Mon frère, je te souhaite des allures de genèse. Le temps continue mon frère, je te souhaite des allures d'enfance.
Je te souhaite, mon frère, de prendre des chemins bordés de genêts d'or lorsque tes fenêtres seront des carrés de grisaille. Je te souhaite mon frère, de respirer les signes étranges du bonheur de vivre lorsque tes jours seront tristes comme des gares le dimanche soir.
Je te souhaite mon frère d'enterrer les terreurs et de te rouler dans le transfigurant soleil du Dieu de fête.
Je te souhaite mon frère, oh je te le souhaite !
Arrête mon frère, arrête tes circuits dans le beau monde, tes soirées en habits lamés, tes matinées de première, tes bowlings et tes dancings. C'est la Fête que tu cherches mon frère ou l'étourdissement ?
Arrête mon frère, arrête tes réunions où la parole est déversée à pleine brouette, où le verbe est haut et où l'action s'ennuie. C'est le monde en Fête que tu cherches mon frère ou la langue qui mousse ?
Tu cherches mon frère et tu te saoules au tumulte.
La Fête est ailleurs mon frère, loin du bruit, dans les régions recluses où l'être est en bouillonnement. C'est là qu'elle s'accomplit, la Fête.
Toi, notre Dieu Seigneur, tu as tout jeté dans ta Création : ton amour et ta vie sans limites. Tu nous as créés pour l'infini et en nous tu as enfoui, précieuses comme des perles puisées dans ton propre trésor, la capacité d'aimer et de transformer le monde , de refuser la violence et de pardonner, la capacité de tout donner jusqu'à la mort. Libère en nous les forces vives trop souvent endormies pour que la Fête sur la terre puisse enfin exister.
A MAREE HAUTE ET A MAREE BASSE
Une vie humaine est si étonnante, si incompréhensible ! D'année en année, jour après jour tu te meus au milieu des hommes et des choses. Certains jours le soleil brille et tu ne sais pourquoi. Tu es joyeux. Tu vois les beaux et bons côtés de la vie. Tu ris, tu remercies, tu danses. Ton travail avance. Tout le monde est aimable avec toi. Tu ne sais pourquoi. Peut-être as-tu bien dormi ? Peut-être as-tu trouvé un bon camarade et te sens-tu sécurisé ? Tu voudrais faire durer l'instant de paix et de joie profonde. Mais d'un seul coup tout est à nouveau changé. Comme si un soleil trop brûlant attirait les nuages ! Tu es envahi par une sorte de tristesse que tu ne peux expliquer. A nouveau tu vois tout en noir. Tu crois que les autres se désintéressent de toi. Une futilité est une occasion pour te plaindre, "râler", jalouser et lancer des reproches. Tu penses que cela durera ainsi, que cette humeur ne changera plus. Et à nouveau tu ne sais pourquoi. Peut-être es-tu fatigué ? Tu l'ignores. Pourquoi doit-il en être ainsi ? Parce que l'homme est un morceau de "nature" avec des jours de printemps et des jours d'automne, avec la chaleur de l'été et le froid de l'hiver. Parce que l'homme suit le rythme de la mer : marée haute et marée basse. Parce que notre existence est une alternance, continue de
vivre" et de "mourir".
UNE PRIERE D'AMERIQUE LATINE
Dans la nuit de Noël, j'ai eu un songe. J'ai rêvé que je cheminais sur la plage en compagnie du Seigneur , et que, dans la toile de ma vie se réfléchissaient tous les jours de ma vie.
J'ai regardé en arrière, et j'ai vu qu'à ce jour où passait le film de ma vie surgissaient des traces sur le sable. L'une était la mienne et l'autre était celle du Seigneur.
Ainsi nous continuions à marcher jusqu'à ce que tous mes jours fussent achevés.
Alors je me suis arrêté, et j'ai regardé en arrière. J'ai retrouvé alors, qu'en certains endroits il y avait seulement une empreinte de pied. Et ces lieux coïncidaient justement avec les jours les plus difficiles de ma vie, les jours de plus grande angoisse et de grande peur et de plus grande douleur.
J'ai donc interrogé : Seigneur, tu as dit que tu étais avec moi tous les jours de ma vie et j'ai accepté de vivre avec toi.
Mais pourquoi m'as-tu laissé seul dans les pires moments de ma vie ?
Et le Seigneur répondit : mon fils, je t'aime ! j'ai dit que je serai avec toi durant toute la promenade, et que je ne te laisserai pas seul, une seule minute, et je ne t'ai pas abandonné.
Les jours où tu as vu à peine une trace dans le sable furent les jours où je t'ai porté...
Ademar de Bottos (poète brésilien)
Sur cette route qui commence en ce début 94, sur cette route où nous ne sommes pas seuls, mais où Dieu marche, à nos côtés, nous pouvons lui confier nos attentes.
Mon Dieu c'est le jour de l'An. Tu es le premier à qui je veux souhaiter une bonne année. Tu veux savoir ce que je te souhaite ? Voici les voeux que je formule pour toi.
Que les enfants apprennent, en regardant leurs parents, combien il est bon de vivre dans la douceur et dans l'amour ! Que les parents apprennent, en regardant leurs enfants, combien il est bon de vivre dans la simplicité et la confiance !
Que les jeunes apprennent, en regardant les adultes, combien il est bon de vivre dans le respect et la fidélité ! Que les adultes apprennent, en regardant les jeunes, combien il est bon de vivre dans l'audace et l'espérance !
Que les travailleurs apprennent, en regardant les patrons, combien il est bon de vivre dans le souci du partage ! Que les patrons apprennent, en regardant les travailleurs, combien il est bon de vivre dans le souci de la dignité.
Que les peuples apprennent, en regardant les gouvernants, combien il est bon de vivre en respectant le droit à la justice ! Que les gouvernants apprennent, en regardant les peuples, combien il est bon de vivre en respectant le droit à la paix !
Mon Dieu, c'est le jour de l'An. Comble de bénédictions ce monde que tu aimes. Bénis particulièrement celles et ceux qui sont seuls, qui pleurent et qui souffrent.
LE JOUR DE L'AN
Et sur cette route, nous pourrons lui confier nos attentes.
Mon Dieu, c'est le jour de l'An. Tu es le premier à me souhaiter une bonne année. Mais, dis-moi, Seigneur, que me souhaites-tu au juste ? Quels sont les voeux que tu formules en ton coeur de Père ?
Me souhaites-tu la santé ? Tu sais que je vieillis et que, sans être vraiment malade, j'ai souvent mal un peu partout.
Me souhaites-tu le bonheur ? Tu sais que la joie m'habite quand les miens m'entourent et qu'ils sont heureux. Aujourd'hui, je vais les bénir tous ensemble et un par un.
Me souhaites-tu la paix ? Tu sais qu'elle grandit en moi seulement si mes enfants et petits-enfants règlent leurs conflits et vivent dans la bonne entente.
Me souhaites-tu le paradis à la fin de mes jours ? Tu sais que je m'approche du jour de la rencontre avec toi. J'y pense de plus en plus souvent et je sais que tu m'attends. Je ne voudrais pas avoir peur à l'heure du grand voyage.
SAINT MATTHIEU 10 : 22 "CELUI QUI AURA TENU BON JUSQU'AU BOUT, CELUI-LA SERA SAUVE".
Tenir bon... jusqu'au bout. Vivre ma solitude et me réjouir simplement de Sa présence. Vivre l'épreuve de l'espérance sans la fuir. Espérer. Plus loin. Au-delà. Nourrir cette espérance, en m'attachant de toutes mes forces à la vie des hommes, des femmes et des enfants que le Christ m'a confiés. Mais surtout, accepter que le Christ s'unisse à moi, tellement, dans l'oraison, dans la méditation de l'évangile, dans le corps du Christ, l'Eglise, dans le silence, que je tienne... jusqu'au bout. Lumière donnée.
Amen.
Nouvel An
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