Les temps du temps: le présent

Temple Farel, La Chaux-de-Fonds (©AUJ)

Écouter le culte :

Françoise Dorier (F) :
Par une belle journée d’été, Elisabeth et moi, nous vous invitons à nous retrouver autour d’un pique-nique imaginaire. Bienvenue sur notre couverture rouge, à l’ombre d’un saule pleureur au bord d’une rivière. L’air est doux, les oiseaux gazouillent.

Elisabeth Müller Renner (E) :
Délicieux ce jus de pomme. Dis-moi Françoise, comment vois-tu le présent ?

F : T’as faim Elisabeth ? Je t’ai préparé un délicieux sandwich au fromage, comme tu les aimes. Tu vois, pour moi, le présent c’est comme la tranche de jambon dans mon sandwich pris entre les deux tranches de pain. Le présent est pris entre le passé et le futur. Lorsque je confectionne un sandwich, je ne peux pas changer les tranches de pain, mais je peux faire un sandwich plus ou moins savoureux en fonction de ce que je mets au milieu.

Du coup se pose la question : Qu’est-ce que je mets pour rendre mon présent délicieux ?

Est-ce que j’investis des forces pour fuir mon passé parce qu’il était négatif ? Est-ce que je reste crochée dans mon passé tellement qu’il était bien ? Est-ce que j’attends le futur, en espérant qu’il soit meilleur, ou je le redoute 

E : C’est vrai, je ne peux rien changer à hier, et demain n’est pas encore là. Mais les décisions d’aujourd’hui peuvent influencer mon futur et aussi réparer mon passé.

F : Oui tu as raison. Du coup, le présent, ou le milieu de notre sandwich, est la partie la plus importante.

E : Pourtant, Dieu se soucie de l’ensemble. Si le pain d’hier est amer, ou rassis, Jésus nous invite à nous approcher de lui, parce qu’il peut guérir les cœurs brisés, il pardonne.

F : Et pour le pain de demain, Jésus-Christ nous appelle à la confiance en Dieu notre Père. Confiance qu’il saura cuire le meilleur pain pour qu’il ait le goût d’une vie épanouie, dans la paix de sa présence, de son éternité. Notre Père céleste me dit, et dit à chacun : « Laisse-moi te préparer le pain de demain, sors de ma cuisine, vis le temps présent. »

E : Pour aujourd’hui aussi Jésus nous appelle à la confiance.

Et la grande question se pose : comment pourrions-nous retrouver, ou trouver la confiance, quand nous voyons ce qui se passe dans le monde et quand nous-mêmes nous sommes dans la souffrance ?

Comment pourrions-nous être témoins et vivre la présence de Dieu sur notre terre ?

F : Bonne nouvelle ! Dieu ne nous laisser mourir de faim, ni mourir de désespoir. Il sait l’importance pour nous d’avoir un aujourd’hui goûteux, plein de bonnes choses, qui nous donne la force de vivre le présent avec confiance, quelles que soient les circonstances de notre vie.

C’est ce que Jésus dit en Matthieu 6 à la foule qui l’écoute, à toi, et à nous aujourd’hui : « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus. »

Qu’est-ce qui est le plus important : la vie ou la nourriture, le corps ou le vêtement ?

E : Pour nous faire réfléchir, Jésus prend l’exemple des oiseaux : « Ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni n’amassent dans des greniers et pourtant Dieu les nourrit. » Dans sa création, notre Père a pensé à nourrir les oiseaux. Il a tout prévu. Il a donné aux oiseaux la capacité de chercher leur nourriture, de se faire un nid pour pondre et être au chaud.

F : Cet exemple ne nous invite pas à être passif, à attendre que tout tombe du ciel. Au contraire, l’exemple des oiseaux nous invite à être actifs. Dieu nous a créés en tant qu’êtres humains, autonomes, responsables, et nous invite à prendre conscience que nous recevons toute chose de sa main.

E : Oui, oui, tout à fait, et comme Il prend soin des oiseaux, nous pouvons être assurés, qu’il prend soin de nous.

F : Voici une citation que j’aime bien : « S'inquiéter, c’est un peu comme une chaise à bascule. Cela vous donne quelque chose à faire mais cela ne vous mène nulle part ! »

Comme le dit Jésus, nous savons tous que nos inquiétudes ne nous apportent rien. Alors pourquoi nous inquiéter au sujet du vêtement ou de la nourriture ? Pourquoi nous inquiéter de demain ?

E : Là encore, Jésus nous invite à regarder à la création de Dieu : « Considérez comment les lis des champs croissent : ils ne travaillent ni ne filent et même le plus glorieux roi de l’Ancien Testament, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. »

Si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs qui demain sera brûlée, à combien plus forte raison prendra-t-il soin de ses enfants en pourvoyant à ce que nous ayons de quoi nous vêtir.

Jésus dit que Dieu sait que nous avons des besoins fondamentaux : nous vêtir, manger… mais il va plus loin. Il dit : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu et toutes ces choses vous seront données en plus. »

Dis Françoise, comment comprendre ses paroles ?

F : Pour moi, chercher le royaume et la justice de Dieu, ce n’est pas une quête impossible, vaste, indéfinie. Jésus a dit de lui-même : « Le royaume de Dieu s’est approché ». Jésus est le royaume de Dieu incarné pami nous. Par sa vie, par qui il est, il nous a montré ce qu’est le royaume de Dieu. Il est la justice de Dieu. Chaque être humain est appelé à chercher Jésus-Christ, à lui ressembler, à vivre le royaume de Dieu, et toutes choses lui seront données en plus.

A l’exemple de Jésus-Christ, si nous vivions tous le royaume et pratiquions la justice, tout le monde aurait à manger, il n’y aurait plus d’injustice, plus de guerre.

De la rencontre avec Christ naîtra une paix intérieure, parce que lui seul peut nous délivrer de l’angoisse de manquer de quelque chose. De cette rencontre naîtra la confiance en Dieu notre Père : oui, Il prend soin de ses enfants.

E : De la confiance en Dieu, découlera la confiance envers les autres, envers notre monde, car tout est dans la main de Dieu. Donnons-lui nos soucis d’aujourd’hui, parce que nous sommes déjà dans ses mains.

C’est vrai, parfois dans nos vies nous tombons, mais nous ne tombons jamais plus bas que dans les mains de Dieu.

F : C’est vrai, et Jésus dit : « Ne vous inquiétez donc pas du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. »

Ainsi notre sandwich sera délicieux.

E : Bon appétit !

A l’image du sandwich, le présent est pris entre le passé et le futur. Nous ne pouvons pas changer notre passé et demain nous ne savons pas ce qui arrivera. Aujourd’hui, Dieu nous appelle à lui faire confiance, afin que notre présent soit bon. Jésus-Christ nous invite à rechercher le royaume et la justice de Dieu et toutes choses nous serons données en plus. En Christ le royaume de Dieu s’est approché. Appelés à suivre son exemple, nous ferons de notre présent et de celui de notre prochain un délicieux sandwich.

Détails

Célébration
Avec la participation de
Orlane Perrenoud et Julie Thiebaud pour les lectures
Orgue
Eric Develey
Musique
Choeur "The Bee's Gospel Singers", sous la direction de Nicole Jaquet Henry