Culte de Pâques, transmis en direct et en Eurovision de Bruxelles

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Il faisait noir encore quand Marie de Magdala alla au sépulcre tôt le matin. Elle était venue le pleurer, mais la pierre avait été enlevée....

Il n’y a plus rien !

Elle court vers les autres et dit : ‘Ils ont enlevé le Seigneur et je ne sais pas où ils l’ont mis’. Sa panique fait bouger Pierre et un autre disciple. Les deux hommes confirment les faits. Il a complètement disparu !

Il était déjà disparu. La mort c’est la mort, non ? Mais à présent, tout est perdu. Même en étant mort, il leur a été enlevé. Les deux hommes retournent à la maison, pleins de douleur amère. Marie - dont Jean dit quatre fois qu’elle est en train de pleurer – reste. Elle s’attarde auprès du tombeau.

Il est difficile de réellement lâcher un être mort, surtout lorsque la tombe est vide. Le vide ultime. Il n’y a pas d’adresse, vers où faut-il donc diriger ses larmes ? ‘Ils ont enlevé le Seigneur !’ Avant, il était encore parmi nous. Je pouvais encore croire, car tout tournait encore autour de la Terre. Et il y avait un ciel, évidemment. J’étais un enfant, et tout était tellement vrai ! Mais maintenant…? Puis-je encore croire ?

J’en sais trop rien. Et pour la deuxième fois, Marie crie, les mots étouffés par la tristesse : ‘Ils m’ont enlevé le Seigneur !’ Trois fois : ‘Ils l’ont enlevé et moi, je ne sais pas’... Il n’est plus là. Plus rien n’est là.

Et nous, gens de l’Église, que faisons-nous encore ici ? à s’attarder dans le jardin ? Qui cherches-tu ? Est-ce qu’il y a quelqu’un dans le cosmos ? Le bon sens me dit : ‘Non, mon fils...’ Et le monde autour de moi me dit : ‘Non, pas du tout, mon fils, ce n’est pas possible’. Et ce que j’entends, lis et vois, me montre bien trop souvent un monde désastreux. Tant de croix contemporaines sont élevées, et il y a tant d’injustice. Mon cœur voudrait bien, mais tout en moi dit : ‘Non’.

Comment continuer si Dieu a tellement faibli ? Comment continuer la vie dans laquelle tu as, comme Marie, perdu quelqu’un que tu aimais tant et que tu aimes toujours ? Comment continuer si tu n’as plus de contact avec ton enfant ? Il y a tant de morts. Comment continuer une vie dans laquelle ton âme a été tellement blessée ? Complétez comme vous voulez. Comment continuer ? Tu ne peux ni retourner, ni continuer. C’est ça, s’attarder au tombeau. Par amour.

Dans notre pays, comme dans les pays voisins, les églises désemplissent toujours plus. Elles sont transformées en parkings, en librairies ou en restaurants. Elles sont perdues.... Trois fois : ‘Ils ont enlevé le Seigneur et je ne sais pas....’ Totalement disparu.

‘Je ne sais pas où ils l’ont mis’. La voilà, Marie.

Pourquoi Jean nous raconte-t-il cette histoire et non une autre ? Pourquoi faut-il que ce soit une si grande quête ? Pourquoi cette confusion, cette tristesse, pourquoi tout est perdu ? Pourquoi ne raconte-t-on pas que Jésus - qui s’occupe quand même toujours des gens - se précipite à la poursuite des deux hommes ? Il sait bien qu’ils meurent de tristesse...

Moi, si j’avais été Jésus, je n’aurais pas pu attendre. Ça ne se fait quand même pas ! Ces hommes formidables, cassés par sa mort et également par leur propre vie et par ce qu’ils ont fait ou ce qu’ils n’ont pas fait... Il laisse partir Pierre, comme ça.

Mais surtout : pourquoi ne vient-il pas à la rencontre de Marie, qui meurt de tristesse ? Moi, si j’avais été Jésus, je n’aurais pas pu attendre. Cette femme superbe, Marie, se réduisant comme une peau de chagrin... Oui, pourquoi n’est-il pas là, simplement, à l’entrée du jardin, tôt le matin, sifflant doucement, adossé contre un arbre, de sorte que ce soit Lui que Marie voie en premier, qu’il soit impossible de le rater?
Parce que nous devons apprendre à découvrir chacun pour soi qu’il est vivant. C’est ce que Jean nous raconte dans son histoire. Et cette histoire nous dit qu’il est ici. Qu’il vit parmi nous tout simplement
‘Et Marie vit Jésus, mais elle ne savait pas que c’était Jésus’. Elle ne l’attend pas ainsi, simplement...
Elle confond la silhouette avec celle du jardinier. Elle le regarde mais ne le voit pas. Il ne correspond pas à l’image qu’elle a de lui. ‘

‘Et Marie vit Jésus, mais elle ne savait pas que c’était Jésus’.

À nouveau elle dit : ‘Ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où ils l’ont mis.’ Est-ce que nous savons où ils l’ont mis ? Et ils, c’est qui ? Les autres, la société, la sécularisation ?
Ou n’a-t-il pas été enlevé et devons-nous, comme Marie, regarder d’une autre manière ?
Souvent, nous mettons l’homme de Nazareth et tout ce qu’il représente en toute sécurité dans une tombe, dans un petit coin de notre vie.
Dans un dogme, un bâtiment, ou on le met de côté, pour plus tard, quand on est plus vieux. Ou on le met dans une case du passé. Mais il n’est pas là du tout. Nous devons nous-mêmes agir.

Il ne s’agit pas d’un spectacle qu’on a malheureusement raté parce que nous vivons 2000 ans trop tard et au mauvais endroit. Non, ‘il est ressuscité’ et ce que cela signifie, chacun doit le découvrir pour soi. Pierre le découvrira d’une manière complètement différente que Marie et que Thomas et que tous ces gens appelés par leur nom, sans interruption, jusqu’ici et maintenant.

Pourquoi Jésus ne fait pas son entrée en plein jour, sur le marché de Jérusalem ? Ce serait formidable, tout le monde aurait la foi grâce au spectacle géant. Mais il ne s’agit pas d’une telle foi ! Ce serait faire injustice à Pâques de penser qu’il faut croire que la vie - quelle qu’elle soit - est vainqueure de la mort. Mais, ce n’est donc pas le cas ? En tout cas, ce n’est pas encore Pâques.

Dans cette vie, dans cet amour, l’amour de Dieu est vainqueur. Soit, concrètement : ce Jésus de Nazareth, cette manière de vivre l’emporte. Elle est indestructible.

Et toi, tu es appelé à cette vie. ‘Marie, dit Jésus, ne t’accroche pas à moi. Si tu m’aimes, ne me tiens pas. Ne m’enfermes pas.’ Mais retrouve-moi toujours dans les autres. Ne me tenez pas, mais vivez vous-mêmes, vivez ma proximité. Ne m’enfermez pas dans une image fixe.

Le tombeau est vide... Tu ne me trouveras jamais congelé, dans le froid du passé ; je serai toujours à nouveau là, chaque fois différent, dans d’autres personnes, dans d’autres lieux, dans d’autres choses qui illumineront ta vie. Je serai là chaque fois, tout simplement, derrière le coin, dans le jardin, dans la ville, dans ta vie...et dans ta mort’.

C’est ça Pâques, c’est ça vivre vraiment : pour du vrai, bien qu’il ne me reste rien, bien que je ne sache pas bien ; bien que je saisisse le jour, que je rie et que je saute, un autre jour je m’effondre, tel un château de cartes ; bien que pour beaucoup de personnes ce monde est un Golgotha et je ne sache que faire, bien que parfois je ne veuille même pas savoir ; bien que mes pensées pleines d’espoir soient souvent volées ; bien que des fois je ne sache pas qui je suis et que j’aie si peu de choses auxquelles me raccrocher...

Je veux essayer de Te chercher, Toi le Vivant, et d’aimer les gens. Bien que parfois je ressente la peur noire que tout, tout est vide, vain.... Je veux et j’essayerai de Te trouver, Toi le Vivant. Je veux vivre comme Toi, un homme ouvert et vulnérable. Je défendrai ceux qui sont humiliés. Je regarderai tout le monde droit dans les yeux et je lutterai contre toute forme de discrimination.

Je me lèverai contre l’injustice, car je ne sais pas faire autrement.

J’abattrai les murs entre les gens jusqu’à ce que je sois abattu moi-même - comme Toi.

Bien que je passe par la mort, le vide total, bien que je n’aie plus rien et bien qu’il ne reste plus rien de moi... je serai toujours à Toi.

Amen.

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