Tes choix sont «contés»!

image

Écouter le culte :

Elle est bizarre cette histoire de famille! Et la vôtre, à vous qui êtes ici ce matin, à vous qui nous écoutez à la radio ? Est-elle bizarre votre histoire de famille ?
Bon, je vous propose l’exercice suivant : Que ceux qui ont une histoire de famille «normale» lèvent la main droite ! Et maintenant, je propose à ceux qui ont une histoire de famille «bizarre» de lever la main gauche ! Et bien moi j’ai envie de lever mes 2 mains, parce que je trouve difficile de savoir si ce que je vis est normal ou bizarre ! Ce que je sais en tous cas, c’est que ce grand livre, la Bible, ne raconte presque que des histoires de «famille bizarre». Il y a Caïn et Abel, Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, David et j’en passe pour arriver à Jésus, bien sûr !
Jésus, qui raconte à ses amis le récit d’un père et de ses 2 fils et quand Jésus raconte une histoire, c’est toujours pour nous aider à voir un peu mieux tout ce qui nous entoure, à trouver ou retrouver ce qu’on a perdu ! Et dans l’histoire de cette famille, qu’est-ce qui a été perdu ? Bon, il semblerait que l’argent du plus jeune des enfants a été perdu dans beaucoup de choses pas très utiles ou même pas très bonnes selon Jésus ! (c’est comme si vous aviez dépensé 30 francs pour acheter que des sucreries !)
Mis à part l’argent, quelle autre chose a été perdue dans cette histoire ? Je crois qu’ils avaient perdu la communication. Il n’y avait plus de réseau ! J’ai l’impression que chacun vivait sa vie, sans comprendre ce qui arrivait à l’autre, ce qu’attendait l’autre. On est en droit de se demander s’ils se parlaient vraiment, s’ils prenaient le temps de se montrer de l’amour, d’être ensemble en relation. Voilà une famille bizarre, parce qu’éclatée, où chacun jouait son rôle parfaitement – le petit frère rebelle, le grand frère obéissant et le papa un peu distant (émotionnellement) – mais sans qu’ils entrent vraiment en communion !

Et comme la relation de famille semblait perdue, qu’elle n’était en tous cas pas satisfaisante, le jeune des fils décide de partir. « Donne-moi mon argent, père ! Je vais voir ailleurs ! » Le papa sépare donc la moitié de ses biens, (couper un billet de 1 dollar en deux...) et lui donne sa part d’héritage. Petite précision : le texte dans sa langue d’origine fait ressortir que le papa ne donne pas seulement de l’argent. Il transmet aussi une valeur ! C’est pour cela que j’ai pris l’image de ce billet de dollar que je viens de couper. Parce qu’il est écrit sur le billet la phrase suivante : «Nous avons confiance en Dieu.» Le père donne donc son héritage, mais plus fondamentalement, il lui donne Sa confiance. Peut-être est-ce cela son billet de retour ?
Bon, le Fils s’en va. Il se disait : «Là-bas je trouverai ce que cherche, ce qui me manque chez moi !» Ensuite, il mène sa vie, dépense l’argent qu’il a reçu, du coup il n’a plus rien ! Puis, faute à pas de chance, voilà que commence une famine. Il n’y a plus à manger ! Aujourd’hui, je laisse les plus grands traduire le mot famine par récession, crise, maladie. C’est la poisse quoi, la fatalité diraient certains ! Il aurait pu arriver à s’en sortir, mais voilà qu’une crise arrive. Alors il doit s’occuper des cochons. Et là, parmi ses cochons, il repense à son père. Il réalise tout ce qu’il a perdu, lui qui était parti justement pour rechercher quelque chose. Ainsi, il décide de rentrer pour demander pardon.

Pendant ce temps, le papa attendait également, lui qui avait perdu son fils. Et là une chose extraordinaire se passe, là en-bas, dans les tripes ! Quelque chose qui fait que le papa court, les bras ouverts ! Il ne se dit pas : Tout est foutu, j’ai perdu mon fils à tout jamais. Non, il y a une éruption d’amour pour son Fils. Quand mes enfants courent dans mes bras, ouahhh, je suis heureux !
Les enfants, particulièrement les petits, ont une générosité relationnelle et émotionnelle souvent déroutante : les dessins, les bisous, etc. Et puis avec les années, comme dans la famille de l’histoire, on peut perdre cette générosité relationnelle : jalousies, maladresses, rivalités, incompréhensions.
Au fond, ma famille a-t-elle perdu quelque chose dans ses relations, sa dynamique? Nous appartenons tous à des histoires de famille plus ou moins bizarres qu’il est bon de regarder en nous demandant ce que nous avons perdu en chemin ou ce que nous n’avons jamais trouvé ! Quelle ouverture, quelle solution ?
Laisser ces deux bras que nous avions levé pour signifier l’état de notre famille au début de ce culte, descendre gentiment pour, comme le père, devenir disponibles à nous réjouir, à nous émerveiller. Laisser jaillir cette effusion d’amour, qui ouvre sur le pardon et la joie dont nous parle cette histoire !
Mais plus fondamentalement, pour chacun, petits et grands. Notre Dieu, que nous appelons «Notre Père» veut répondre à nos besoins profonds, notamment notre besoin d’amour. Bien sûr, nous pouvons le laisser là-bas, loin derrière nous : «Allez, je te retrouverai quand j’aurai des problèmes ! Donne-moi une bonne dose de vie, et laisse moi tranquille...» Oui, mais si je reviens vers lui, spontanément ou à la suite d’une crise, il courra vers moi pour me dire : Tu es mon fils bien aimé !
Et pour ceux qui se sentent comme les fils aînés de l’histoire ? Ceux qui connaissent Dieu depuis bien longtemps, depuis tellement longtemps, qu’ils n’arrivent parfois même plus à se réjouir de Sa présence. Alors, il vient vers eux et leur dit : «Viens à la fête avec tous ceux qui ont réalisé ce qu’ils avaient perdu !»

Amen !

Détails

Avec la participation de
Isabelle Bovard, conteuse
Orgue
Anne Chollet
Musique
Avec le Choeur d'enfants d'Epalinges sous la direction de Blaise Christen