Célébration œcuménique, Cureglia (TI)

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Nous sommes réunis aujourd’hui pour prier ensemble. L’œcuménisme, nous en sommes convaincus, on ne peut le décréter, ni l’ordonner, il ne naît pas des hiérarchies, mais de la base des organisations chrétiennes qui entendent le dernier message de notre unique Seigneur Dieu Jésus-Christ: “soyez tous un afin que le monde croie”, qui s’unissent dans la prière avec la conscience que c’est l’Esprit Saint à nous affermir, à nous appeler à l’unité et à un témoignage durable. Malgré l’arrêt dont on parle peut-être trop souvent, la voie œcuménique a porté beaucoup de fruits dans les dernières années. L’un des plus importants est la conscience de chrétiens de toutes les confessions et toujours plus nombreux que l’unité présuppose la pluralité. La pluralité n’est jamais sans l’autre, jamais sans l’autre frère, jamais sans l’autre Église, jamais sans la reconnaissance du statut théologique de l’autre. Aujourd’hui la coopération entre les églises, les paroisses, les communautés chrétiennes orthodoxes, catholiques et protestantes dans la préparation et la célébration de la Semaine de prière est devenue un usage commun. Il rend évident l’efficacité de la prière et nous légitime à parler de l’histoire de la Semaine comme d’un succès et d’une source de joie et gratitude.
Cette année le Student Christian Movement en Inde a été chargé, à l’occasion de son centième anniversaire, de préparer le matériel pour la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Durant la phase préparatoire, pendant qu’on réfléchissait sur la signification de la Semaine de prière, on a considéré le contexte de grave injustice qui en Inde touche les Dalits, qu’on appelle les “parias” ou “intouchables”, aussi à l’intérieur de l’Église. Il a été décidé que la recherche de l’unité visible devait être unie à l’effort d’éliminer le système des castes et qu’elle devait mettre en évidence la contribution à l’unité que donnent les plus pauvres des pauvres. Dans le système des castes, il y a une hiérarchie des classes sociales, et, puisque les Dalits sont tenus pour une communauté “hors caste”, ils sont vraiment les derniers des derniers dans la société indiennes: socialement émarginés, politiquement sous-représentés, exploités économiquement et soumis culturellement. Presque le 80% des chrétiens indiens sont d’origine dalit, et puisqu’ils sont souvent discriminés par leurs propres frères qui appartiennent à une caste, le système des castes constitue une raison de division entre les églises, ainsi qu’un grave problème doctrinal. Dans ce contexte, cette année, la Semaine de prière pour l’unité nous invite à réfléchir sur les versets 6 à 8 du sixième chapitre du prophète Michée, qui discute ce que le Seigneur nous demande.
« Quelle offrande devons-nous apporter lorsque nous venons adorer le Seigneur, le Dieu très-haut ? Faut-il lui offrir des veaux d'un an en sacrifices complets ? Le Seigneur désire-t-il des béliers innombrables, des flots intarissables d'huile ? Devons-nous lui donner nos enfants premiers-nés pour qu'il pardonne nos révoltes et nos infidélités ? » On vous a enseigné la conduite juste que le Seigneur exige des hommes : il vous demande seulement de pratiquer la justice, rechercher la bonté et vivre avec humilité devant notre Dieu. (Mi 6,6-8)
Le libre de Michée appartient à la tradition littéraire de la prophétie et, au centre de son message, il y a le jugement de Dieu vers l’injustice des hommes. Le fort appel de Michée à la justice et à la paix se concentre en particulier aux chapitres 6 et 7. Il place la justice et la paix dans l’histoire de la relation entre Dieu et l’humanité, mais il insiste sur la nécessité d’un fort engagement éthique de la part des hommes afin que la paix et la justice deviennent réalité. La vraie fois en Dieu est donc inséparable de la sainteté personnelle et de la recherche de la justice sociale. Afin que se réalise la libération par Dieu de l’esclavage et de l’humiliation quotidienne ne suffisent pas le culte, les sacrifices, les offrandes, mais il faut aussi que nous obéissions au commandement de « pratiquer la justice, rechercher la bonté et vivre avec humilité devant notre Dieu».
La situation que le peuple de Dieu devait affronter aux temps de Michée peut être comparée à plusieurs égards à la situation actuelle de la communauté dalit en Inde. Michée dénonce l’avidité de ceux qui exploitent les pauvres, auxquels il reproche : « Vous dévorez mon peuple. Vous l’écorchez, vous lui cassez les os. » (3,3). En refusant les rituels et les sacrifices hypocrites, il nous rappelle que Dieu veut que la justice soit au cœur de notre religion et de nos rituels. Dans un monde semblable, aujourd’hui, le système des castes, le racisme et le nationalisme posent des défis sévères à la paix des peuple et, dans beaucoup de pays, d’autres castes, même si appelées avec des noms différents, empêchent le dialogue et meurtrissent la liberté de parole et d’écoute. En tant que disciples du “Dieu de la vie et de la paix”, du “Soleil de la justice”, selon l’hymnologie de l’Orient orthodoxe, nous devons marcher sur le chemin de la justice, de la miséricorde et de l’humilité. La métaphore du “chemin” a été choisie pour relier thématiquement les huit jours de prière de cette semaine, parce que, si on entend par chemin un parcours intentionnel et continué, cette image véhicule aussi le sens de dynamisme qui caractérise la suivance chrétienne.
En Inde ce chemin est accompagné par le rythme du tambour dalit et par la joie que l’on lit sur le visage des chrétiens. J’ai eu la chance l’année passée de participer à un culte protestant dans une petite île indonésienne et j’ai été fasciné par le sourire, la joie et le bonheur de la communauté entière. À ce moment, je n’ai pas pu ne pas me demander pourquoi nous, chrétiens d’Occident, nous sommes trop souvent tristes et nous sourions peu. J’ai lui dans certains livres et j’ai entendu dire par des moines et des prêtres dans leurs prédications que le Seigneur, selon la Bible, n’a jamais souri. Il est vrai qu’il n’est pas dit explicitement qu’il l’ait fait, mais il est aussi vrai qu’il a prononcé les Béatitudes/le Sermon sur la montagne.
En revenant à la métaphore du chemin que la Semaine de prière nous propose, je crois que nous, chrétiens du vent-et-unième siècle, nous sommes appelés à montrer avec notre vie des chemins de libération et de salut qui puissent être parcourus par tous les hommes. Maintenant, la manière la plus efficace pour découvrir et parcourir ces chemins consiste à pratiquer la recherche du sens, exercice qui, de nos jours, paraît toujours plus rare : il est devenu difficile, surtout pour les nouvelles générations, de donner du sens à la vie et aux réalités qui la constituent, à tel point que l’on dénonce de plusieurs côtés la “crise du sens”. Dans cette situation, nous les chrétiens devrions savoir montrer à tous les hommes, avec humilité et détermination, que la vie chrétienne n’est pas seulement bonne, c’est-à-dire marquée par la bonté et par l’amour, mais aussi belle et bienheureuse, c’est la voie de la beauté, de la béatitudes, du bonheur. Mère Teresa de Calcutta et beaucoup d’autres chrétiens ont réalisé ce bonheur qui est une seule chose avec l’amour, en souriant pendant qu’il soignaient les malades et aidaient les indigents. Suivons nous aussi, dans la limite du possible, leur exemple et abandonnons la tristesse, qui, pour un chrétien ne peut être justifiée que par l’oubli d’être les enfants de Dieu, qui nous a envoyé son Fils Unique pour nous amener la paix, l’amour, la joie.

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