Islam: vingt ans d'amalgames

Vevey, le 7 mars 2021. Une affiche en faveur de l’interdiction de se dissimuler le visage acceptée par les électeurs suisses ce jour-là. Si le type de vêtements représentés est ultraminoritaire en Suisse, les promoteurs de l’initiative ont largement utilisé cette symbolique dans leur campagne. / © Shutterstock
Les attentats du 11 septembre 2001 marquent une fracture historique et géopolitique. Cet événement mondial a fortement contribué à structurer les débats nationaux en lien avec l’islam. Au risque de réduire les personnes musulmanes à leur seule appartenance religieuse et à perdre de vue leur contribution à l’ensemble de la société. Comment s’est mise en place cette logique d’incompréhension? Quel est son impact? Comment la surmonter?
Ressources supplémentaires

Les islams de Suisse

5% de la population
Selon l’Office fédéral de la statistique, 371'680 musulman∙e∙s vivaient en Suisse à la fin de l’année 2018, soit 5,3% de la population résidente permanente totale, des évaluations complémentaires rapportent la population de culture ou de confession musulmane totale à quelque 480'000 personnes.

Une croissance qui se stabilise
Depuis 2000, même si la population de culture ou de confession musulmane a augmenté, son taux de croissance a lui diminué.

Une communauté majoritairement européenne et balkanique
Après les musulman∙e∙s suisses, on trouve des personnes avec une nationalité des Balkans (34,8% au total) et originaires de Turquie (10,4%). Bien que la proportion de personnes originaires de pays arabophones ait approximativement triplé depuis 2000, elle demeure une minorité par rapport au nombre total de musulman∙e∙s en Suisse.

Environ 10000 converti∙e∙s
Entre 9000 et 12000 personnes musulmanes seraient converties et non originaires de la migration.

Une population jeune, majoritairement
En Suisse, les musulman∙e∙s sont en moyenne plus jeunes que la population non musulmane du pays.

Une population majoritairement sunnite
Parmi les dénominations, la répartition est estimée à 85 % de sunnites, 7 % de chiites, 7 % d’alevis et autres minorités. Aucun chiffre fiable n’existe, car l’assignation à une dénomination est complexe.

Des personnes peu pratiquantes
Les musulman∙e∙s investissent différemment les normes, les pratiques, les rituels et les croyances en lien avec l’islam. En Suisse par exemple, seule une minorité de personnes qui se déclarent musulmanes pratiquent leur religion dans la vie quotidienne.

Source: Université de Fribourg, islamandsociety.ch