Demain, quel sera mon avenir ?

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Ce matin, j'aimerais réfléchir avec vous à l'avenir. À cette plage de temps plus ou moins longue qui s'étale devant chacun de nous, et qui commence dès maintenant.
Le fil rouge de cette première année de catéchisme était constitué par ce simple mot : " Demain ". Quel sera mon avenir ? Comment est-ce que je me l'imagine ? Avec les jeunes, nous sommes allés à Paris, à la rencontre de gens qui vivent à la rue et pour qui l'avenir se résume à survivre jusqu'au lendemain. Nous avons aussi rencontré des gens comme des membres de l'Armée du Salut, qui redonnent un avenir à ceux qui en ont tellement peu. Puis, à Taizé, nous avons rencontré des frères dont l'avenir est rythmé par les offices quotidiens. Autant de manières diverses de considérer l'avenir. Mais, nous, comment est-ce que nous le voyons ? Chacun à différents âges de sa vie, est amené à se poser cette question de l'avenir.
Dans l'évangile de Matthieu, les événements de la semaine à venir se dérouleront à Jérusalem. C'est le premier jour et Jésus entre dans la ville en accomplissant une vision d'avenir du prophète Zacharie, lorsque celui-ci traversait des temps troublés : " Un jour ", dit-il, " un roi entrera à Jérusalem, un prince de paix, juste, humble, juché non pas sur un char tiré par de fiers chevaux, mais sur le dos d'un petit âne. "
Jésus va à Jérusalem; du point de vue des habitants, Jésus, sur son âne, entre dans leur vie. Est-ce que nous pourrions imaginer ce matin une même venue de Jésus dans nos propres vies ? Qu'un petit âne avec Jésus sur son dos entre dans les rues en travaux de Genolier et, après quelques déviations, nous rejoigne là où nous en sommes dans nos vies ?
Ou que par la magie des ondes, le petit âne et son passager fassent irruption dans les foyers et les existences des auditeurs ? Avec un clin d'œil, on pourrait dire que le pasteur a parfois le même rôle que l'âne : apporter Jésus dans la vie des gens. C'est vrai qu'au cours de ces quatre années, le catéchisme a parfois dû vous paraître comme une ânerie !

Mais le récit de Matthieu met bien en évidence que ce n'est pas l'âne qui est le personnage principal. Mais Jésus qui réquisitionne l'âne pour entrer à Jérusalem et y susciter la vie. C'est Jésus qui vient dans nos vies, et son entrée ne dépend pas de nous.
Par contre, ce Seigneur qui entre dans nos vies provoque des changements, il suscite des participations, il y des choses qui se mettent à bouger chez les gens dans la foule.
Il y a d'abord, excusez-moi d'y revenir, cet âne que les disciples trouvent au village, " attaché ", est-il dit " et son ânon avec elle ". Jésus ordonne aux disciples : " Détachez-les... le Seigneur en a besoin. " Et je trouve qu'il y a quelque chose de beau dans cet acte de " détacher ". C'est libéré que l'on peut entrer au service du Seigneur. Jésus vient dans nos vies, et cela implique de laisser derrière soi ce qui nous maintient attachés, pour vivre d'une vie nouvelle où je suis accepté, libéré pour servir.
Sur le chemin de la joyeuse entrée de Jésus, des disciples posent leur manteau sur le dos de l'animal. Des gens étendent leurs manteaux sur le chemin. Et en faisant ce geste, c'est un peu comme s'ils se découvraient. Ils se dépouillent de leurs vêtements pour que l'entrée de Jésus soit royale, triomphale. Se dépouiller, c'est laisser quelque chose de soi, abandonner ce qui peut-être fait obstacle, poser un signe d'humilité. Et chez les jeunes qui sont entrés très naturellement dans le silence et la prière de Taizé, il y a quelque chose qu'ils ont déposé, une gêne, une retenue dont ils se sont dépouillés.

Enfin, cette venue de Jésus dans nos vies provoque des manifestations d'enthousiasme: des branches coupées aux arbres sont agitées pour accueillir celui qui vient. Des paroles de psaumes sont entonnées : " Hosanna au fils de David. Béni soit celui qui vient Hosanna au plus haut des cieux. "
Hosanna : littéralement un appel " aide-nous ", mais qui est devenu un cri de louange. Quelque chose de nouveau, d'inédit s'est mis à bouger dans leur existence. " Jésus vient dans nos vies. " Il est à venir et je crois que cette venue fait éclater les avenirs trop bien tracés, où ne régnerait que la loi du plus fort, où nous ne serions plus qu'obsédés par la seule réussite matérielle. Un avenir où le cynisme et l'injustice deviendraient normatifs, où la plus grande hantise serait de perdre et d'échouer.
" Il vient ", c'est là notre avenir et il faut tenir à cette conviction. Un roi de paix, sur une humble monture, fait son entrée dans nos vies, pour prendre un chemin où il rencontrera souffrance et mort, mais aussi une vie nouvelle.
Pourquoi est-ce qu'il est acclamé aujourd'hui lorsqu'il entre Jérusalem, alors qu'on réclamera sa mort, quelques jours après ? La question demeure. Mais sur ce chemin d'une semaine, le Seigneur commence par venir à nous. Il entre dans nos vies. Cette réalité marque notre avenir, si sombre puisse-t-il parfois paraître. Et elle nous pousse " à relever la tête ", à chanter la louange.

Amen !

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Détails

Avec la participation de
Orgue
Daniel Bouldjoua
Musique
Marie Klopfenstein et Iain Cameron, guitares;
International Women's Club of Nyon, direction Linda Revkin