Courageux pour porter la Bonne Nouvelle

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Comme vous l'avez appris, la semaine prochaine c'est la semaine de l'évangélisation et pour nous convaincre de l'importance de ce devoir, nous allons méditer sur le thème de la valeur d'une âme. Et pour cela nous allons lire 3 passages, le 1er se trouve dans Es 61, 1 - 3, le 2e dans Héb. 10, 5 - 7, et le 3e dans Marc 5, 1-10.
Dans le premier texte, le prophète Esaïe nous décrit la vision et la mission de Jésus, vision et mission qui doivent être celles de tous les chrétiens et celles de l'église de Jésus. L'Eternel m'a oint, pourquoi ? Pour porter de bonnes nouvelles, et cette onction et cette mission ont été transmises à l'église. Le jour de son Ascension, Jésus a dit : " Vous recevrez une puissance et vous serez mes témoins." L'épître aux Hébreux nous rappelle que celui qui a reçu cette onction doit pouvoir dire : " Me voici pour le sacrifice. " Ce sacrifice est personnel, il n'est pas substituable par le sang des boucs et des taureaux. C'est de moi, c'est de toi que Jésus a besoin pour porter cette nouvelle aux malheureux, pour proclamer aux captifs la délivrance, la liberté. Tandis que les 2 premiers passages nous décrivent la vision, celui de Marc nous décrit la mission.
Nous devons remarquer qu'avant d'arriver de l'autre côté du lac où Jésus et ses disciples étaient partis se reposer, les chapitres et les versets précédents nous disent que Jésus a prêché sur la nouvelle relation de famille. Il dit : " Quiconque fait la volonté de Dieu, c'est celui-là qui est mon père, ma mère, mon frère, qui est membre de la famille. " Jésus pour frapper l'imagination et graver son message dans le souvenir de ses auditeurs, a prêché en paraboles, comme nous le faisons d'ailleurs dans ce pays.

Avant l'écriture, pour perpétuer un message important il fallait le mettre en parabole ou il fallait le mettre dans un chant. Et Jésus a prêché en paraboles et dans la parabole du Semeur, il veut dire que nous devons garder sa Parole en dépit des soucis et nous devons garder sa Parole envers et contre tout. Dans la parabole de la Lampe, il veut nous dire qu'une fois que nous avons sa vérité, nous ne devons pas cacher cette vérité sous le boisseau, mais nous devons mettre sa lumière, sa parole sur un chandelier afin que sa parole puisse éclairer tout le monde. Nous sommes sauvés pour servir, nous ne sommes pas sauvés pour garder la lumière de Jésus pour nous.
Pour atteindre le lieu de leur destination, ils ont dû affronter des épreuves. Un grand tourbillon a rencontré la barque au point que les disciples mêmes désespéraient. Ils sont allés réveiller le Maître en disant : " Maître, ne t'inquiètes-tu pas que nous périssions ? " Ils pensaient même mourir et pourtant ce sont des hommes d'expérience, ce sont des pêcheurs, ils sont habitués à ce lac. Ils ont l'habitude, mais ils ont peur.
Et Jésus, que faisait-il ? Il dormait. Pourtant nous pouvons dire les disciples que Jésus a choisis, c'étaient des Juifs et il y avait même parmi eux " un Israëlite en qui il n'y avait pas de faute ! " Ce sont donc des gens qui pouvaient sonder les Ecritures et qui sûrement connaissaient ce verset d'Esaïe 43, 2 qui dit : " Quand tu traverses les eaux je serai avec eux et les fleuves ne te submergeront pas. " Mais en ce moment bien qu'il y ait la présence du divin passager, ils ont peur. Et par-là Jésus voudrait nous enseigner que l'appel que nous avons reçu de lui pour évangéliser, pour porter son nom à tous les gens, dans cet appel-là il ne nous a pas dit que nous n'aurions pas de difficultés, mais sa promesse c'est qu'il serait avec nous, même si nous traversons les eaux, ces eaux ne nous submergeront pas parce que Jésus sera avec nous. Alors il a calmé la tempête, il a calmé la mer, à tel point que les disciples se demandent : " Qui est celui-ci à qui obéissent même les vents et la mer ? "
Et c'est ce serviteur-là, ce maître-là, ce Roi des rois que nous voulons servir, c'est son nom que nous voulons encore porter aux hommes. Donc, ayons du courage parce qu'il est avec nous dans notre barque, même si notre esquif est ballotté par n'importe quel vent, par n'importe quelle épreuve, sachant qu'il n'a pas dit que nous n'aurions pas d'épreuve, mais il a dit qu'il sera avec nous, qu'il calmera la tempête, qu'il arrêtera la mer et nous aurons la victoire.

A sa descente au lieu où il devait se reposer, il rencontre une légion de démons, quelqu'un qui est possédé par une légion de démons. La condition dans laquelle ce démoniaque se trouvait dépeint exactement celle de tout être humain qui vit sans Dieu. Il est comme un jouet du diable qui fait ce qu'il veut avec lui. Son corps n'est plus cette enveloppe qui abrite son intelligence, le souffle de Dieu qui le différencie des animaux et le hisse à l'image de Dieu. Mais cette belle créature qui est son corps est devenue l'arsenal d'une légion de démons. Ces démons qui en assaillant son âme et son esprit ont assujetti son corps et rendu celui-ci esclave. Il ne fait plus ce qu'il veut, mais il fait ce que lui dicte le démon, son maître. Il a sa demeure dans les tombeaux sans aucun espoir de salut. Il criait, se meurtrissait avec les pierres. Il était contre la société et il était même contre sa propre personne puisqu'il devait se tailler, se taillader avec les pierres.
Vivre dans cet état, c'est vivre les affres de l'enfer avant même d'y aller. Il est violent, personne ne peut s'approcher de lui, personne ne peut le maîtriser. Il n'a peur de personne, mais il a peur de Jésus. Quand il a vu Jésus, il lui dit : " Qu'y a-t-il entre toi et moi ? Tu es venu avant l'heure. Je te supplie, ne me fais pas périr ; ne m'envoie pas hors de cet homme. " Mais Jésus a le seul pouvoir dans le ciel et sur la terre. Il arrête la tempête, il calme la mer, il guérit cet homme, il chasse des démons. Jésus sait faire la différence. L'homme n'était que l'effet visible de l'action du diable. Notre monde, le monde que nous voulons sauver au nom de Jésus-Christ, ce monde est aussi malade. Il abrite des légions de démons et pour guérir ce monde il faut Jésus-Christ.

Dans l'évangile de Matthieu, les démons disent que leur heure n'était pas encore arrivée, mais pour Jésus il n'y avait pas d'heure pour combattre le mal. Pour accomplir la mission pour laquelle il a été oint, il n'y avait pas d'heure. L'église a aussi reçu cette onction - nous le répétons encore - le jour de la Pentecôte. Elle ne doit plus se laisser divertir par le diable sur le temps et les méthodes. C'est aujourd'hui que l'église doit évangéliser, l'église doit appeler Jésus à son secours par la prière. Oui, la prière réussit là où tout le reste échoue et Jésus est attentif à notre prière. Nous prions et il agit. Il y en a qui pensent que la prière est une démission de l'église et que l'église doit plutôt prendre les armes pour combattre les injustices dans ce monde, que l'Eglise doit prendre les armes pour dénoncer tout ce qui ne va pas dans le monde. Non, la lutte n'est pas charnelle, elle est spirituelle. La victoire est spirituelle. Tous ceux qui cherchent à dompter le démoniaque par la force physique ont échoué. Il avait des fers aux pieds, il était lié par des chaînes. Il avait brisé ses fers, il avait rompu ses chaînes et ça ne marchait pas.
Tous ceux qui s'imaginent rétablir la justice et la paix et guérir notre monde de toutes les calamités par les armes ou par la sagesse humaine vont sûrement échouer. Jésus n'avait aucun intérêt matériel, aucun intérêt social, même pas un intérêt politique de s'intéresser à cet homme, abandonné de tout le genre humain. Il n'avait pas d'argent, il n'avait même pas de quoi arroser sa guérison. Lorsqu'il sera guéri, il n'a pas de quoi inviter les amis pour venir voir, manger et fêter avec lui. Il n'était pas connu d'Hérode, il n'était pas connu de César, il n'était même pas connu de Ponce Pilate pour aller parler en bien de Jésus-Christ lorsqu'il sera guéri. Il n'était même pas connu des grands de ce monde pour parler en faveur de Jésus-Christ, en faveur de cette secte des Nazaréens, comme on appelait le christianisme à l'époque.

Donc, Jésus l'a guéri par amour, pour sa personne, créée à l'image de Dieu. Et nous aussi qui avons reçu cette onction, nous devons prêcher, nous devons chercher à sauver par amour. Parce que Dieu les aime, nous devons aussi les aimer. Et nous allons aussi voir l'attitude des villageois, des propriétaires de ces cochons, parce que quand Jésus a guéri le malade les démons ont demandé à Jésus la permission d'entrer dans des cochons et Jésus l'a permis. Et il y a eu 2'000 cochons qui étaient ainsi possédés, qui ont couru et sont allés se jeter dans la mer et qui ont péri. Et quand les villageois ont appris qu'il y avait ce fameux fou populaire qui était guéri, chacun voulait aller voir le spectacle, pour voir si c'était vrai.
Quand ils sont arrivés, ils ont commencé à louer le Seigneur. Mais quand ils ont réalisé que c'était au prix de leurs cochons, de leurs 2'000 cochons que ce malade a été guéri, la joie a été changée en colère et la gratitude a été changée en haine. Et ils ont prié Jésus de quitter leur territoire.
Une question avant de conclure : pourquoi Jésus a-t-il permis aux démons d'entrer dans ces pourceaux ? Pourquoi Jésus a-t-il permis la perte de tous ces pourceaux, une grande perte économique pour le village, 2'000 cochons ! Combien coûtent 2'000 cochons à Ouagadougou ? Supposons qu'ils coûtent Fr. 10'000.--, un cochon de cet âge-là ; 10'000.-x 2'000 cela fait 20 millions. 20 millions de pertes pour ce village ! Pourquoi Jésus a-t-il permis cela ? Nous n'allons pas nous embarrasser de considérations théologiques, compliquées pour dire que l'élevage du porc était considéré illicite sur le territoire palestinien - comme le commerce des plantes narcotiques est considéré comme illicite - et c'est pour cela que Jésus l'a permis. Disons simplement que Siméon avait dit de Jésus dans Luc 2, 35 qu'il "était venu pour que les pensées de beaucoup de cœurs soient révélées" et c'est pour révéler les pensées de ces villageois qu'il a permis cela.

Révéler les pensées des cœurs, qu'est-ce que cela veut dire ? Quand on dit, il est guéri, c'est beau, c'est merveilleux ! A condition qu'il soit guéri sans mes pourceaux, à condition que sa guérison ne me coûte absolument rien. Mais c'est hypocrite et ceux qui calculent diront que 20 millions pour guérir quelqu'un c'est trop cher. Mais supposons que j'ai 20 millions et que je souffre de la maladie de cet homme-là, que je n'aie de demeure que les sépulcres, que je me gratte sur un lit de fer, vous ne pensez pas que je donnerai ces 20 millions pour être guéri. Bien sûr ! mais comme il s'agit de quelqu'un qui n'est pas moi, alors je dis que c'est trop cher ! Je dis que si Jésus va détruire tous nos cochons c'est mieux qu'il quitte notre village. Nous avons encore des malades, mais si tu vas les guérir au prix de nos cochons, s'il te plaît Seigneur quitte notre village. C'est le raisonnement humain !
Dans notre jeunesse on avait entendu qu'il y avait un paysan qui était malade à l'hôpital de Ouagadougou et on lui demandait à l'époque quelque chose comme Fr. 150.- pour acheter de la quinine. Il avait le palu et n'osait même pas sortir les 150.- pour le médicament. Il répétait sans cesse qu'il n'avait pas d'argent. Malheureusement il est mort. Et les manœuvres qui devaient le préparer ont trouvé Fr. 150'000.- dans sa ceinture et quand le docteur est venu, il a donné un coup de pied dans son cadavre. Qu'est-ce que cela veut dire ? La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie.
Il s'agit d'un inconnu, d'un misérable et Jésus a fait cela pour que les pensées des hommes hypocrites soient révélées. Et nous, est-ce que nous voulons sauver les gens à condition que cela ne nous coûte pas notre temps ? Nous voulons seulement sauver les gens à condition que cela ne nous coûte pas notre cochon. Est-ce que nous préférons notre cochon au salut des autres ou est-ce que nous sommes prêts à ce sacrifice ? A nous de répondre.
Que le Seigneur nous bénisse et qu'il soit avec nous et que nous soyons courageux pour porter la bonne nouvelle à ceux qui ne connaissent pas encore le Seigneur et qu'aucun sacrifice ne soit trop grand pour nous, qu'il soit physique ou financier, pour que nous portions cet évangile au monde entier. Que le Seigneur nous bénisse !

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Avec la participation de
Orgue
Musique
Chorale française sous la direction de Lambert YAMEOGO

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