Écouter le culte :
Chers enfants, chers jeunes, chères familles, et vous tous qui nous écoutez,
C’est maintenant le moment où le pasteur est monté en chaire. J'ai gravi le petit escalier autour de la colonne et j'ai pris place dans cette belle chaire en bois brillant. Et je vous parle de là-haut, comme si je voulais vous impressionner. Comme si je voulais maintenant vous dire ce qu'il faut comprendre, dans l'histoire d’Ésaü et Jacob, que Jennifer vous a racontée.
Or vous l'avez déjà comprise, cette histoire ! Et surtout, vous avez déjà compris en quoi elle est importante pour vous. Vous avez entendu la Bible, vous l'avez prise au sérieux... Et elle vous a parlé. Comme elle a parlé autrefois à beaucoup de protestants qui l'ont lue tout seuls et qui l'ont comprise.
Une histoire de famille. L'histoire d'une dispute terrible. Une séparation, pendant vingt ans. Et des retrouvailles qui paraissaient impossible. Jacob savait bien qu'il avait rendu la vie de son frère très difficile. Il comprenait que son frère soit fâché contre lui, fâché à mort. C'est pour cela qu'il avait fui très loin, pour être à l'abri de sa colère.
Vous connaissez aussi des situations complètement bloquées. Peut être à l'école. Peut-être dans vos familles. On ne se parle plus, on se fait la guerre.
Parfois quelqu'un fait la guerre à tout un peuple. Comme autrefois le roi de France, Louis XIV, quand il a voulu interdire la religion protestante et que des milliers de français qui ne voulaient pas renoncer à leurs croyances ont dû quitter leur pays. Ce sont les huguenots. Beaucoup ont passé par la Suisse et on fait étape à Berne. Et quand ils étaient dans cette ville, où sont-ils allés ? À l'église française, bien sûr, puisque c'est là qu'on parlait leur langue ! C'est aussi là qu'il y avait de la place pour dormir. Il a bien fallu les accueillir, tous ces réfugiés ! Est-ce qu'ils pourraient un jour rentrer chez eux ? Ou est-ce qu'ils devraient comme Jacob trouver un endroit où s'installer ?
Aujourd'hui aussi, des peuples doivent fuir, parce qu'on leur fait la guerre. On parle beaucoup de l'Ukraine, mais il y a plein d'autres peuples tout autour de la terre qui doivent quitter leur pays. Il y a aussi ceux qui fuient la pauvreté ou les conséquences des changements climatiques. Tous ces gens se posent la même question que Jacob : et maintenant, où allons-nous ?
Mais il y a une petite différence. Jacob a reçu de Dieu quelque chose de spécial. D'abord il y a longtemps, Dieu lui avait fait une promesse : qu'il aurait des enfants, mais aussi des petits-enfants, des arrière-petits-enfants, des arrière-arrière-petits-enfants, aussi nombreux que les grains de sable sur une plage. Des enfants, il en avait déjà, mais pas encore autant que ça.
Et puis il y a eu cette fameuse nuit difficile, avant de partir à la rencontre de son frère. Là, il avait reçu ce qu'il avait demandé : une bénédiction. Cette fois-ci il ne l'avait pas volée, mais il avait lutté pour l'obtenir.
Je crois que c'est grâce à cette promesse et à cette bénédiction que Jacob ose aller vers son frère. Il sait que Dieu est avec lui. Il sait que Dieu tiendra sa promesse. Alors il peut y aller, faire sa part du chemin. Il est courageux, mais pas téméraire. Il envoie des cadeaux, pour montrer à son frère qu'il veut son bien.
Je trouve quand même que ce qui se passe est un vrai petit miracle : au moment où ils se retrouvent, c'est comme si toute leur colère, toute leur déception, toute leur peur avaient disparu. C'est comme si une petite voix avait parlé dans leur cœur et les avait préparés à se retrouver. C'est comme si quelqu'un d'autre avait rendu possible ce qui était impossible.
Je crois que ce quelqu'un d'autre, c'est Dieu ! Mais je sais que vous le pensez aussi…
Et la promesse que Dieu a faite à Jacob, elle est aussi pour nous.
Je ne suis pas monté dans la chaire pour vous dire ce que vous devez croire, mais pour dire, en notre nom à tous, l'espoir qui nous habite. Quand tout paraît bloqué, la promesse de Dieu reste valable.
Au moment de prendre la décision d'aller ou non vers la vie, une petite voix parle dans nos cœurs. Elle nous dit : « Vas-y, je te donne ma bénédiction ! ».
Amen.