Culte transmis de l'église évangélique réformée de Baden (AG)

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Chers amis, ici dans l’église et à la maison devant vos téléviseurs,

« Nager dans le bonheur », ce serait formidable ! La joie sans limite ! Une vie satisfaisante, épanouie et réussie ! Mais comment puis-je y accéder ? Que ce soit ici à Baden, en Argovie, en Suisse ou je ne sais où dans le monde ?

La publicité du casino ici à Baden joue précisément sur ces mots : « Nager dans le bonheur ». Mais cela fonctionne-t-il ? « Nager dans le bonheur » au travers du casino, où des gens placent de l’argent pour gagner de l’argent au Black Jack, à la roulette et à des machines à sous.

De l’excitation, du suspens, de l’adrénaline et l’espoir du gain exceptionnel, la grosse somme, et lorsqu’on gagne, de l’endorphine se libère et on ressent du bonheur. Il y a de ça au casino. Mais il en est au casino, ce qu’il en est au loto et lors d’autres jeux de chance : à la fin, c’est toujours l’organisateur qui gagne. La plupart des participants perdent ce qu’ils ont misé. Il n’y en a que peu qui gagnent, et ils gagnent exactement le montant dont rêvent tous ceux qui participent au jeu.
Je me demande ce que je ferais, s’il m’arrivait juste comme ça de gagner deux millions de francs ? Comme je n’aurais plus besoin de gagner mon « pain quotidien », est-ce que je m’arrêterais de travailler ? Est-ce que je ne ferais plus que ce qui me fait plaisir ? Donc : écrire des livres, faire des randonnées en montagne, passer, tous les jours, beaucoup de temps avec mon épouse et mes enfants ? Qu’est-ce qui me rendrait vraiment heureux ?

Des analyses scientifiques sur les personnes qui ont gagné au loto ont conclu que les gagnants qui sont restés les plus heureux, sont ceux qui pendant les années qui ont suivi le jour où ils ont gagné, ont continué à vivre comme s’ils n’avaient pas gagné de millions. Mais alors est-ce vraiment nécessaire de gagner une telle somme pour “baigner dans le bonheur” ?

J’en doute, et je me pose encore davantage la question : qu’est-ce ce qui rend les gens heureux, au juste ?
En cherchant une réponse à cette question dans la Bible, je tombe sur ce passage de Genèse, qui m’incite à approfondir ma réflexion. Ecoutez vous-mêmes ; je lis au chapitre 2, les versets 18 à 23 :

L'Eternel Dieu dit:
---Il n'est pas bon que l'homme soit seul, je lui ferai une aide qui soit son vis-à-vis.
19 L'Eternel Dieu, qui avait façonné du sol tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, les fit venir vers l'homme pour voir comment il les nommerait, afin que tout être vivant porte le nom que l'homme lui donnerait.
20 L'homme donna donc un nom à tous les animaux domestiques, à tous les oiseaux du ciel et aux animaux sauvages. Mais il ne trouva pas d'aide qui soit son vis-à-vis.
21 Alors l'Eternel Dieu plongea l'homme dans un profond sommeil. Pendant que celui-ci dormait, il prit une de ses côtes et referma la chair à la place. 22 Puis l'Eternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme, et il l'amena à l'homme.
23 Alors l'homme s'écria:Voici bien cette fois celle qui est os de mes os, chair de ma chair. Elle sera appelée «femme» car elle a été prise de l'homme.

Chers amis,
Dans ce récit de la création du monde, Dieu est au centre de sa création. Il a créé l’être humain, lui a insufflé un souffle de vie et l’a ainsi rendu vivant. Et là, il se rend compte qu’il manque encore quelque chose : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul », constate Dieu. Il y a une lacune.

La solitude n’est pas ce que Dieu a prévu pour l’être humain. Les relations sont importantes. Ce que Dieu offre à l’être humain, c’est de l’attention, comme Jésus s’est tourné vers les enfants qu’on lui a amenés, c’est ainsi que Dieu se tourne également vers nous.
Comme Dieu, qui, lui-même, s’est offert un vis-à-vis à travers l’être humain, ainsi nous humains, nous avons aussi besoin d’être en compagnie entre nous. Mais les premiers essais, qui ont été faits pour permettre à l’humain d’avoir des relations, ont été en quelque sorte imparfaits. L’homme se réjouit certes des animaux, mais ils ne sont pas comme lui.
Ce n’est que la femme, son vis-à-vis humain, taillée dans le même bois, ou effectivement de la même chair, du même genre, qui le réjouit.

Je suis convaincu qu’en tant qu’humains, nous sommes quasiment incapables de vivre complètement seuls. Je n’entends pas par là de vivre seul dans un appartement, en tant que célibataire ou veuf. Ça marche très bien et beaucoup de personnes dans notre pays vivent comme ça. Mais ça ne va pas si nous ne sommes pas entourés de personnes, si nous n’avons pas de relations qui nous permettent d’échanger mutuellement, sans communication.
Nous autres humains, nous avons besoin les uns des autres.

Le récit de la création raconte que le premier être humain était très enthousiaste : «Voici bien cette fois celle qui est os de mes os, chair de ma chair », là vous sentez un peu le bonheur que peut procurer le fait d’être en contact avec son semblable, de soigner ses relations, d’être là l’un pour l’autre.
« Je ne suis pas seul ; il y a là quelqu’un qui me comprend, que je peux aller rencontrer, un vis-à-vis qui me défie, qui me remet en question et qui, en même temps, me comprend aussi, qui me soutient et m’épaule »

Vous connaissez certainement ce sentiment qu’on peut ressentir dans une rencontre. Vous souvenez-vous de la première fois que vous étiez amoureux ? Du bonheur procuré par une rencontre au hasard, ou dont le hasard a été provoqué, vous souvenez–vous comment c’est que de se toucher en tâtonnant, des frissons de bonheur que peut offrir un sourire ?

Ce sentiment de bonheur peut aussi survenir lors de rencontres avec des enfants, dans sa propre famille, dans le cercle d’amis ou bien encore dans le bus ou dans le train : la manière qu’ont les enfants d’appréhender le monde et de faire part de leurs découvertes fait que, tout d’un coup, les adultes se sentent également, tout d’un coup, plus directement interpellés. Expérimenter l’absence de préjugés, la spontanéité et beaucoup de joie de vivre qui est tout simplement contagieuse.

D’autres passent de bons moments peut-être dans le cadre de leur travail ou de leur association, où ils se sentent considérés comme des êtres humains, où ils expérimentent : ici, on parle les uns avec les autres de sujets professionnels, mais aussi de la vie, en général.
Nous échangeons sur ce qui nous touche et nous préoccupe, nous expérimentons : « Avec les personnes de mon entourage, je peux tirer sur la même corde, je peux parfois aussi être en désaccord, mais ensuite nous nous réconcilions à nouveau. » Là, nous sommes contents et heureux. Nous nous sentons en sécurité.

Chers amis,
Les relations humaines ont bien évidemment aussi un autre côté : elles sont chargées en tensions, elles nous mettent à l’épreuve sur le plan émotionnel, elles peuvent se rompre. Ou alors, nous préférons avoir une relation intense avec quelqu’un et notre amour ne sera pas renouvelé. Le bonheur et le malheur ne sont pas loin l’un de l’autre.

Et pourtant, je suis convaincu que les relations sont fondamentalement synonymes de bonheur, celui que Dieu nous a offert pour nous rendre heureux et satisfaits. Je n’arrive pas à imaginer ma vie sans être entouré d’autres personnes. Quand je suis avec ma femme, quand je vois grandir mes enfants, quand à la maison de retraite, on me raconte des récits de vies passionnants, quand je joue aux cartes avec des amis, en buvant une bière, et encore quand nous célébrons ensemble un culte, comme celui-ci aujourd’hui, alors j’expérimente ce que veut dire : « être heureux ». Ca n’a pas toujours la même intensité, mais c’est toujours un bout de bonheur.

Le bonheur, le bonheur de vivre ne provient donc pas au travers de la réalisation de grands rêves, pas au travers de grandes sommes d’argent, mais très modestement, là où des êtres humains s’ouvrent les uns aux autres, s’enrichissent mutuellement et se prennent du temps les uns pour les autres. C’est comme ça que je comprends l’analyse parue sur les gagnants au loto.
Parmi eux, ceux qui n’ont pas abandonné leurs contacts habituels, qui n’ont pas fondamentalement changé leur vie, mais qui sont restés au sein de leur réseau social et qui ont continué à vivre leur vie comme avant, ceux-là sont devenus heureux avec leur argent, ou du moins, ils ne sont pas devenus malheureux.

Ainsi, baignez donc dans le bonheur ; appréciez les personnes autour de vous et soyez appréciés des autres, car le bonheur, c’est :
Vivre en relation avec les autres.
Afin qu’un monde soit
Dans lequel, ensemble,
Beaucoup réussissent à se rendre heureux.

Amen.

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