L'unité

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Cette année, le thème de la semaine de prière pour l'unité visible des chrétiens était : "Porter le fruit de l'Esprit". L'Esprit, l'Esprit saint désigne une personne. Une personne, comme Dieu, le Père, est une personne. Une personne, comme Dieu le Fils est une personne. Une personne, c'est une vie, une énergie, un dynamisme, un élan. S'agissant de l'Esprit saint, il est une personne divine remplie d'une capacité inépuisable d'amour. Il est une énergie divine qui nous porte vers Dieu, vers le Christ, Jésus. Il nous les rend présents et proches, dans une relation de confiance, d'amour, de communion. Cette relation se réalise essentiellement dans les sacrements.
Du même coup, l'Esprit saint nous implique dans une relation de confiance, d'amour, de communion, avec les autres. Tous les autres. A plus forte raison, et d'abord, avec les autres chrétiens. Je pense donc à la communion et à l'unité entre chrétiens.

Aujourd'hui, dans cette église des Verrières, il se trouve que, par la force, non pas des choses, mais de l'événement du baptême et de la confirmation, nous sommes de plusieurs confessions chrétiennes : des foyers mixtes, des catéchumènes enfants de foyers mixtes, des parents d'une autre confession. Par les ondes, nous sommes probablement en communion avec des femmes et des hommes, peut-être des enfants et des adolescents, de confessions chrétiennes différentes. Il se pourrait aussi que nous le soyons avec des croyants du judaïsme, de l'islam et d'autres religions. Peut-être même avec des non-croyants, avec des gens qui cherchent : Dieu, un sens à leur vie, la source d'un amour.

Selon les termes de l'apôtre Paul, le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la douceur, la maîtrise de soi. Comme les facettes d'un cristal, ce sont les multiples faces d'une même réalité : le fruit de l'Esprit saint.
En un mot, ce fruit, on pourrait l'appeler l'unité.
Demander l'Esprit saint, c'est demander le fruit qu'il produit. C'est donc demander l'unité et c'est devenir porteur, créateur d'unité, de réconciliation, de communion.
Dans l'Evangile, Jésus dit : "Si vous demandez quelque chose à mon Père, en mon nom, il vous le donnera" (Jean 16/23).
Croyez-vous cela ?
Quelque chose, mais pas n'importe quoi ! Si on demande le fruit de l'Esprit, l'unité, Dieu ne peut que l'accorder. Le Christ ne peut que l'accorder. On n'a pas le droit d'en douter, puisque c'est la promesse du Christ. Il nous faut le croire sur sa parole, avec la confiance que nous recevons ce que nous demandons, si c'est cela que nous demandons.
"Ce que vous demandez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et cela vous sera accordé" (Marc 11/24).
Il s'agit donc de faire un effort en nous-mêmes et sur nous-mêmes afin de ne pas douter; afin de vivre dans la confiance que nous avons reçu ce que nous avons demandé. Si nous demandons l'unité, le Christ nous assure que nous la recevons. Alors, vivons dans l'unité visible puisque nous l'avons reçue ! Et la vie dans l'unité sera, en plus, comme la preuve que nous l'avons reçue !

Qu'est-ce que cela veut dire, pour nous, aujourd'hui ? Je réponds par une autre question : où et quand la division chrétienne est-elle visible ? Ce n'est pas tant la semaine où l'on est ensemble sur les mêmes lieux de travail, dans les mêmes magasins, dans les mêmes restaurants, aux mêmes spectacles ou compétitions sportives. La division, on la voit le dimanche, parce qu'on n'est pas dans la même église. Pas souvent. Trop rarement. Donc l'unité devient visible quand on est dans la même église !
Qu'est-ce qui nous empêche ? Qu'est-ce qui nous retient ? Serait-ce Dieu, ou le Christ ? Au contraire, ils nous en prient avec insistance.
Alors, ne serait-ce pas plutôt nous-mêmes ? Nos réticences, nos résistances et nos refus personnels ? Nos habitudes ancestrales qui sont devenues un conformisme et même un confort spirituel, une paresse spirituelle ? Et tout cela aboutit à une désobéissance grave et durable, préjudiciable à nos vies personnelles, à la vie de nos familles et à la vie de tous les peuples de la terre.
Saurons-nous écouter et entendre frère Roger de Taizé quand il dit :
"Des chrétiens réconciliés peuvent être un irremplaçable ferment pour construire la famille européenne, comme aussi toute la famille humaine à travers la terre."

Pour l'unité, le Christ est mort et c'est dans l'unité que l'Eglise doit célébrer sa résurrection.
Faut-il encore un autre sang que celui de nos soeurs et de nos frères en ex-Yougoslavie, en Afrique du Sud,ou ailleurs dans le monde pour avoir raison de nos résistances et nous acculer à une réconciliation qui serait levain dans la pâte ?

Amen.

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