. Le désespoir des proches de Jésus est à son comble. Mais au matin de Pâques, Marie de Magdala sera la première à découvrir, avec stupeur, que Dieu n’a pas dit son dernier mot. Amen !