Culte de veillée de Noël, Tecklenburg (Allemagne)

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Ulrike Wortmann-Rotthoff

Que la grâce et la paix de Dieu soient avec vous.

Pendant la nuit sainte, Marie et Joseph furent certainement soulagés lorsqu’ils avaient trouvé la grotte.
Ce n’était peut-être pas une étable, comme nous nous le représentons en Westphalie. Peut-être que la sainte famille trouva vraiment refuge dans une grotte. Il y en avaient beaucoup sur les terres des bergers d’Israël.

Oui, une grotte comme celle-là fait du bien. Enfants, beaucoup d’entre nous ont construit des grottes avec des chaises et des couvertures. Il y a aussi beaucoup d’adultes qui installent leur appartement avec des coins très cossus. Ils le font uniquement s’ils ont un bon souvenir des grottes. Car une grotte peut aussi être très étroite, et même trop étroite, si à part moi s’y trouvent encore beaucoup d’autres personnes. Et à l’inverse, une grotte peut être un endroit de grande solitude. Quand je m’y trouve toute seule et que je ne peux compter sur personne d’autre. Ça peut être très difficile. Cela peut même faire mal. Avec cette image de la grotte de Noël, Marie, Joseph et l’enfant : tellement de sainteté réveille peut être mes cicatrices, les plaies plus ou moins guéries de mon parcours de vie.
Ce soir en particulier, ceux qui se trouvent dans la lumière des bougies qui brillent projettent des ombres sur le mur. Pendant les heures silencieuses de la sainte nuit, on voit aussi les ombres dans sa propre âme. Certains ont peur de perdre la paix de leur âme, leur sérénité, et préféreraient s’enfuir avant Noël.

Et ce qui peut se produire dans une seule âme humaine est parfois expérimenté par un peuple entier. Environ 700 ans avant la naissance de Jésus en terre sainte, il y a eu là des hommes abattus, qui fixaient leur regards sur l’avenir en étant très angoissés. Leur gouvernement avait pris de mauvaises décisions, et à présent ils projetaient de sinistres ombres sur les murs. Leur patrie, leurs biens, leur paix intérieure et extérieure – tout menaçait de péricliter.

Et là, tout d’un coup, un prophète se leva et prononça des paroles qui touchèrent les personnes et les encouragèrent.

Detlef Adams

“Le peuple qui marche dans les ténèbres
a vu une grande lumière ;
sur ceux qui habitent le pays de l'ombre de la mort,
une lumière a brillé.
Tu les as comblés de joie, ils sont plein d’allégresse
Car un enfant nous est né,
un fils nous a été donné.
Il a la souveraineté sur son épaule ;
on l'appelle du nom de Conseiller étonnant,
Dieu-Héros, Père Eternel,
Prince de paix.”
Esaïe 9,1-5

Des paroles fortes pour Israël, le peuple de Dieu. Quelques siècles plus tard, les premiers chrétiens les ont répétées. Ils ont compris que les paroles d’Esaïe étaient une prophétie qui s’était accomplie directement devant leurs yeux.
Ils connaissaient le sauveur qui les délivrait. Un enfant nous est né – il devait bien s’agir de l’enfant dans la crèche ! Jésus de Nazareth, que Marie avait mis au monde dans une grotte.
Ainsi, les paroles d‘Esaïe ont été transmises oralement jusqu’à ce jour. Beaucoup de personnes se les sont appropriées et se sont laissées inspirées par elles. Dans le domaine du culte, de la musique et de l’art.
Elles ont aussi pris forme sur une icône de notre paroisse soeur, la paroisse catholique.
Au milieu se trouve une grotte sombre et étroite, et dedans - tout minuscule – l’enfant Jésus. Tout serré dans ses langes, dans une auge, au point où l’on est saisi par la peur en voyant cette obscurité mortelle qui émane des profondeurs. Mais cet enfant perce l’obscurité. Au milieu du pays de l’ombre de la mort, surgit l’étincelle de l’espoir. Dans les brèches des rochers poussent des brins, des fleurs et des arbres.
Je regarde et je comprends : Dieu naît en tant qu’être humain. Dieu s’offre complètement à notre réalité, à nos peurs, à nos espaces sombres, oui, même à notre méchanceté. Au milieu de cette noirceur, Dieu déploie sa puissance lumineuse.

Marie est couchée au bord de la grotte. Elle se blotit contre son enfant: un geste protecteur, tendre et dévoué. Ainsi, Marie est là pour tous les croyants, pour tous ceux qui aspirent à la lumière libératrice. Marie me montre que la grotte de Noël est un bon endroit, car je peux y puiser des forces, malgré les ombres au mur. Car au travers de cet enfant, Dieu se niche dans notre monde, nous libère de l’inquiétude et chasse les ombres. Notre vie peut à nouveau devenir libre et claire.
Cet enfant porte un nom salutaire : Jésus, qui signifie « Dieu aide ».
De la part d’Esaïe, il en avait reçu encore d’autres. Des noms qui sonnent merveilleusement bien, comme un spectacle lumineux. Mais je trouve que le plus beau nom est : « Prince de paix ». Là où il vient au monde, règnera la paix.

Enfin. Les nouvelles ne font plus état de barricades, d’affrontements de rue et tirs de roquettes. Alors, plus aucun pays n’a besoin de consulter pour savoir s’il doit envoyer des troupes dans d’autres pays, car les hommes trouvent des moyens tout autres pour se disputer et se mettre d’accord : ils se laissent conseiller suivant les critères et l’inspiration de Jésus. Avec le prince de paix, ce sont les doux qui règnent, les miséricordieux donnent le ton et, ce faisant, deviennent bienheureux.
Le prince de paix veut aussi agir dans notre vie. C’est pour cela que beaucoup de personnes se rendent à Bethléhem lors de la nuit sainte. Là se trouve l’église de la nativité. Très profondément en-dessous d’elle se trouve une grotte, dans laquelle, chaque année, on allume une lumière de la paix en souvenir de la naissance du Christ-enfant, afin que le monde entier comprenne : c’est lui qui délivre le monde de son obscurité.
Il est né pour nous: la lumière du monde brille dans l’obscurité.

***
Marius Dohe
C’est exactement de cette flamme de Bethléhem que nous avons pris la lumière pour allumer toutes les bougies ici, à l’intérieur de notre église. Depuis de nombreuses années, des scouts chrétiens comme nous cherchent pendant le temps de l’avent la lumière de la paix à l’église de la nativité de Bethléhem.

Marie Wilde
Elle est relayée d’un main à l’autre en traversant toute l‘Europe.
Nous aussi, nous l’avons cherchée dans une lanterne et avons pris soin de bien la garder. Pour finir, nous l’avons apportée ici dans notre église du village, pour que tout le monde puisse l’emporter chez soi, à la maison. Ainsi, elle pourra luire dans toutes les directions.
***

Ulrike Wortmann-Rotthoff

L’action “Lumière de paix de Bethléhem” est plus qu’un rituel plein d’émotions. Cette lumière dépasse très largement le cadre de ce culte. Elle est aujourd’hui distribuée à beaucoup d’endroits. Elle rassemble des peuples.

Cela fait quelques années que dans notre paroisse nous fêtons Noël avec la lumière de Bethléhem. Sa lumière de la paix est distribuée dans beaucoup de maisons.
Je connais cela depuis si longtemps, mais ce n’est que l’année dernière que j’ai compris quelque chose : la nuit sainte, j’avais rapporté la lumière du culte à la maison et cherchais un endroit adéquat où la placer. Complètement absorbée par mes pensées, j’ai commencé à modifier l’organisation de notre décoration de Noël. La petite et toute simple crèche en bois allait mieux sur le rebord de la fenêtre que sous le sapin. J’ai seulement pris le support, sans les figurines, et y ai placé la lumière dans un grand verre. Comme j’étais encore préoccupée par les dernières nouvelles, et que j’étais consciente d’à quel point la paix était fragile dans notre monde, je sortis une grande colombe de la paix d’une caisse.
Je la fixai au dessus de la crèche en l’honneur de ce nom merveilleux, qui sonne si bien : prince de paix. Lorsqu‘alors j’ai contemplé la nuit silencieuse et la lumière, j’ai soudain senti que cette lumière brille dans deux directions: vers l’intérieur, dans mon appartement et au-dedans de mon âme, et en même temps, la fenêtre propageait sa belle lueur vers l’extérieur. Un message lumineux pour les voisins et tous ceux qui passaient par hasard par là.

Vous aussi, quand cette nuit ou demain, vous verrez de telles fenêtre, vous vous souviendrez encore une fois du message de Dieu pour le monde entier et pour vous-même.

Le peuple qui marche dans les ténèbres
a vu une grande lumière ;
sur ceux qui habitent le pays de l'ombre de la mort, une lumière a brillé.
Car un enfant nous est né,
un fils nous a été donné.
Il a la souveraineté sur son épaule ;
Et on l'appelle
Prince de paix.

Amen.

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