Écouter le culte :
Chers frères et soeurs, chers auditeurs,
« J'ai décidé d'être heureux, » disait Voltaire, « parce que c'est bon pour la santé. »
Mais comment faire pour avoir une bonne santé ?
Comment faire pour être heureux ?
Comment faire le jardinage de notre vie ?
Bonnes questions…
Dieu nous a placés dans ce monde merveilleux pour y être heureux et jouir de la vie. Et il nous invite à ratisser nos ennuis et à cultiver le bonheur. Jésus nous dit au début de cette année 2019 : votre coeur est un vaste jardin d'agrément, prêt à recevoir des plants. A vous de savoir jardiner ! La vie est un jardin et le travail sur soi-même est le jardinier.
Baden Powell, le père du scoutisme, disait aux jeunes: « Le bonheur ne vient pas à ceux qui l’attendent assis. »
Le bonheur n’est pas une plante sauvage qui vient spontanément comme les mauvaises herbes des jardins. Non. Le bonheur est un fruit délicieux qu’on ne rend tel qu’à force de le cultiver.
Il faut croire à son bonheur, et Jésus nous y invite. Jésus, lui, a-t-il eu une vie heureuse ? A-t-il vraiment connu le bonheur ? Rejeté à Nazareth, sa ville natale. Accusé d’être un buveur et de manger avec les impurs de son temps. Accusé de ne pas respecter le jour du Seigneur. Traité de malhonnête, de menteur. Et enfin cloué à la croix à l’âge de 33 ans.
Une vie heureuse ?
Chers amis, chers auditeurs,
Ne croyez pas que le bonheur viendra nécessairement sous la forme que vous l’attendez. Tellement de possibilités se présentent à vous ! Mais vous ne les voyez pas et vous ne voulez pas les voir, dit Jésus.
Il termine sa vie, une couronne d’épines sur la tête. Et maintenant, 2000 ans plus tard, il nous regarde encore sur des milliers de crucifix dans le monde entier. C’est comme si nous entendions encore sa question : Les roses n’existeraient pas sans épines, ainsi en est-il des joies de l’existence ; existeraient-elles sans peine ?
Le récit veut qu’après la résurrection, il apparaisse à ses disciples. Au moment où ils ont déjà rangé les outils pour le jardinage de leur vie. Ils ont perdu courage, ils n’y croient plus. Ils sont enfermés dans la chambre haute. Leur petit monde.
Et Jésus entre : Pax vobiscum. Que la paix soit avec vous !
Difficile de comprendre quand on ferme les portes du cœur. Le coeur en paix ne voit-il pas une fête dans chaque village ? Le bonheur, n’est-il pas toujours d’une façon où d’une autre à la portée de celui qui sait y goûter ?
Jésus nous invite à reconnaître que même dans les nuits les plus sombres, le bonheur existe, la paix du cœur existe et il nous invite à lui ouvrir la porte.
Chers amis, chers auditeurs,
Selon Jésus, il existe trois éléments essentiels au bonheur terrestre : quelque chose à faire, quelqu’un à aimer et quelque chose à espérer.
Malheureusement il semble parfois régner une espèce de honte d'être heureux, à la vue de certaines misères. La famine, la maladie, les guerres, les réfugiés, la pauvreté, les abus de pouvoir, la haine, l’injustice…
Peut-on encore se permettre d'être heureux? Eh bien oui ! C’est Jésus lui-même qui nous le dit. On cherche souvent le bonheur à l’autre bout du monde, pour finalement le retrouver sur le seuil de notre porte quand on revient chez soi. Les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne, alors qu’il réside dans la façon de la gravir. Nous sommes attachés à un but, portés par une espérance.
Et voici que nous rencontrons Jésus, gravitant la montagne. Il lève la voix, et parle: « Heureux ceux qui… »
Jésus, a-t-il eu une vie heureuse ? Eh bien oui ! Il portait et proclamait le bonheur, il ne parlait que d’amour, de compassion, d’acceptation de l’autre dans sa différence. Le bonheur, disait Jésus, c’est du travail ! C’est quelque chose qui porte, stimule, engage, motive. Et quand il dit à ses disciples : « Que la paix soit avec vous ! », il leur dit en fait : Soyez en harmonie avec Dieu et vous-mêmes et vous le serez aussi avec les autres !
Chers paroissiens, chers auditeurs,
Le bonheur n’est pas une chose toute faite – il découle de vos, de mes, de nos propres actions.
Tourne-toi vers le soleil, et l’ombre sera derrière toi, dit le Proverbe. Le message biblique nous y invite. C’est la première prédication de Jésus et ne parle que de bonheur : « Heureux » à huit reprises ! Huit annonces simples mais percutantes.
C'est ce sermon qui m'a fait aimer Jésus et j’ai découvert que l’Évangile n'est pas seulement austérité et renoncement au bonheur. Bien au contraire.
Le jardinage de notre vie – notre bonheur – se résume en deux petites phrases :
Croyez pour être forts.
Aimez pour être heureux.
Une parole de Jésus est citée dans le livre des Actes : « Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir » l’amour, la tendresse, la compassion, le pardon, la solidarité… et quand l’entourage de Jésus ne l’avait pas encore compris, il a lavé les pieds de ses disciples, les incitant à faire de même. A devenir serviteurs les uns des autres, car « il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. »
Ce n'est pas gagné d’avance dans la vie, mais quand tout semble être contre vous, souvenez-vous que l’avion décolle toujours face au vent, et non avec lui.
« Heureux » en hébreu se traduit par : « debout et en marche ! » Et ça, on peut toujours le faire : se lever et donner. Se tourner vers les autres : dans sa famille, dans son lieu de vie, à l’EMS, à l’hôpital, au travail, à l’école, à l’université, dans la chorale, dans la paroisse, dans le bénévolat.
« Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. »
Qui est heureux ? Ceux qui vivent en paix ?
Jésus dit : « Heureux sont ceux qui procurent la paix. »
Qui est heureux ? Ceux qui sont entourés de gens au cœur pur, humbles et doux ?
Jésus dit : « Heureux ceux qui ont le cœur pur et sont humbles et doux. »
Qui est heureux ? Ceux qui ont la chance qu'on leur fasse miséricorde.
Jésus dit : « Heureux ceux qui font miséricorde. »
Vous l’avez compris :
Le bonheur, c'est d'apporter la paix.
Le bonheur, c'est de pardonner.
Le bonheur, c'est d’aimer.
Avec un amour qui fait parfois pleurer de bonheur : « Heureux ceux qui pleurent » dit Jésus, parce que cela montre qu'ils sont engagés. Les larmes envoient toujours les messages que le coeur ne peut envoyer en parole
« Heureux ceux qui ont faim et soif de justice » car ceux-là sont en marche ! Ils sont dans le désir, dans la quête, dans l’espérance, dans l’amour. Ils font du beau jardinage, car une foi qui ne s'accompagne pas d'actions n'est qu'un rêve.
Chers amis ici à Château-d’Oex, chers auditeurs,
Reposons pour la dernière fois la question : Jésus était-il heureux ? Eh bien, oui ! Jésus l’a été, comme il nous invite à l’être. En apprenant à se déposséder soi-même, en apprenant à se libérer de son égoïsme, en apprenant à s'ouvrir aux autres. Bref : en apprenant l’amour. C'est le travail de toute une vie, mais le bonheur c'est tout au long de sa vie.
Jésus a fini sur une croix, mais même là, il s'est tourné vers l’autre : un homme, cloué à la croix, comme lui. Dans l'agonie il l’a regardé, aimé, pardonné.
L’amour plus fort que la mort, Jésus nous invite à le suivre.
Semer l’amour, même dans les moments les plus lourds et les plus pénibles de la vie.
Toujours une quête à renouveler. Toujours un jardin de vie à travailler.
Je vous souhaite un bon renouvellement et un agréable travail dans les traces du Maître qui nous guide, inspire, et nous donne force et bonheur.
Amen