Quel chemin choisir ?

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Devenir. Avancer. Faire des pas. Décider le chemin. Discerner heure après heure la direction à prendre. Si comme Josué, tu es disciple des sages, tu dois pouvoir entendre comme lui, les deux propositions de Dieu, au sein de son peuple Israël. Aujourd'hui, nous avons à choisir entre les deux chemins, en sachant à quoi nous nous exposons. La Parole que Dieu nous offre est assortie d'avertissements. Dieu est honnête. Ce qui est attendu de nous, c'est que nous nous accordions à l'honnêteté du Seigneur.
La bénédiction, c'est facile à entendre. Mais nous avons du mal à noter la suite : la malédiction. Nous l'annulons, nous ne la recevons pas. Nous disons que si Dieu est Dieu, Il ne peut pas envisager des " punitions aussi horribles " et une telle colère sans rémission. Mais il arrive que ces paroles, comme celles d'un père à ses enfants, le croyant les entende, non comme des sentences définitives et fatales, mais comme des invitations à prendre l'autre chemin, le bon chemin.
Le croyant les écoute et les assume pour devenir responsable, pour répondre. Il est devant un choix. Il sait que personne d'autre que lui ne peut choisir à sa place. Il mesure sa chance d'entendre et bénédictions et malédictions. Il est la créature que Dieu a créée à son image. Il n'est ni une poupée, ni un pantin, ni un esclave soumis. Dieu respecte jusqu'au bout le libre arbitre qu'Il lui a donné. Mais Dieu peut conseiller. Il peut avertir. Il se doit de montrer les dangers. Il peut faire jouer le ton de sa voix selon les appels ou l'explication des risques et des répercussions.

Alors, nous trouvons avec l'aide du Saint-Esprit notre chemin, notre marche, notre conduite, notre morale, notre éthique, parce que nous avons entendu de la part du Seigneur, les possibilités des deux chemins : celui des bénédictions, celui des malédictions, celui de la vie, celui de la mort.
Nous qui connaissons la suite de l'histoire, l'Histoire de Dieu avec nous, nous n'avons pas seulement la chance d'avoir entendu la Parole de Dieu, transmise par ses prophètes, mais nous avons une chance supplémentaire : celle d'avoir vu le Seigneur, même si c'est par les yeux des disciples de Jésus, par tous ceux qui nous ont transmis ses Paroles, ses enseignements, ses gestes, ses guérisons, ses consolations, sa Passion.
Dieu qui nous connaît parce qu'Il nous a créés, a vu nos difficultés à être fidèles, à Le suivre. Il est venu, plein de sollicitude, murmurer aux oreilles des Israëlites : "Ce commandement que je te donne aujourd'hui, n'est pas trop difficile pour toi.", et aux témoins de la Première Église, il s'est donné à voir.
Et le chemin qu'il a montré alors, c'est celui dessiné par la croix, celle où Jésus a été crucifié, où il est mort. Chaque " aujourd'hui " que Dieu fait nous nous trouvons, nous aussi, au pied de la croix du Seigneur, où nous sommes appelés à choisir le chemin que nous voulons prendre. Nous ne pouvons pas ne pas voir le visage de Jésus, là au centre de la croix. C'est par lui que tu passes, que tu le veuilles ou non ! Il est élevé là, au-dessus de l'humanité entière : nous ne pouvons pas le regarder, parce que nous sommes tellement occupés par mille autres choses, nous regardons ailleurs; ou parce que nos yeux sont embrumés par la paresse ou le sommeil ou parce que nous sommes tellement révoltés, que nous regardons par-dessus sa tête ou parce que nous sommes si indifférents, nous nous moquons de ce qui se passe; ou parce que nous savons tout, notre regard est clos…

Quelle que soit la bonne raison que nous avons de ne pas le voir, Il est là. Prenons le temps de le voir. Voyons aujourd'hui le Christ sur la croix : Il ne s'impose pas, il s'expose. Il ne nous oblige pas. Il nous sollicite. Jésus, dans sa souffrance, avant sa mort, a crié à son Père: " loin de moi la coupe, c'est-à-dire loin de moi cette mort", tant il avait peur d'être abandonné à la mort, à ce mauvais choix par Dieu. Mais il a tant aimé les hommes et les femmes de ce monde qu'Il n'a pas abandonné : Il est allé jusqu'au bout de sa mission, Il est mort, parce que nous avons choisi la mort pour lui. Nous avons préféré libérer Barrabas le brigand, plutôt que Jésus. Quelques-uns avaient compris l'amour qu'il y avait dans ses gestes de guérison, de consolation, ses appels à le suivre pour choisir la vie et trouver Dieu. Mais nous sommes faibles et lâches. Nous nous réveillons trop tard.
Seuls les bras ouverts de Jésus sur le bois de la croix disent encore l'amour immense, fidèle qu'Il a pour nous, pour toi, et pour moi, et l'accueil qu'il ne cesse pas de nous faire, malgré tout. Dieu, non seulement s'est fait entendre, mais Il s'est fait voir, pour que nous comprenions aujourd'hui quel choix nous avons à faire.

Dieu est venu au monde en Jésus Christ pour nous montrer le chemin. Il s'est fait le plus proche de nous qu'il est possible, pour tout nous montrer : le chemin qui mène à la mort, et celui qui mène à la vie. Mais il est difficile de comprendre la croix, Dieu qui montre, sur ce bois du supplice, sa puissance qui jaillit de cette faiblesse extrême. Il a passé par le chemin sombre et mortel, pour ressortir vainqueur de la mort, afin que nous vivions. Dans cette folie, quel miracle ! Quel amour ! Écoutons nos coeurs. Ce n'est que dans le registre de l'amour que nous pouvons comprendre la mélodie qui nous rend heureux, au-delà de tout raisonnement, de toute pensée rationnelle.
Lorsque Dieu exhorte à choisir la vie, Il est comme un père, une mère: il s'offre à nous, pour que nous nous offrions à Lui. Il parle à notre cœur, notre esprit, notre âme, et une fois que nous comprenons, à notre tête, notre raison aussi.
Notre seule manière de comprendre, c'est de regarder Jésus, comment il nous a rencontrés, comment il est allé vers nous, en parlant à notre coeur, en étant ému par nos soucis, nos maladies, notre exclusion, notre mise à part. Il a fait des discours, il a enseigné, mais toujours sur la gamme de l'amour. Pour que nous retrouvions le chemin qui mène à l'écoute de sa voix qui nous parle toujours encore, de la croix. Il n'y a pas de plus grand bonheur que celui-là.
Ce commandement que Dieu nous donne n'est pas hors d'atteinte. Dieu s'est fait homme, pour parler parmi nous. Dans cette approche, non seulement il a créé une route unique entre Lui et chaque homme, mais les bras du Christ sur la croix étreignent tous les hommes et crée en même temps la foi individuelle et la foi de la communauté chrétienne, l'amour des uns pour les autres. Son corps, l'Église, descendu de la croix devient ce choix de vie et non de mort.
Il est venu planter dans notre coeur sa Parole qui fait vivre, qui nous donne à vivre, qui nous encourage, qui nous accompagne dans les moments difficiles, qui nous console quand nous pleurons, qui nous nourrit quand nous avons faim, qui nous rend joyeux quand nous sommes tristes. Tu n'es plus seul. Tu es avec le peuple de Dieu. Tu fais partie de son Royaume, de ceux que Jésus embrasse de ses bras étirés sur la croix, pour envelopper le monde. Ce Jésus Dieu l'a ressuscité pour te montrer sa puissance de vie. Béni sois-tu de prendre ce chemin-Ià avec tes proches, comme Josué, lui et sa famille, pour choisir la vie !

Nous pouvons crier de joie. Et alors le monde change. C'est comme une nouvelle naissance. Une mise au monde à des relations toutes nouvelles, avec Dieu, avec toi-même, avec les autres. Les mamans qu'on fête aujourd'hui savent ce que mettre au monde veut dire. Ce que donner la vie veut dire. Crier de joie devant un petit être qui hurle la vie, qui manifeste sa présence au monde, qui veut choisir la vie, et la vie seule ?
Choisis la vie. Marche ta vie avec tous les croyants, dans le chemin que Dieu trace. Je pense tout particulièrement à ceux qui ont du mal à vivre. Que ce soit des jeunes ou des personnes âgées, des personnes seules, des laissés-pour-compte, croyant être inutiles. Chacun est précieux aux yeux de Dieu. Dieu respecte chacun tel qu'il est. Il sollicite chacun de choisir sa vie. Même si aujourd'hui, tu es découragé, trouve demain le chemin qui mène à la vie.
Le bonheur dans le Seigneur c'est un parti pris. C'est une décision. C'est un choix que tu fais, que tu renouvelles, comme une potion nécessaire. C'est une réponse que tu fais à Dieu dans la foi. La foi, c 'est comme les essuie-glace, ça n'empêche pas de pleuvoir, mais ça permet de mieux voir tout l'amour que Dieu a pour nous. Combien nous pouvons le suivre avec confiance sur le chemin qu'il nous indique, afin d'être heureux. Le bonheur qu'il met dans ton coeur t'aide à marcher, à avancer, à devenir toujours plus aimant, de toi, des autres, de Dieu.

Il n'y a rien de plus beau, de plus puissant, de plus éternel que de choisir la vie que Dieu nous offre et d'être heureux de marcher parmi les autres avec Dieu et d'être béni. Nous pouvons avoir confiance au Fils de Dieu qui a traversé la mort. Nous pouvons le croire, Lui qui a le même langage que Dieu son Père, qui a dit : "Je suis le chemin, la vérité et la vie." Nous avons toujours le choix entre la vie et la mort, entre la bénédiction et la malédiction, entre croire ou ne pas croire ! C'est la question que je vous pose aujourd'hui. Est-ce que tu crois que Jésus est le chemin de la vie, de ta vie ? Et vas-tu choisir ce chemin où nombre d'hommes, de femmes, d'enfants ont dit oui et ont reçu bénédictions, bonheur et vie éternelle ? Amen. !


(Message du Pasteur Walther Allemand)
Texte : Romains 12, 1, 2

Il y a dans la vie de ces moments pour réfléchir, un carrefour, une halte. S'arrêter, interroger, s'interroger, réfléchir au sens de la vie, se demander où l'on va !
La Bible, parole de Dieu, est un miroir dans lequel nous pouvons nous redécouvrir et nous reconnaître nous-mêmes, dans une lumière nouvelle. Miroir surprenant qui nous donne une image différente de ce que nous pensions être. Nous nous retrouvons changés, transformés sous un éclairage nouveau. Une telle découverte peut faire mal !
Un missionnaire raconte qu'un jour, un Noir d'Afrique était venu le prier instamment de lui donner une Bible. Lorsque le missionnaire lui demanda pourquoi, le Noir lui répondit : " Parce qu'elle fait des trous dans mon cœur ! "
Cette remarque poignante marque bien que la révélation opérée par le miroir de la Bible constitue un processus long, dur et exigeant. On a trop longtemps, trop souvent pensé que les choses de Dieu étaient ennuyeuses et tristes, que l'église évitait toute joie de vivre et de s'épanouir. Et pourtant, Jésus-Christ est venu ici-bas non pas pour nous chicaner avec de la religion. Il est venu pour nous sauver par sa mort à la croix, pour nous donner la vie par résurrection. Jésus dit : " Je suis venu pour leur donner la vie, une vie surabondante. "

Nous vivons ce temps entre Pâques et l'Ascension, une absence, un départ, celui de Jésus quittant le monde, elle nous annonce aussi que ce même Jésus est rendu à ce monde d'une autre manière : il est désormais présent à travers ses témoins qu'il envoie précisément dans ce monde au moment où il va le quitter. Il est présent par la puissance du Saint-Esprit qui surviendra sur ses disciples à la Pentecôte.
Le chrétien doit être dans le monde sans être selon le monde. Il doit assumer le rôle de sel de la terre et de lumière du monde. Donc exprimer le caractère de Dieu, son être, ses œuvres, tels qu'ils sont révélés en Jésus-Christ.
Si Paul exhorte, ce n'est pas en son nom propre, par son autorité ; ce n'est pas non plus au nom de la loi ou de la colère de Dieu. Non ! L'exhortation repose tout entière sur la miséricorde de dieu, sur sa grâce révélée en Jésus-Christ. " Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel ! ", le verbe employé ici comporte la racine " schéma ". On pourrait traduire : " Ne vous soumettez pas au schéma du monde. " Le monde est ici présenté comme ce qui nous contraint, ce qui nous impose des normes, des principes. Pour cela le deuxième impératif est lui, positif : " …laissez-vous transformer par le renouvellement de votre pensée. " Soyez transformés ou littéralement soyez métamorphosés, celui qui transforme c'est Dieu. Nous savons tous ce que signifie pour un être épuisé le renouvellement de ses forces ; il s'en va d'une véritable nouvelle naissance, c'est comme si ce qui était sans vie et sans ressort retrouvait soudain son élan sa force et sa vitalité.

Chers auditeurs, chers amis, il y a dans le monde dans lequel nous vivons, une promesse incroyable : la promesse qu'il y a une volonté de Dieu, que Dieu ne nous laisse pas seuls. Il a un projet avec le monde et les hommes. C'est vrai que cette volonté et ce projet nous échappent sans cesse. Ils se manifestent là où on ne les attend pas : dans le Christ crucifié, scandale et folie pour les hommes. La parole de la croix vient faire des trous dans nos cœurs. Mais c'est dans ces trous que peut naître la foi, confiance en un dieu qui est présent au monde bien avant nous, présent là même où il n'y a qu'absence et abandon.
Je vous invite à accueillir avec joie toutes les surprises que Dieu me réserve, vous réserve pour nous renouveler sans cesse dans notre foi, dans notre amour et dans notre espérance.

Détails

Avec la participation de
Orgue
Claude Rossel
Musique
Choeur de la communauté mennonite, dir. Christa Gerber