Dès les premiers siècles chrétiens, l’Église a voulu marquer le temps, par la célébration de l’histoire du salut en Jésus-Christ, au-travers de diverses saisons liturgiques. Ainsi, l’année chrétienne fait fondamentalement mémoire des étapes de la vie du Christ, né, mort et ressuscité pour nous : c’est lui qui donne sens à chacune de nos célébrations.
Dès 1930, dans les Églises protestantes de Suisse romande, le mouvement « Église et Liturgie » a particulièrement œuvré à la revalorisation des temps liturgiques, tout en contribuant ainsi au renouveau œcuménique. Désormais, avec les Églises orthodoxes, catholique romaine, catholique chrétienne, les Églises issues de la Réforme reconnaissent les temps liturgiques suivants (auxquels sont associées des couleurs liturgiques, dont sont ornés les parements des églises) :
- Le temps de l’Avent : préparation au mystère de l’incarnation ; du 1er dimanche de l’Avent (nouvelle année chrétienne) au 24 décembre.
- Le temps de Noël : avènement du Seigneur glorieux dans l’enfant de la crèche ; du 25 décembre au 6 janvier. Il se prolonge dans le temps de l’Épiphanie : manifestation de l’incarnation aux païens, « mages venus d’Orient » ; dès le 6 janvier (de 4 à 7 dimanches après l’Épiphanie, en particulier dans la tradition luthérienne).
- Le temps du Carême ou de la Passion : préparation à la passion du Christ ; 40 jours (sans les dimanches), dès le mercredi des Cendres jusqu’au samedi saint, veille de Pâques.
- Temps de Pâques : l’Église fête la résurrection du Christ et ses apparitions aux disciples ; 40 jours, du dimanche de Pâques au jeudi de l’Ascension ; puis 10 jours encore jusqu’au dimanche de Pentecôte (au total 50 jours, soit 7 dimanches). Ce temps se poursuit par le Temps de la Pentecôte : l’Église reçoit le don du Saint-Esprit promis par le Christ ; du dimanche de Pentecôte au dimanche suivant, dit de la Sainte Trinité.
- Le temps de l’Église (ou « temps ordinaire ») : l’Église vit désormais dans l’élan du Saint-Esprit qui l’inspire ; du dimanche de la Sainte Trinité à la veille du 1er dimanche de l’Avent.
Au fil de l’année liturgique, plusieurs fêtes particulières peuvent être célébrées, en fonction des traditions luthérienne, réformée ou anglicane. Elles sont toujours relatives à Jésus-Christ :
- Fête du diacre saint Étienne, 1er martyr chrétien (26 décembre) : voir Actes 7
- Fête de saint Jean, apôtre (27 décembre) : voir Jean 1, 14-18
- Fête des saints Innocents (28 décembre) : voir Matthieu 2, 16-18
- Fête du Baptême du Christ (1er dimanche après l’Épiphanie) : voir Matthieu 3, 13-17
- Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (du 18 au 25 janvier) : depuis 1933, les chrétiens se retrouvent pour mettre en œuvre la prière du Christ : « Que tous soient un… » (Jean 17, 21)
- Fête de la Présentation de Jésus au Temple (2 février) : voir Luc 2, 22-24
- Fête de l’Annonciation faite à Marie (25 mars) : voir Luc 1, 26-33
- Fête de la Visitation de Marie à Élisabeth (31 mai ou 2 juillet) : voir Luc 1, 39-56
- Fête de la nativité de saint Jean-Baptiste (24 juin) : voir Luc 1, 57-80
- Fête de l’archange saint Michel et de tous les anges (29 septembre) : Matthieu 18, 10 et Apocalypse 12, 7-12
- Fête de la Réformation (31 octobre ou 1er dimanche de novembre) : les Églises marquées par la Réforme commémorent la publication des 95 thèses de Martin Luther
- Fête de tous les saints témoins (1er novembre) : l’Église célèbre la communion des saints témoins, restés fidèles au Christ, jusqu’à donner leur vie « à cause de lui » (Apocalypse 7, 9-17)
Bertrand de Félice, pasteur de l’Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine