«Dieu vient nous relooker»

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L’autre soir, j’ai regardé à la télévision un documentaire sur le « relooking ». Le principe de cette émission était simple : vous prenez une personne de 50 ans, qui en paraissait 60 à cause de son allure (son habillement, sa coupe de cheveux), et avec l’aide d’un styliste, d’un maquilleur, d’un coiffeur, vous la « relookez », la métamorphosez en une personne qui paraît 10 ans de moins. J’avoue que le résultat est surprenant ! Et ça marche, les gens sont métamorphosés ! Ce qui me frappait le plus dans cette démarche, c’est la réaction des gens lorsqu’ils se découvrent dans le miroir à la fin du processus de relooking.
Il y a d’abord la surprise de se découvrir métamorphosé, puis la joie qui fait briller les yeux, et bien souvent ces mots accompagnés d’un rire gêné : « C’est magnifique… je…je suis belle ! » Et puis après il y a des larmes d’émotions de se découvrir ainsi changé, embelli.
Après, nous voyons la réaction des proches de cette personne, qui parfois ne la reconnaissent pas, ou en reste bouche bée. C’est fascinant, je trouve, de pouvoir transformer quelqu’un de cette façon. C’est étonnant d’entendre ces personnes dirent : « C’est moi, avec la féminité en plus ! » ou encore « J’ai du attendre 40 ans avant de me trouver beau en me regardant dans un miroir ! ».

Bien sûr, nous pourrions critiquer, et voir uniquement le côté négatif de ce genre de démarche, qui met l’accent sur l’apparence, la mode, pour se sentir bien dans sa peau. Mais nous pourrions aussi voir le côté positif : cette métamorphose extérieure permet à des personnes de mieux s’accepter, de se découvrir belles à leurs propres yeux quand elles se découvrent dans le miroir. Cela va aider ces personnes à prendre confiance en elles, à se sentir plus sûres d’elles.
L’art du relooking consiste à faire ressortir ce qu’il y a de beau chez quelqu’un, à mettre en valeur les traits de son visage, les yeux. C’est la même personne avant qu’après, mais avec quelque chose en plus. Ce quelque chose en plus, c’est souvent la joie, la joie de se découvrir autre !
Peut-être avez-vous déjà ressenti ça, cette joie à se découvrir plus beau que vous ne le pensiez, en vous regardant dans le miroir. Ça arrive bien souvent aux jeunes mariés le matin de la cérémonie. Nous n’avons pas l’habitude de porter de beaux habits, comme ceux que l’on met pour un mariage. Personnellement, quand, un certain samedi de septembre, j’ai enfilé ma robe de mariée, après avoir passé 3 heures chez la coiffeuse et l’esthéticienne, et que l’on m’a mis mes bijoux, eh bien j’avoue que je me suis sentie belle comme une princesse ! J’imagine que toutes les mariées (et les mariés !) ressentent ça. C’est le même principe que le relooking, mais pour un jour seulement ! Les époux deviennent alors prince et princesse d’un jour.

Ça fait maintenant quelques années que le relooking est à la mode. Mais en fait, cela existe depuis très longtemps. Déjà au temps du prophète Esaïe, on vivait cette expérience ! Ce sentiment de se sentir beau, de rayonner de joie parce que quelqu’un nous avait métamorphosés. Quelqu’un était parvenu à faire ressortir le beau en nous. L’exemple des jeunes mariés était souvent utilisé pour exprimer cette joie de se découvrir beau, aimé. « Le Seigneur est pour moi source de joie débordante. Mon Dieu me remplit de bonheur ! Et le secours qu’il m’accorde et un habit dont il me vêt (…).J’ai la joie du jeune marié qui a mis son turban de fête, ou de la fiancée parée de ses bijoux. » (Esaïe 61, 10)
Le relooking du temps d’Esaïe était un peu différent de celui de l’émission TV de l’autre soir. Ce n’est pas le maquillage qui rend plus beau, ni la nouvelle coiffure, mais c’est le fait de se sentir sauvé, délivré par Dieu, qui embellit !
Pour Jérusalem et ses habitants – puisque c’est bien de Jérusalem qu’il est question dans ce texte – cette délivrance, cette confiance en un Dieu qui délivre, procure de la joie. Et cette joie est contagieuse, puisque la suite du texte nous décrit la joie de Dieu à voir sa ville heureuse ! Le Seigneur lui-même est décrit comme métamorphosé, comme s’il portait une couronne, un turban. « De même qu’une fiancée fait la joie de son fiancé, tu feras la joie de ton Dieu. » (Esaïe 62, 5) La ville fait la joie de son Dieu, il prend plaisir en elle, comme le marié prend plaisir à découvrir son épouse le jour de la noce. Dieu nous délivre, nous sommes dans la joie. Cette joie fait alors la joie de Dieu !
La joie se reçoit. La joie est provoquée par quelqu’un, par un cadeau, par une situation. On ne peut se forcer. Si je vous disais « attention : dans 3 secondes, soyez joyeux. », ça ne marche pas. La joie se reçoit.

Il y a parfois des moments dans nos vies durant lesquels nous recevons moins de joie. Ou en tous cas, nous avons de la peine à la recevoir.
- Par exemple, quand la fête est finie, Noël est derrière et il faut recommencer le quotidien, le stress du travail, le ménage, les rendez-vous, les visites à faire, ou bien quand on retrouve la solitude après la foule des fêtes en famille.
- Nous avons de la peine à recevoir de la joie, par exemple, quand la journée de mariage n’est plus qu’un lointain souvenir, et que les époux ne s’enthousiasment plus à la vue l’un de l’autre tellement ils ont l’habitude de se voir.
- Ou par exemple, quand, passé le bonheur de la naissance, l’enfant devient plus une source d’énervement et d’épuisement que de joie et d’émerveillement.
Dans ces moments-là, nous buvons l’eau du quotidien. Le vin de la fête est derrière. Nous sommes comme les invités aux noces de Cana qui devaient commencer à se dire « Il n’y a plus que de l’eau à boire, la fête est finie, rentrons. »
Nos verres sont vides, alors nous quittons la fête.
Mais c’est oublier que Jésus est présent à ce repas : Jésus, celui en qui Dieu a mis « toute sa joie », comme annoncé au moment de son baptême. (Matthieu 3, 17) Celui qui peut alors transmettre cette joie venue de Dieu. Grâce à lui, le vin le meilleur est servi plus tard, alors même que la fête semblait finie !

Les jarres que les serviteurs ont remplies d’eau n’ont pas changé. C’est leur contenu qui a été métamorphosé. Il a fallu se risquer à servir ce contenu pour réaliser qu’il avait changé ! Il a fallu dépasser la résignation : « Il n’y a plus de vin, et de toute façon, là-dedans, ce n’est que de l’eau… » pour découvrir qu’il y avait eu un changement !
· Si tout le monde était parti, si les serviteurs n’avaient pas puisé cette eau, la fête aurait vraiment été finie, et la joie tarie.
· Si ces personnes que j’ai vues à l’émission télévisée n’avaient pas tenté cette expérience du relooking, elles seraient encore en train de voir le même visage résigné dans le miroir.
· Si nous ne nous risquons pas à tendre nos verres vides, nous ne recevrons jamais le meilleur vin, et nous boirons notre eau du robinet. Et le souvenir des jours heureux sera derrière.
Alors, risquons-nous. Risquons-nous à prendre rendez-vous avec un relookeur !

Rassurez-vous, je ne suis pas en train de faire de la pub pour une agence de relooking, ni de vous encourager à dépenser 2’000 francs pour aller chez un styliste ! Non, parce que vous avez déjà votre relookeur personnel. Le même qui a rendu la joie à une Jérusalem abandonnée, le même qui a donné le meilleur vin aux invités. Dieu vient nous relooker. Pour cela, je vous propose une expérience à tenter chez vous. Pourquoi pas tout de suite si vous êtes maintenant chez vous à l’écoute de votre radio !
Voici l’expérience que je vous propose : tout le monde se regarde au moins une fois par jour dans un miroir, ne serait-ce que pour se coiffer le matin.
1. Essayer donc, quand vous vous regardez dans le miroir, de vraiment vous regarder. Bien sûr, au premier abord vous ne voyez que vos défauts, les rides autour des yeux, le bouton sur le nez, la mèche rebelle.
2. Mais ensuite, fermez les yeux. Vous aussi qui êtes à Cronay, fermez les yeux!
3. Respirez profondément.
4. Et imaginez que, comme lorsque l’on boit un bon vin, ou un bon jus de fruit, quelque chose de bon vous remplit de l’intérieur, vous détend, vous fortifie.
5. Imaginez ensuite que quelqu’un vous coiffe, vous pare de bijoux, ou d’une belle cravate.
6. Vous êtes belle comme une princesse, vous êtes beau comme un prince, vous redressez la tête.
7. Vous souriez.
8. Vous êtes prince et princesse du Royaume, fils et fille de Dieu. Cela vous comble de joie.
9. Ressentez cette joie d’appartenir à ce Royaume, de goûter le vin de la fête.
10. Maintenant, ouvrez les yeux. Regardez-vous à nouveau dans le miroir, et si vous ne le faites pas encore, souriez !
Les rides sont toujours là, la mèche rebelle aussi. Mais vous vous êtes souvenus que Jésus aussi est là, et qu’il est venu métamorphoser quelque chose en vous, comme l’eau en vin. Alors à l’avenir, vous vous risquerez à nouveau à demander cette métamorphose ! Chaque fois que vous passerez à nouveau devant un miroir, demandez-lui de vous offrir cette joie, cette joie de se sentir digne fille et digne fils de Dieu.

Amen !

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Détails

Avec la participation de
Orgue
Emmanuelle Blanc
Musique
Choeur d'hommes de Cronay-Donneloye, dir. Suzy Borel