Dieu, un être de relation

image

Écouter le culte :

Adam : Tu as bien entendu la lecture, Eve : Dieu crée l’homme à son image, tu viens en deuxième, c’est moi qui commande !
Eve : Tu as bien entendu la lecture, Adam ? Moi j’ai entendu « l’être humain est créé à l’image de Dieu, mâle et femelle. » Pour moi, ça veut dire que Dieu a un côté homme et femme et que Dieu est un être de relation.
Dieu a un côté très maternel. Dans le livre d’Osée, Dieu lui-même se compare à celui qui donne la nourriture à ses enfants, comme une maman qui donne le sein. Dans le nouveau testament, les évangélistes utilisent pour Jésus un verbe réservé aux femmes, celui de l’accouchement, pour dire que Jésus est ému dans ses tripes, dans le bas- ventre, comme une mère lors de l’accouchement qui a des contractions. Et crois-moi, Adam, les contractions, ça fait mal !
Alors quand j’entends que Dieu crée l’humain à son image, qu’il le crée homme et femme, ça veut dire pour moi qu’il y a un côté féminin, maternel en Dieu, tout au début de la bible déjà, et ça me réjouit. Quand je lis que Jésus est ému dans les tripes comme une femme dans son ventre devant la mort de son ami Lazare ou devant un malade ou un handicapé, c’est pas du cinéma, c’est vraiment Jésus qui a de la compassion pour ce qui nous arrive. Jésus qui souffre avec nous.
Oui, il y a ce côté féminin d’un Dieu qui aime ses enfants plus que tout au monde. Qui est heureux quand ses enfants vont bien, qui a mal au ventre devant la douleur de ses propres enfants.
Et ça me réjouit qu’aujourd’hui des papas choisissent de travailler moins, quitte à gagner moins, pour passer plus de temps à voir grandir leurs enfants. Ce n’est pas toi qui va me dire le contraire, non, Adam ? Et ça me réjouit que la confession de foi que j’avais écrite il y a une quinzaine d’années pour mes examens de consécration, une confession de foi au Dieu à la fois père et mère, peut être lue aujourd’hui dans notre culte et c’est Bernard Vuadens qui la lira pour nous tout à l’heure

La première chose, donc, que j’entends aujourd’hui dans le texte de Genèse 1, c’est ce côté à la fois masculin et féminin en Dieu, paternel et maternel.
La deuxième chose, c’est que si Dieu crée l’être humain homme et femme, c’est qu’il est un Dieu de relation. « Il n’est pas bon que l’homme soit seul », dit la Genèse. Nous sommes faits pour sur cette terre vivre ensemble, en communauté, en co-humanité. Dieu lui-même est un en trois personnes, c’est le mystère de la trinité, un cauchemar pour les mathématiciens : 1+ 1 + 1 = 1 Dieu père fils esprit est une seule personne.
L’esprit de dieu ruah, qui est féminin en hébreu, plane au dessus des eaux de la création. Dieu lui-même est un être de relation, le Dieu créateur, le Dieu Fils sauveur, le Dieu Esprit, le souffle de Dieu.
Un Dieu vivant et dynamique. Un Dieu de relation. La religion c’est ce qui relie, ce qui me met en relation avec Dieu, avec les autres, avec moi-même. Dieu, qui est amour, se réjouit des liens d’amour et d’amitié que les humains tissent entre eux. Un Dieu de relation, qui se réjouit de ce qui re–lie, l’amour d’un père pour ses enfants, l’amour d’une marraine pour sa filleule, l’amitié qu’on peut vivre dans la communauté, l’amour pour son conjoint. Et c’est pour cela que je me réjouis d’entendre tout à l’heure l’air de Haendel, tiré d’Acis et Galatée, une histoire de deux amoureux, qui sera chantée par Nadine.

Adam : Dis-moi, Eve, tu as bien entendu le début de la Genèse : Dieu par, sa parole, vient mettre de l’ordre dans le chaos. Tu ne crois pas que ce serait bien de faire un peu plus d’ordre dans la maison ?

Eve : Oui, Adam, tu as raison. Faire de l’ordre. Et garder en ordre. C’est toute la question de la création de Dieu qui vient mettre des limites, séparer les ténèbres de la lumière, dire non au chaos. Dieu m’invite à mettre de l’ordre dans ma maison et dans ma vie, à structurer ma vie, à éclairer les recoins qui posent problème. Dieu qui m’invite aussi, comme il le fait le 7e jour, à prendre le temps de me reposer et de contempler ma vie, de voir ce que j’ai fait de ma vie.
Dieu commence par séparer, par mettre de l’ordre, séparer la lumière de l’obscurité, séparer les eaux d’en haut des eaux d’en bas, séparer les eaux des océans du sec des continents. Puis il peuple sa création avec les étoiles, la végétation, les animaux de l’eau, les animaux de l’air, de la terre, et l’être humain. Puis il se repose, et contemple. Au premier jour, le premier mouvement de Dieu, c’est la parole dans le chaos. « Que la lumière soit. Et la lumière fut. » 
Une parole dans le chaos ! Des fois tu sais, Adam, j’aimerais bien être Dieu, avoir une parole créatrice, une parole au milieu du chaos, la parole qui crée. Je pourrais dire à ma fille « Range ta chambre. » et sa chambre serait changée et je verrais que c’est bon. Mais je ne suis pas Dieu. Et pour moi, la parole dans le chaos, ça prend du temps. Et on a tous nos chaos.
Lorsque la journée est cathotique entre l’heure du bus pour les enfants, l’heure du travail, l’heure de préparer le repas, l’heure de donner un coup de fil, l’heure du bain, l’heure de lire une histoire, l’heure de répondre à tous les mails qui s’accumulent dans l’ordinateur…parfois j’ai l’impression que ma vie c’est des multiples morceaux de puzzles qui s’éparpillent de tous les côtés et j’aimerais bien que Dieu vienne m’éclairer un peu pour voir le sens.
Parfois, c’est le chaos du malheur, de la souffrance ou du deuil qui brise notre vie en mille morceaux qui n’ont plus aucun sens. Parfois, c’est dans ma tête qu’il y a du chaos, entre les valeurs du christ que je voudrais faire vivre dans ma vie, l’amour, la tolérance, le pardon, le non jugement, la paix et puis le quotidien qui me rattrape. Et parfois dérape.
La parole vivante de Dieu, Jésus-Christ, si nous le voulons, vient mettre de la lumière, de l’ordre dans le chaos de notre vie.
Quand nous sommes blessés, roués de coups par la vie, quand on a l’impression d’être brisés en mille morceaux, ce qui peut nous faire du bien, c’est la lumière d’une présence, d’une main tendue un coup de fil au bon moment, une parole de compassion et d’empathie, un mot d’amitié, recevoir une lettre qui dit qu’on pense à nous. Un regard !

Ce n’est peut être pas très protestant, mais moi, je crois aux anges. En grec, anngelos, l’envoyé. Je crois que Dieu nous envoie des anges, des personnes au bon moment dans notre vie, pour dire une parole dans le chaos, pour mettre la lumière dans nos obscurités. Et je crois qu’on peut nous aussi, si on a ce regard de Dieu sur l’autre, sur le prochain créé comme moi à son image ; je crois qu’on peut nous aussi devenir des anges pour les autres : en apportant une parole au bon moment, un peu de lumière quand l’autre traverse une période de ténèbres.
La lumière fut dans le chaos pour Paul. C’est le vitrail qui donne son nom à notre église, le Temple saint Paul. Un éclair de lumière qui traverse Paul. L’apôtre Paul sur le chemin de Damas était dans le chaos de la persécution, il menaçait et assassinait les disciples du Christ ; les hommes et les femmes chrétiens qu’il découvrait, ils les emmenait enchaînés à Jérusalem. Sur sa route de chaos, le voilà tout à coup aveuglé par une lumière venue du ciel. Pendant trois jours il va rester aveugle, sans manger ni boire, c’est là qu’il va vivre sa conversion, changer de route, changer de regard sur les chrétiens, et devenir lui-même un disciple du Christ.

Alors tu vois, Adam, la lecture de la création nous emmène très loin ce matin, du côté féminin de Dieu aux relations que nous avons avec les autres, de la lumière qui vient mettre de l’ordre dans le chaos, à la parole qui donne sens. Nous avons traversé la bible en partant du Dieu créateur pour arriver au Christ, parole vivante des évangiles et aux actes des apôtres avec Paul.
Et c’est ça que je trouve formidable avec la bible. C’est juste de l’encre et du papier, mais en la lisant, ça devient pour moi une parole vivante. Dieu me parle aujourd’hui, me rejoint dans ma vie d’aujourd’hui. Et le même texte de la Genèse me parle aujourd’hui de manière différente qu’il y a dix ans et me parlera sûrement autrement dans dix ans.
Dans ce sens-là aussi, il n’est pas bon que l’homme soit seul. On a besoin de groupes bibliques, de l’école de la parole, du culte du dimanche, pour lire le texte ensemble et nous enrichir de nos regards les uns les autres. Pour que cette parole devienne pour moi nourriture de chaque jour, pain vivant descendu du ciel, parole du commencement, parole de recommencement, lumière vivante. Amen !

Prédications de la même personne

Aucun résultat.

Détails

Avec la participation de
Lecteur: J.-L. Blanc, de Villeneuve
Orgue
Pierre Goy
Musique
Chanteuse: Nadine Vuataz
Chorale des Roseaux