Curieuse époque ! Lu dans un catalogue : garniture de lit nordique, très belle impression astrologique faite de planète et d'étoiles ! Dans le Matin : thème astral de Blocher ! Un autre jour, dans la pub du mois de décembre, c'est une invitation en grosses lettres :
" Si vous êtes né sous le signe de la Balance ou du Bélier… Si vous êtes né sous le signe du Sagittaire… Venez chercher votre cadeau personnel à nos rayons !" Naturellement, beaucoup profitent de ces offres et se ruent, sans voir l'astuce commerciale qui a l'art de noyer le poisson dans l'eau, laissant nos porte-monnaie à demi-vierges, tout en se taillant la part du lion !
Joli coup de pub, mais surtout habile façon de rappeler les signes du Zodiaque qui passionnent tant de gens. Et j'ai pensé à Jésus-Christ. A sa naissance, essayant d'imaginer la tête de Marie et Joseph si on leur avait posé la question : Alors, votre petit, il est de quel signe ? Ca vous dirait de savoir s'il sera un être rêveur ou un battant à qui l'avenir sourira ?
Enfin, chers amis, il n'y avait sûrement pas d'horoscope dans la Gazette de Bethléem ! Pas comme de nos jours, où l'on est si friand de cette rubrique, parce qu'on est inquiet et aussi parce que c'est le seul endroit du journal où l'on parle de NOUS ! Hélas, si pour les devins de pacotille c'est un jeu, il n'en va pas de même pour le grand public qui prend souvent ces prédictions pour parole d'Évangile et y conforme sa vie !
A l'Évangile revenons-y justement ! Vous avez entendu : ne nous dit-on pas qu'il y a 2000 ans, des mages/astrologues, spécialistes des étoiles, se sont mis en route pour aller trouver un enfant Roi ? Mais qu'est-ce que c'est pour une histoire ?
L'Astrologie serait-elle donc à l'honneur avec ces personnages d'Orient déboulant à Bethléem ? On les a imaginés au nombre de 3 et au VIe siècle la tradition latine leur a donné des noms, Melchior, Gaspard, Balthasar. On a même vu en eux les types des 3 grandes races humaines, noire, jaune, blanche. Mais au fond, qui sont ces mages ?
Ce qu'on peut dire, c'est que ce sont des observateurs du ciel venant de la région qu'on appelle l'Irak aujourd'hui, à une époque où l'astronomie et l'astrologie se confondent encore passablement. Et il devait y avoir chez eux à la fois quelque chose du scientifique, du penseur, et du religieux. Et puis, dans ces contrées babyloniennes où Israël fut en exil, il devait traîner encore un vague souvenir de l'attente d'un Libérateur.
"Nous avons vu son étoile apparaître, et sommes venus !" En fait, ce qu'ils ont vu n'est sûrement pas une étoile au sens 1er du mot, mais une sorte de comète ou de météore, dont l'évidence fulgurante les a mis en route. Leur mérite est là : s'être laissés déranger et s'être mis en route. Alors que tant de gens blasés, sceptiques, ne font pas un pas en direction de Celui qui vient sauver le monde!
Et c'est le grand paradoxe qui traverse tout l'Évangile : ce sont ceux qui viennent ou reviennent de loin, les outsiders, qui sont les plus empressés à rencontrer Christ : eux comprennent qu'il est Celui qui rachète, qui réhabilite et redonne vie. Tandis que les proches et les bien placés n'en sentent souvent pas le besoin.
Ainsi donc ces mages, le nez dans les étoiles, vont arriver au bon endroit et ils vont trouver l'enfant-Messie. Ce qui prouve, me soutenait un ami, que l'astrologie est compatible avec l'Évangile ! Eh ! bien non, pas d'accord ! La déduction est fausse.
Reprenez le récit de Matthieu : pouvez-vous me dire où, à quel endroit, les soi-disant "conjonctions astrales" auraient conduit ces Messieurs de l'0rient ? Non pas à Bethléem, mais à Jérusalem!
A supposer que ce soit des calculs astrologiques qui aient alerté et guidé les mages, vous voyez où ils aboutissent ? A Jérusalem et tout droit chez Hérode, le tyran, l'ennemi du Christ.
Hé oui, on fait fausse route en plaçant sa confiance dans les astres et les cartes du ciel : on arrive chez Hérode, le semeur de mort. Il faut le dire, Mes amis, c'est Satan qui est derrière tous ces arts divinatoires, pour nous détourner du vrai Dieu ! Son plan est toujours d'abuser les hommes pour qu'ils aillent au mauvais endroit. Mais si c'est la vie que l'on cherche, si l'on a soif d'espoir vrai et d'amour, ce n'est pas au Zodiaque et à sa poudre d'étoile qu'il faut s'arrêter, mais à la Bible! En voulez-vous la preuve ?
Arrivés dans la capitale, que font les mages ? Ils mettent brillamment les pieds dans le plat en demandant à son pire ennemi "… où devait naître le Roi des Juifs ?" Et dès cet instant, ce sont les prophéties bibliques (Michée 5) qui donnent la direction à suivre. Un peu comme si la Parole de Dieu prenait le relais de l'étoile, vous voyez. C'est la Bible qu'il faut scruter !
Cet enfant-Roi ? Vous le trouverez à Bethléem petite cité sans importance ! Ce ne sont pas les astres qui disent cela: eux vous conduisent au tyran Hérode et à la dépendance; mais c'est la Bible, qui mène au Libérateur! Et sachez-le bien: votre avenir ne dépend pas de votre ascendant, ni de Vénus ni de Saturne, mais de votre choix de vie et de celui à qui vous la confierez.
Nous sommes des êtres libres qui pouvons choisir. Tenez, les Maîtres de la Loi savent les choses intellectuellement et ne bougent pas. Les mages, eux, quittent Jérusalem sur-le-champ, parce que leur cœur est ouvert, sincère, en recherche.
J'aime tout particulièrement la suite du récit. Écoutez : " Alors les sages se mettent en route…" Si l'on veut rencontrer le Christ, il faut se lancer comme eux ! Que ceux qui hésitent encore - ici et là où vous êtes - sachent que la joie de Noël est à ce prix ! Dieu vient mais on a un pas à faire.
"Et ils aperçoivent l'étoile qu'ils ont vue à l'est …" Cette étoile qui revient, c'est comme un clin d'œil de Dieu : pour leur dire qu'ils sont sur le bon chemin, pour les encourager. " Alors ils sont remplis d'une très grande joie en la voyant ! " Mes amis, cette joie c'est assurément celle que donne la foi, la joie qu'allume en nous la certitude de ne pas marcher seul dans la nuit. Quel bien ça fait de se savoir éclairé, accompagné ! Paul Tournier disait : On peut tout affronter, quand on se sent aimé !
"Et c'est comme si l'étoile avançait devant eux." Délicieuse façon de raconter ! Quand on cherche le Sauveur de tout son cœur, Dieu nous fait des signes. Et vous comprenez bien que je ne parle pas ici des signes du Zodiaque qui nous mettent sous la dépendance des planètes, mais plutôt des signes de l'amour de Dieu, un peu comme les bras d'un père qui se tendent pour que l'enfant s'avance là où il est attendu.
Et voici enfin l'arrivée à Bethléem. Ce qui se passe là est extra-ordinaire bien que sobrement décrit : " Les mages entrent dans la maison. Ils voient l'enfant, se mettent à genoux et adorent."
Mes amis, représentez-vous la scène. C'est un peu comme si, à cette minute-là de l'Histoire, l'astrologie se mettait à genoux devant l'Enfant qui doit sauver le monde ! Ni Marie ni Joseph - encore moins Jésus - ne s'inclinent devant ces grands personnages. Ce sont au contraire les mages, représentant les chercheurs, les intellectuels et les gourous de tous les temps, qui abandonnent toutes prétentions devant le Sauveur.
Les prophéties de l'Ancien Testament disent vrai : un jour, science et sagesse humaines devront s'incliner devant le Fils de Dieu. Jésus est la lumière des nations, l'Étoile brillante du matin : ceux qui étudient les planètes comme ceux qui les font parler ne peuvent que s'incliner. Enfin, comment des astres froids, incapables d'amour, pourraient-ils faire le poids face à Jésus venu partager notre sort ?
Sans grand discours, les mages en tout cas semblent émus par ce face-à-face et ne quittent pas Bethléem sans bourse délier. Ils ouvrent leurs bagages et font des cadeaux à l'enfant. Play-mobile, Lego et Harry Potter ! Non pardon, je me trompe d'époque : c'est plutôt de l'or, de l'encens, de la myrrhe.
Là encore, quelle différence entre ce que voyants et astrologues réclament à leurs adeptes et ce que Jésus attend de nous ! Les uns se font chèrement payer pour "désorienter" l'humanité, tandis que le Christ s'offre gratuitement pour sauver le monde ! Les uns réclament votre crédulité, Jésus, votre confiance.
Dire que nos contemporains préfèrent dépenser des millions avec ce marché de l'avenir qui les tient dans la superstition, plutôt que de goûter à la liberté des enfants de Dieu : c'est fou !
Mais les mages ont quand même donné de l'or, direz-vous ! Allons, mes amis, vous pensez bien que l'or qui plaît au Sauveur n'est autre que la décision solide et franche qu'on lui offre, de se mettre à l'aimer et à le suivre.
L'encens et la myrrhe ? Et si c'était tout bonnement la prière, ce dialogue au parfum d'éternité que Dieu attend de nous. La prière, qui monte vers un Dieu vivant et qui ne reste pas sans effet.
Enfin, "Ils regagnent leur pays par un autre chemin." Sans doute ont-ils compris qu'il vaut la peine de confier son destin à cet enfant venu pour tous, plutôt qu'à Jupiter ou aux lois du hasard. Quittant Bethléem l'amour de Jésus au cœur, ces Messieurs d'Orient nous crient : "Lâchez la superstition. Remballez vos horoscopes "car il n'y a sous le ciel aucun autre nom donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés." (Ac 4, 12). Non, Dieu ne sauve personne par les étoiles, mais bien par son Fils unique !
Quelqu'un, ici à Corsier ou au bout des ondes, voudrait-il prendre un nouveau cap ou un autre chemin ? Qu'il vienne au Sauveur, s'incline et lui confie toute sa vie, alors, vous aurez de l'avenir ! Amen !