Le culte est le rassemblement d’une communauté dont les membres ne se sont pas choisis mais que l’Esprit réunit. Il est l’occasion de se mettre ensemble à l’écoute d’une Parole que la foi partagée rend vivante. Il commence dès que les premières personnes arrivent pour préparer les lieux, les rendre accueillants, comme lorsque l’on s’active avant une fête. Il est le fruit du désir que les participants rejoignent au fond d'eux-mêmes, la réponse à un appel qui leur est adressé.
Chacun·e arrive avec sa réalité, son quotidien. Le culte commence dans les salutations, les premiers échanges, le partage des nouvelles des habitués, l’approche timide des nouveaux arrivants. Les cœurs convergent et gentiment l’on se prépare, l’on s’accorde. Les cloches puis la musique du prélude participent à cette mise au diapason. Il appartient à l’équipe qui anime le culte de décider quand et comment se placer. Être assis devant, comme la communauté; rester derrière et accueillir celles et ceux qui arrivent encore; entrer en cortège et prendre un temps d’arrêt pour prier… l’essentiel est que cela ait du sens.
Après le silence, qui est un point de suspension, arrive la première parole. Elle est un verset, un poème, une prière, un slogan,… Elle vient d’ailleurs, elle est située et adressée. Elle ouvre les oreilles et invite à un rendez-vous. C’est la salutation introductive. Puis viennent les mots d’accueil de la personne qui conduit la liturgie. Le ton est personnel, cohérent avec sa personnalité, engagé. Le contenu est chaleureux et il invite déjà à entrer dans le thème du culte, comme autant d’indices qui dessinent les contours d’un projet porté depuis des jours. Il s’agit de rejoindre l’assemblée qui en ignore tout, de lui tendre la main et de se mettre ensemble en marche.
Agnès Thuégaz, pasteure de l'Eglise réformée évangélique du Valais