Écouter le culte :
Dieu est présent à la détresse de l'humain
Extraits du Psaume 31
On m’oublie, tel un mort effacé des mémoires, je ne suis plus qu’un débris.
Et j’entends les ragots de la foule : « Il épouvante les alentours ! »
Ils se sont mis d’accord contre moi, ils conspirent pour m’ôter la vie.
Mais je compte sur toi, Seigneur.
Je dis : « Mon Dieu, c’est toi. »
Mes heures sont dans ta main ; délivre-moi de la main d’ennemis acharnés !
Fais briller ta face sur ton serviteur, sauve-moi par ta fidélité !
Que je ne sois pas déçu de t’avoir appelé !
Mais que les impies soient déçus et réduits au silence des enfers !
Qu’elles soient muettes, ces lèvres menteuses qui parlent contre le juste avec insolence, arrogance et mépris !
Qu’ils sont grands, les bienfaits que tu réserves à ceux qui te craignent !
Tu les accordes à tous ceux dont tu es le refuge, devant tout le monde.
Tu les caches là où se cache ta face, loin des intrigues des hommes.
Tu les mets à l’abri des attaques de la langue.
Béni soit le Seigneur, car sa fidélité a fait pour moi
un miracle dans une ville retranchée.
Et moi, désemparé, je disais : « Je suis exclu de ta vue. »
Mais tu as entendu ma voix suppliante quand j’ai crié vers toi.
Jésus est condamné à mort
La sentence est tombée : c’est la mort.
Dehors la foule s’excite, hystérique et assoiffée de sang.
Dans le palais du gouverneur, un homme se lave les mains.
Désormais le nom de Pilate entre dans l’histoire.
Jésus est là. Seul avec sa détresse.
Comme dans un cauchemar.
Il voit l’esclave qui verse de l’eau sur les mains du gouverneur.
Il n’est presque rien, une pauvre chose.
Un objet livré à la vindicte populaire.
Et moi, où en suis-je de la détresse ?
De la mienne, de celle des autres ?
Qu'en est-il des hurlements silencieux qui m'étouffent ?
Pour moi ? Pour les autres ?
A qui les confier ? Comment les partager ?
Mon Dieu, continue à m'apprendre des silences
qui construisent des ponts et tissent des liens.
Des présences aussi fortes que des étreintes.
Une espérance qui relie toutes nos solitudes.
Un être ensemble que tu viens habiter et qui donne la paix.
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Dieu est présent aux cris des humains
Luc 22 : 39-42
Jésus sortit et se rendit comme d’habitude au mont des Oliviers, et les disciples le suivirent.
Arrivé sur place, il leur dit : « Priez pour ne pas tomber au pouvoir de la tentation. »
Et lui s’éloigna d’eux à peu près à la distance d’un jet de pierre ;
s’étant mis à genoux, il priait, disant :
« Père, si tu veux écarter de moi cette coupe…
Pourtant, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui se réalise ! »
Jésus est chargé de sa croix
Il y a des épreuves qui nous permettent, parfois, de prendre de la distance.et de mieux nous situer par rapport à ce qui est essentiel et à ce qui ne l’est pas dans la vie.
Peut-être a-t-il crié : « Non pas ça ! Est-il possible que ce calice s’éloigne de moi ? »
Mais, il est trop tard. Il le sait. Il doit aller jusqu’au bout.
Jusqu’au bout du sens qu’il donne à sa vie.
Moi aussi parfois j ‘ai envie de dire : « Non pas ça ! Qu‘est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour mériter ça ? »
La croix, quand elle est sur les épaules des autres, je l'oublie peut-être.
Mais quand elle tombe sur les miennes je me sens écrasé-e.
Mon Dieu, si tu m’aidais à voir clair dans ma vie ?
Non pas à supporter ma souffrance avec fatalisme,
mais à la prendre sur moi et à croire que tout est espérance.
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Dieu est présent aux chutes de l'humain
Jésus tombe pour la première fois.
Dieu tombe.
Jésus tombe et c’est Dieu qui est à terre.
Dieu qui nous apprend aussi à nous relever.
Aucune faute ne mérite l’écrasement total.
Notre Dieu est le Dieu des relèvements.
Pourtant quand je tombe, je me laisse aller comme si tout était fini.
Et si Dieu n’était jamais aussi proche de moi que quand je me sens laissé à terre ?
Mon Dieu, regarde-moi et je me lèverai.
Toi, quand tu vas vers l’homme c’est pour lui tendre la main et non pour l‘abaisser.
Regarde-moi, mon Dieu.
Et je me lèverai.
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Dieu est présent aux ruptures de l'humain
Jésus rencontre sa mère.
Une mère en face de son fils.
De son fils qui va mourir.
Y a-t-il quelque chose de plus insupportable ?
Et pourtant, l’un et l’autre connaitront une vie transformée.
Les séparations et les ruptures sont dures.
Seigneur, apprends-moi à vivre les séparations, les ruptures.
Surtout celles qui sont nécessaires à la vie,
Même si je n’en perçois pas toujours le sens.
Luc 2, 34-35
Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère : « Il est là pour la chute ou le relèvement de beaucoup en Israël et pour être un signe contesté, et toi-même, un glaive te transpercera l’âme ; ainsi seront dévoilés les débats de bien des cœurs. »
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Dieu est présent à la faiblesse de l'humain
Matthieu 27 : 32
En sortant ils trouvèrent un homme de Cyrène, nommé Simon,
et ils le requirent pour porter sa croix.
Jésus n’en peut plus.
Tout ce bruit dans sa tête.
Son corps ne supporte plus le poids de l’angoisse.
Ça se voit : il a besoin d’aide.
Il faut faire vite.
Les soldats ont hâte d’achever leur besogne.
Un homme : un curieux, peut-être même un ami, mêlé à la foule des badauds.
On le réquisitionne.
Il n’est plus anonyme désormais.
Lui aussi, on s’en souviendra.
On a tous besoin d’être aidés, secourus.
Ça va du coup de main occasionnel aux grands élans de solidarité.
Il est des humains, il est des peuples qui ont besoin d’un coup de pouce.
Il est des secours qui semblent désespérés,
mais qui remettent une femme, un homme, un enfant, un peuple debout.
Donne-moi Seigneur la force de croire
qu'il n'est pas de cause désespérée qui ne puisse être soutenue.
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Dieu est présent aux relèvements des hommes
Psaume 31 : 12
Je suis la risée de mes adversaires, et même de mes voisins
Je fais peur à mes amis. S’ils me voient dehors, ils m’évitent
Jésus tombe pour la deuxième fois, et devient pour nous l’exemple de tous les recommencements.
Il n’en peut plus.
Il tombe pour la deuxième fois.
Quels que soient nos désespoirs, nos détresses, tous les relèvements ne sont-ils pas possibles quand nous le voyons se relever encore ?
Où en sommes-nous de nos relèvements ?
Alors que nous nous voyons au plus profond de la vague ?
Jésus se relève pour la deuxième fois.
Si nous nous relevions nous aussi ?
Seigneur tu es le Dieu des humains debout.
Tu sais notre faiblesse et tu connais aussi nos forces.
Aide-nous par ton Esprit, afin que nous nous sentions capables de nous redresser.
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Dieu est présent à toutes les attentes humaines
Luc 23 : 27-29
Il était suivi d’une grande multitude du peuple, entre autres de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Jésus se tourna vers elles et leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants. Car voici venir des jours où l’on dira : “Heureuses les femmes stériles et celles qui n’ont pas enfanté ni allaité.” »
Sur la route de son supplice, Jésus rencontre les femmes de Jérusalem.
Les femmes sont venues pleurer son sort,
parce que c'est la tradition,
parce que partager les pleurs aide à supporter.
Mais Jésus leur offre une dernière rencontre en vérité.
Il se détourne de sa souffrance.
Il se retourne.
Non pas sur son triste sort,
mais vers elles.
Retournement qui invite à la conversion.
Il se retourne et les invite à pleurer sur la destruction du sens de leur propre vie
et, qui sait, peut-être, à la transformer ?
Donne-moi, Seigneur,
au-delà des pleurs,
la force qui me permettra de chercher un sens
là où je ne vois que non-sens et impuissance.
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Dieu est présent aux défis humains
Jésus tombe
Encore
Pour la troisième fois
Tombé trois fois
Il se relève
Encore
Trois fois
En résonance avec les tentations au désert
Jésus n’a pas succombé.
Il ne s’est pas laissé enfermer par le pouvoir, la puissance ou l'argent.
Il ne s’est mis à genoux devant personne.
Atterrés par les guerres,
catastrophés par les changements climatiques,
effrayés par la violence qui balaie l'humanité,
et par les annonces de mort en humanité.
Allons-nous nous relever ?
Délivre-nous Seigneur de ce qui nous déchire intérieurement.
Ne permets pas que nous laissions à d’autres le soin, de parler, de décider pour nous,
Ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu'appartiennent
le Règne,
la Puissance
et la Gloire,
pour les siècles des siècles !
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Dieu est présent aux arrachements de l’homme
Matthieu 27 : 35
Ils ont tiré au sort son vêtement.
Jesus est dépouillé de ses vêtements.
Le temps, tout figé qu'il est, passe.
On est au terme du voyage.
Et voilà que commence l’horreur.
Les vêtements collent à la peau.
Sans ménagement, on les arrache.
Les plaies s’ouvrent, elles brûlent le corps.
Mais ce qui brûle le plus, ce sont tous ces regards.
Ces regards avides, indiscrets, curieux,
qui n’en finissent plus de s’abreuver de son supplice.
Que faisons-nous quand nos frères sont ainsi livrés à l’horrible curiosité des autres ?
Que faisons-nous pour habiller la nudité de nos semblables, quand leur réputation, leur famille, leur honneur sont livrés sur la place publique ?
Seigneur,
toi qui est présent aux arrachements
que subissent nos sœurs et frères en humanité,
apprends-nous l’humilité du regard et la force du cœur
pour habiller de dignité le corps et le cœur de toutes celles et ceux qui sont humiliés, injustement traités, torturés.
Amen.
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Dieu est présent à la mort de l’homme
Jean 19 : 25
Près de la croix de Jésus, se tenaient sa mère, la soeur de sa mère, la mère de Céophas et Marie de Magdala
Jésus meurt sur la croix.
Insupportable moment que celui-là.
Dieu se meurt en Jésus.
« Mère voici ton fils.
Jean, prends soin de ma mère »
Un dernier cri
qui dit peut être l’angoisse de l'homme,
mais aussi la foi du prophète.
Et c’est fini.
Il est des jours d’homme
où la mort semble être un point final à toute parole.
Des jours où l’on se dit,
« Il est mort dans d’atroces souffrances. »
Ces passions-là sont intolérables.
La mort est intolérable…
Reste avec nous Seigneur aux temps de détresse, quand tout se tait.
Reste avec nous, compagnon silencieux,
Toi qui es la Parole éternelle faite chair.
Et fais-nous renaître à cette Parole.
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Dieu est présent aux braises qui sommeillent en l’homme
Marc 15 : 43
Un soldat lui perce le côté
Il en sort du sang et de l’eau
On le détache...
Jésus est détaché de sa croix.
Joseph d'Arimathie lui offre son propre tombeau.
En hâte, on transporte son corps.
Le sabbat va bientôt commencer, il faut faire vite.
Détaché de la croix, détaché de la vie.
Ne faut-il pas parfois nous détacher de nos croix ?
Nous détacher de nos passions ?
Certaines nous tiennent clouées,
d’autres nous invitent au détachement
pour, justement, naître ailleurs
Il y a des braises qui sommeillent en nous
et qui n‘attendent qu’un souffle pour se ranimer
et brûler de notre amour.
Apprends-nous Seigneur
les détachements qui nous rendent libres,
ceux qui, apparemment, nous font mourir
mais qui nous ouvrent aux réalités d’une autre vie.
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Dieu est présent aux enfouissements de l’homme
Jésus est mis au tombeau.
Jésus passe par la porte obligée de tous les humains.
Il va jusqu’à vivre l'enfouissement.
Pour certains de ses proches, c’est la fin.
Le tombeau met un terme aux rêves les plus fous.
Alors que tombe le soir, quelques-uns s’attardent encore et se souviennent d'hier.
Et pourtant, si c’était vrai ?
Si c’était vrai que tout n‘est pas fini ?
Si c’était vrai tout ce qu’il a dit :
« Si le grain de blé ne pourrit pas en terre, il ne porte pas de fruit » ?
Si c’était vrai que le passage au tombeau
est la porte ouverte sur un monde autre ?
Un monde où nous serions capables de dire,
de donner et de vivre le meilleur de nous-mêmes ?
Mon Dieu, si c’était vrai ?
Alors ma vie aurait un sens.
Même quand tout est fini, tout redevient possible.
Tout peut recommencer.