Culte de Noël, Champéry (VS)

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MONOLOGUE “LE MONDE ENTIER SE SOUVIENDRA”
Intervenants: Philippe Genton

Ecoutez ! Savez-vous que ce que vous êtes en train de vivre va être raconté dans les siècles futurs ? Pour les siècles futurs ?
Personne n’oubliera. Jamais !

Savez-vous que vous êtes entrés dans la mémoire de l’humanité et que le temps sera compté à partir de ce jour ?

Le monde entier saura et n’oubliera jamais que César Auguste décida de recenser le monde entier, alors que Quirinius est gouverneur de Syrie.

Et vous êtes venus ici pour vous faire recenser, dans votre propre ville ;
Joseph tu es monté de la ville de Nazareth en Galilée jusqu’ici en cette ville de David qui s'appelle Bethléem en Judée, parce que tu es de la famille et de la descendance de David, pour te faire recenser avec Marie, ton épouse, qui était enceinte.

Vous êtes arrivés le jour où tu devais accoucher Marie ;
Tu as accouché de ton fils premier-né, tu l’as emmailloté…
Tu l’as déposé dans une mangeoire, parce que tu n’as pas trouvé d’autre lieu que cette étable

Le monde entier se souviendra que vous étiez là, vous aussi, les bergers. Que vous viviez dans ces champs et montiez la garde pendant la nuit auprès de vos troupeaux.
L’humanité toute entière se souviendra que vous avez décidé alors d’aller jusqu’à Bethléem pour voir ce qui était arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître puisque des anges vous avaient avertis.

Personne n’oubliera que vous êtes venus en hâte et que vous avez trouvé Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans cette étable.
Grâce à vous, le monde commencera à connaître cette Bonne Nouvelle, puisque vous allez dire ce que vous avez vu et entendu au sujet de cet enfant.
Et ceux qui entendront seront étonnés de ce que vous leur raconterez.

Quant à toi, Marie, tu retiendras tous ces événements, tu en chercheras le sens.

Vous, bergers, premiers témoins de la naissance d’un monde nouveau, vous pouvez vous en retourner, et chanter la gloire et les louanges de Dieu pour tout ce que vous avez entendu et vu, en accord avec ce qui vous a été annoncé.


DIALOGUE HERAUT-BERGER
Intervenants: Philippe Genton + Christophe Girod (+ Mariette Martinet et Guy Chessex)

Héraut
Tu es là, Jésus… cela faisait si longtemps que nous t’attendions…
On t’attend toujours !
Ceux qui te confessent comme Seigneur, autant que ceux qui doutent de ton existence même !
Nous avons tous besoin, tellement besoin d’être aimés, de vivre des promesses d’un monde paisible et heureux.
Tous les hommes, toutes les femmes espèrent et attendent…

Tu es venu. Tout est accompli !
Mais ils sont encore si nombreux ceux qui ne le savent pas.

Berger
Il faut le redire. Encore une fois !
Parce que c’est Noël. Parce que c’est… parce que c’est une Bonne Nouvelle que tous doivent entendre. Il n’y a pas de raison de le cacher et de le garder pour nous.
Jésus n’est pas venu qu’à Noël, enfin… je veux dire, il n’est pas venu qu’au jour de sa naissance.
Il vient autrement. Il l’a dit : Je serai avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Alors !?!

Héraut
Tu as raison.
Il nous a laissé d’autres rendez-vous comme… comme le baptême !
Une autre manière, enfin, un autre événement que Noël pour dire la présence de Dieu.
C’est lui aussi qui nous le demande.
« Allez jusqu’au extrémités du monde, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. »

Berger
Mais tu n’as pas le sentiment qu’on ne peut plus agir ainsi aujourd’hui ? Les grands principes de liberté religieuse ne nous permettent plus de… enfin d’en revenir à des comportements grâce auxquels faire des gens des chrétiens… enfin de les convertir !

Héraut
Ce n’est pas ma vision des choses… il ne s’agit pas de confronter des idées… ou de rallier à nos idées chrétiennes. Jésus n’est pas venu dans le monde pour faire du clientélisme, mais pour proclamer l’identité universelle et imprescritible de l’Homme !
Baptiser un enfant, un adulte c’est proclamer sur lui : cet enfant, cet adulte est un être aimé ! Nul ne peut le contester parce que c’est ainsi que Dieu révèle l’Homme.

Berger
Tu veux dire que tant que le baptême n’a pas été donné, cet enfant ou cet adulte n’est pas aimé de Dieu ?

Héraut
Non ! Non ! Le baptême est le moyen par lequel ceci est révélé. Le Christ nous a donné le baptême comme signe à offrir à tout enfant, à tout adulte, pour que cet amour soit proclamé, attesté, donné de sa part ! On est bien loin de la propagande, et de la volonté d’imposer nos idées.
Donner le baptême c’est une protestation !
C’est subversif !

Berger
Subversif ! Tu y vas fort… Tu ne penses pas que tu exagères ?

Héraut
Je ne crois pas…
D’ailleurs… regarde ! Il y a dans ce monde des centaines de millions d’enfants qui sont rejetés et abandonnés et pas seulement pour des raisons économiques ! Ils sont exploités, souvent brutalisés, quasiment condamnés eux-mêmes à la violence pour survivre.
Leurs donner le baptême, c’est oser dire de chacun d’eux : Cet enfant est aimé. Aimez-le !
Il y a des centaines de millions de femmes, et de toutes jeunes filles, qui n’ont rien à dire, qui n’ont droit à aucune considération, qui n’ont pas de dignité.
Leur donner le baptême, c’est oser dire de chacune d’elles : Cette femme est aimée. Aimez la !
Il y a des millions d’esclaves, qu’ils soient achetés et vendus comme tels, ou exploités, trompés et abusés…
Leur donner le baptême, c’est oser dire de chacun d’eux : cette femme, cet homme, cet enfant est aimé. Aime-le ! Aime-la !

CHANT “La mémoire d’Abraham”

DIALOGUE HERAUT-BERGER

Héraut.
Nous avons beaucoup insisté durant des siècles pour faire du baptême un acte de purification, selon l’idée que l’eau du baptême nous « lavait spirituellement ou symboliquement du péché originel. » C’est dommage !

Berger
Pourquoi ? Ce n’est pas le cas ?

Héraut.
Il y a une autre interprétation qui était très vivante durant les premiers siècles et qui a été perdue depuis, ou du moins un peu négligée. C’est dommage ! Je crois que Noël est une belle occasion pour la redécouvrir.
Dans les premiers siècles, le baptême était vécu comme une entrée dans une « société secrète » en raison des persécutions notamment. C’était plus qu’une cérémonie : c’était une aventure qui commençait ! Une nouvelle vie !

Berger
Je dois dire que je n’ai jamais bien compris en quoi c’est une nouvelle vie. Même sur le plan spirituel, j’ai de la peine à comprendre.

Héraut
Peut-être parce qu’aujourd’hui nous sommes plus christianisés que nous le pensons…
L’Évangile conduisait à une réflexion personnelle, qui pouvait aboutir à une décision et à une rupture avec les cultures et les religions ambiantes, en même temps que comme la manifestation d’un changement radical d’interprétation de la réalité.

Berger
Ah ! Bon ? quelle nouvelle interprétation ?

Héraut
Toutes les religions, toutes les philosophies antiques affirmaient que le destin des personnes et des peuples étaient voulus par des dieux. Il s’en suit que le quotidien consistait à offrir des sacrifices ou faire des offrandes dans l’espoir de trouver les faveurs des dieux pour que tout se passe le mieux possible dans les événements de la vie privée et publique.
L’Évangile annonce un monde nouveau dans le sens où Dieu affirme que les femmes et les hommes sont libres de leurs décisions et de leurs choix. Ils sont aimés ! n’oublie pas ! Dès lors, être chrétiens signifiait : plus de sacrifices, plus d’offrandes, plus de marchandage avec des forces plus ou moins mystérieuse, mais une vie nouvelle au cours de laquelle les femmes et les hommes peuvent désormais faire des projets et les assumer, plus encore, prendre en main leur histoire, et se faire partenaires de Dieu en recevant de lui Paix et Amour.
Berger
Mais dans ce cas… on ne devait pas souvent baptiser des enfants !?! Et ça se passait comment ?

Héraut
C’est vrai… c’était des adultes. En tout cas pendant trois siècles.
La communauté se rassemblait quelque part en secret, c’était au bord d’une rivière la plupart du temps. Elle se tenait d’un côté, le baptiste, ou le prêtre était dans l’eau.
Le candidat au baptême était tout seul de l’autre côté. Il leur tournait le dos. Il regardait l’horizon, et il disait quelque chose comme : « Je ne veux plus croire que ma vie dépend des dieux et qu’ils décident de tout… je ne veux plus croire qu’il n’y aurait devant moi qu’un destin et une fatalité… »
Puis il se tournant vers la communauté et il déclarait : « je crois désormais que je suis auteur et acteur de ma vie, et que Dieu est Celui qui m’y accompagne parce qu’Il m’aime. Jésus Christ est mon seul Seigneur, parce que c’est Lui qui me l’a révélé ! »
Alors, pénétrait alors dans l’eau, alors comprise comme lieu de séjour des morts et des démons.

Berger
Ah ! Bon !?! je croyais que l’eau était plutôt symbole de vie, de pureté…

Héraut
C’est aussi un des quatre éléments dans lequel on ne peut pas vivre. L’eau c’est aussi la mer et le lac de Thybériade dans lequel il y a de fortes tempêtes. On faisait la différence entre l’eau de pluie, l’eau des sources, et l’eau des tempêtes, et des déluges.
Le candidat au baptême entrait dans l’eau, complètement, pour dire sa confiance en Dieu son Sauveur. C’est comme s’il entrait dans la mort, mais qu’il avait confiance…
Alors le baptiste le saisissait par le bras, l’arrachait à la mort en le sortant de l’eau. Comme si Dieu lui donnait « nouvelle naissance ». Il disait : « Dieu ne veut pas que tu meures ! Dieu 0t’aime ! En Christ, Dieu te donne la Vie ! »
Par trois fois, il versait de l’eau sur lui, comme pour dire : regarde ! le mal ne peut plus rien contre toi. Il coule et retourne d’où il vient.
Le baptisé, laissait dans l’eau, derrière lui, dans la mort les traces de mort dont il était porteur.
Le baptiste accompagnait alors le baptisé jusqu’à la table où l’attendaient les membres de la communauté. Celle-ci l’accueillait, lui tendait la main d’association et le baiser de paix. Ils partageaient ensemble la Cène, ils prenaient conscience avec le baptisé de l’immense valeur qu’ils avaient tous, en recevant le corps du Christ, en accueillant le Christ au cœur de l’histoire et dans leur vie…

CHANT “King Jesus”

DIALOGUE HERAUT-BERGER

Berger
C’est fort ! affirmer, proclamer de telles paroles sur une personne, que ce soit un enfant, un adulte… C’est vrai que la valeur et la liberté d’une personne ne sont pas une notion souvent rappelées dans notre culture, peut-être parce que nous sommes très préoccupés par les objets dont on s’entoure…
Merci Jésus d’être venu au cœur de notre histoire nous dire que nous avons plus de valeur que les choses… c’est idiot ! C’est tellement évident quand on y pense… Comment en sommes-nous arrivés à faire passer des intérêts avant la dignité des personnes ?!?

Héraut
Oh ! Nous n’y sommes pas arrivés, nous sommes en train de nous en libérer.

Berger
Tu trouves ?

Héraut
Mais oui. C’était encore plus grave avant. L’humanité ne cesse pas de surgir, toujours plus vraie, toujours plus libre, toujours plus…

Berger
Quel optimisme !

Héraut
Si tu veux… Moi je crois que c’est ça la foi.

Berger
La foi ? Parce que tu trouves que l’humanité progresse en termes de foi ?

Héraut
Ca ! Je ne sais pas… Mais je te parle de la foi de Dieu. De la confiance que Dieu a mise dans l’Homme. Pourquoi crois-tu qu’li lui a confié l’Évangile ? Pourquoi crois-tu qu’il l’envoie jusqu’aux extrémités du monde faire des nations des disciples ? Mais parce qu’il a confiance en lui ! Je vais même te dire…

Berger
Oui ? Quoi ?

Héraut
Dieu compte sur l’homme pour accomplir son Royaume ! Il a besoin de lui. Il a besoin de toi, de ta famille, il compte déjà sur tes enfants, sur toutes les personnes qui sont là dans ce temple de Champéry, sur chaque habitant de cette planète, je te dis.

Dieu seul peut créer, mais il t'appartient de mettre en valeur ce qu'il crée.
Dieu seul peut donner la vie, mais il t'appartient de la transmettre et de la respecter.
Dieu seul peut donner de croire, mais il t'appartient d'être un signe de Dieu.
Dieu seul peut donner d'espérer, mais il t'appartient de redonner confiance
Dieu seul peut donner d'aimer, mais il t'appartient d'apprendre à aimer.
Dieu seul peut donner la paix, mais il t'appartient de réconcilier.
Dieu seul peut donner la force, mais il t'appartient de soutenir.
Dieu seul peut donner la joie, mais il t'appartient de sourire.
Dieu seul est la lumière, Mais il t'appartient de la faire briller.
Dieu seul se suffit à lui-même. Mais il a besoin de chacun de nous.
Dieu seul peut faire un miracle. Mais il t'appartient d'apporter tes cinq pains et tes deux poissons.

Berger
Là tu exagères… les miracles, ce serait trop beau. Tu ne crois pas qu’on en attend tous les jours ? Moi ça va.., mais il y a dans ce monde tant de misère, tant d’injustice, tant de violence.

Héraut
Tu as raison. Mais c’est de la misère, de l’injustice et de la violence que nous voulons, ou que nous laissons faire. Nous sommes libres d’y faire face. C’est là que Dieu compte sur nous.
Qui nous empêche de nous battre contre tout ce qui atteint à la dignité de l’homme ? Si ce n’est nous mêmes… Je crois que nous voulons tout résoudre à la fois, ou en tout cas, trop entreprendre. Jésus nous demande d’y aller petit à petit, à la mesure de ce que nous savons faire et vivre.
Regarde ! Quant Dieu s’engage à changer le monde, à le sauver, il commence par venir au monde, comme un être humain. Naître d’abord, puis grandir, apprendre, faire des expériences, croire, faire confiance, grandir encore, jusqu’à être prêt !

Berger
Oui… Mais c’est Dieu. C’est plus facile pour lui

Héraut
Je n’en suis pas si sûr…

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