" Voici, je me tiens à la porte et je frappe, celui qui entend ma voix et m'ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je prendrai le repas avec lui, et lui avec moi. " (Apoc. 3.20)
Quand je faisais mon stage près de Genève, je logeais dans la petite maison de paroisse d'Anières. On me donna une clé dont l'étiquette précisait : " Ne fonctionne que de l'intérieur ! " Je crois que dans la vie aussi, il y a des clés qui ne fonctionnent que de l'intérieur, par exemple, celle qui permet d'accueillir le pardon, la foi, le Seigneur Jésus lui-même qui frappe sans bruit. Heureusement, il peut passer les portes de nos peurs, mais celle de notre cœur nous appartient !
Il se peut qu'il y ait un grand vent qui décoiffe et fait voler l'inutile, un tremblement de terre qui secoue nos jugements et nos préjugés, un feu qui brûle et désencombre, mais le Seigneur n'est ni dans le vent, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu, par delà tout cela, au creux de la nuit, de toutes nos nuits, un souffle léger, comme le bruissement d'un fin silence, parfois difficile à reconnaître tellement il est humble, l'Esprit. N'ayons pas peur, ce n'est pas une tempête, c'est une aide non violente.
Ouvrir la porte, ou même laisser passer à travers nos portes fermées, comme les disciples au soir de Pâques, accueillir le souffle comme un pardon pour soi, accueillir le Ressuscité, le Christ ,qui était mort en nous, c'est un souffle fragile qui toujours revient, fidèle, c'est le souffle d'un amour plus grand, celui dont nous avons tant besoin en ce monde ! Il veut s'incarner en nous et respirer.
Si on observe autour de nous, on peut expérimenter que la difficulté à respirer, ou le fait d'être au large, c'est quelque chose qui se transmet. Jésus est là, il respire, le cœur au large, il a traversé la mort, il a rendu son souffle, ce souffle qui nous est prêté en quelque sorte, et le voilà vivant. Il souffle ce souffle de vie sur ses amis ! Il les accueille dans sa propre respiration de ressuscité. Il nous accueille dans sa respiration.
Il vient là où ils sont enfermés, il vient là où ils sont en difficulté, et il donne son souffle. Et je ne sais pas si vous avez remarqué la joie. Elle est là au centre du texte, au centre de cette rencontre, la joie d'une surprise, d'un cadeau : ce Jésus qu'on a vu mourir, sans rien pouvoir faire, il est là, vivant, donnant la joie. Il montre ses mains et son côté ; il se fait reconnaître par ses blessures, il est devenu, comme il nous appelle à l'être, un guérisseur blessé, un blessé guérissant.
Ouvrir notre porte - ou laisser passer à travers la porte fermée si c'est trop difficile - accueillir le souffle, le nôtre, et reconnaître celui de chacun, par-delà les différences et les incompréhensions, comme porteur d'un autre mystère : mystère du Christ en lui.
J'aimerais vous inviter, si vous le voulez bien, à respirer un peu fort, de façon à entendre votre respiration, à la sentir, et de façon à entendre celle de vos voisins, puis de nouveau doucement, comme le bruissement d'un fin silence comme un pardon, comme un accueil qui nous englobe, nous anime, nous recueille à l'intérieur de nous-mêmes et ensemble.
Expirer, c'est faire confiance, lâcher prise, donner, laisser vivre; inspirer, c'est faire confiance, prendre vie, prendre force. Expirer, tout remettre, tout laisser, et inspirer, inspirer le souffle de Jésus, comme un pardon, un accueil, un nouvel espoir, comme le bruissement d'un fin silence par delà et en deçà des tempêtes, et même du mal et de la mort. Jésus est là : " La paix soit avec vous ", puis vient la joie, joie de le reconnaître, joie de sa présence inespérée et encore la paix. Il souffle et guérit : allez porter ce souffle.
Amen !
Allez porter ce souffle !
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