Il n'éteindra point la mèche qui brûle encore

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En bonne théologie, on vous dira que le salut ne coûte rien ! Il est donné gratuitement ! C'est vrai que Dieu donne son Fils unique au monde, gratuitement, sans nous demander quoi que ce soit en échange. Pourtant est-ce si simple ? Au milieu de tous nos comptes, au milieu de toutes nos histoires (de tous nos beaux contes) est-ce qu'il n'en est pas autrement ? Plus exactement, je dirais qu'il y a
· des cadeaux qui ont un prix ;
· des cadeaux qui coûtent
Recevoir un visiteur venu d'en haut n'est pas une si mince affaire. J'aimerais vous dire pourquoi ce cadeau a un prix : si le Christ est venu d'en haut vers l'humanité, il nous faut nous aussi descendre dans notre humanité, et ça c'est un mouvement qui coûte !
Ca vous surprend que nous devions descendre notre humanité ? Ca vous surprend, parce que nous sommes habitués à faire monter :
· nos prières ;
· nos chants ;
· nos louanges vers le haut.
Ca vous surprend, parce que nous sommes habitués à faire ce mouvement qui va de bas en haut comme pour lui renvoyer l'ascenseur…

Non, chers amis, ce qui compte aujourd'hui :
· ce n'est pas de renvoyer l'ascenseur ;
· ce n'est pas de dire merci et à l'an prochain ;
· ce n'est pas de remercier Dieu comme l'on remercie certains employés dans certaines de nos entreprises.
Aujourd'hui nous sommes invités, je le répète, à faire un mouvement qui prolonge celui que Dieu initie en envoyant son Fils, son unique ä un mouvement qui va du haut vers le bas :
· nous devons descendre dans nos obscurités profondes ;
· nous devons aller faire un tour dans nos désordres intimes ;
· nous devons aller mettre de la lumière ou exposer à la lumière ces lieux secrets quelque peu obscurs.
Nous devons accompagner la descente de Dieu vers nous :
· aller faire un tour avec lui dans ces lieux qu'on a pris soin de bien verrouiller ;
· aller voir l'étendue des dégâts, comme bon nombre de nos concitoyens l'ont fait à la suite des pluies meurtrières d'automne ;
· aller ouvrir avec lui les hublots ou les meurtrières pour y laisser passer les rayons de lumières.
Et c'est cela, je crois, qui coûte : ce mouvement qui a son prix.
" Connais-toi, toi-même " : ce commandement inscrit sur les temples grecs ne s'adresse pas qu'aux philosophes, vous le voyez, mais aussi à nous croyants d'aujourd'hui. La connaissance de soi implique un dialogue intérieur, certes avec notre raison, mais aussi avec nos passions, nos pensées, nos rêves, notre corps et notre âme.
" Connais-toi, toi-même " ou " aime-toi, toi-même ", c'est bien un peu la même chose. D'ailleurs, les connaisseurs savent bien que l'on ne connaît bien que ce que l'on aime. Il y a toujours un rapport étroit entre la connaissance et l'amour. L'expression biblique " connaître une femme " montre bien qu'en définitive connaître, c'est aimer.
Du reste,
· seul l'amour nous permettra d'aller au plus profond de nous-mêmes et d'apprendre qui nous sommes en vérité ;
· seul l'amour nous conduira à ne plus nous culpabiliser.
S'aimer soi-même, c'est autre chose que de se regarder dans le miroir. S'aimer soi-même :
· c'est accepter ce désordre intérieur ;
· c'est accepter ce qui n'est pas beau en soi ;
· c'est accepter de regarder qui nous sommes, sans plus en avoir peur, sans plus en être même horrifié ou fasciné.
S'aimer soi-même enfin :
· c'est comprendre que Dieu ne choisit pas autre chose pour naître que le monde tel qu'il est, et l'homme tel qu'il est !
· c'est comprendre que ce que nous sommes est aimé de Dieu puisqu'Il choisit de venir naître dans l'homme. On a encore moins de raison de mépriser cette nature humaine ?

Combien ça coûte le salut ? Vous le voyez : à la fois rien puisqu'un Fils nous est donné, et beaucoup puisque nous devons aller le chercher au plus profond de nous-mêmes. Vous verrez, c'est là et pas ailleurs que l'enfant est emmailloté.

Amen !

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Détails

Avec la participation de
Orgue
Paul-Louis Siron
Musique
Claire Fivaz, flûtiste