Comment apprendre à grandir…

image

Anne/Edith
Moïse avait été très fier en redescendant de la montagne avec les deux pierres. Dieu y avait écrit 10 paroles. 10 promesses. Dieu avait promis à l’homme qu’un jour il serait capable de ne pas tuer, de ne pas voler, ni mentir, de vivre des relations d’amour avec les autres.
Moïse était redescendu de la montagne avec les promesses de Dieu. Mais à peine arrivé en bas, il avait piqué une immense colère. Fatigués d’attendre, les Hébreux avaient fait la statue d’un veau, préférant suivre une statue plutôt que d’écouter les promesses de Dieu.
De colère, Moïse avait fracassé les deux pierres où étaient écrites les 10 promesses. Maintenant, il est remonté vers Dieu avec deux pierres toutes neuves pour que Dieu écrive à nouveau les 10 promesses. Moïse prie. Il demande à Dieu pardon pour les Hébreux. Dieu dit alors : je vais conclure une alliance. Devant tous les Hébreux, je vais réaliser des merveilles ; ils verront ce que je vais réaliser avec toi.
Quelques siècles plus tard, Dieu charge le prophète Jérémie de dire de sa part : « Voici la nouvelle alliance que je conclus : Je mettrai ma Loi au fond de toi et je l'écrirai sur ton cœur. Alors je serai ton Dieu et vous serez mon peuple. »
Aujourd’hui, bien plus que d’écrire ses promesses dans notre cœur, c’est sa présence qu’il nous offre. Il chuchote à nos oreilles pour que nous redécouvrions ces promesses qui sont en nous. Nous sommes capables de ne plus tuer, de ne plus voler, de ne plus mentir, de ne plus nous tromper les uns et les autres et de nous accuser faussement. Nous en sommes capables et Dieu aimerait nous le rappeler une fois encore, parce que nous l’avons oublié !
Si seulement nous osions être ce que nous sommes. Que le monde serait beau ! Que les gens seraient heureux !

C’est dommage que nous n’osions pas être ce que nous sommes, en vivant des promesses que Dieu a faites. Pourtant, cela fait déjà très longtemps que nous le savons. Il y a de très anciennes prières qui le disent. Nous en avons apporté une qui a plus de 2500 ans, peut-être plus. On dirait qu’elle vient d’être écrite. Je vous propose qu’on en fasse une prière d’aujourd’hui…
« Seigneur, tu es extraordinaire. Si le monde en avait conscience, il le dirait avec enthousiasme ! Même ce qui est petit et fragile, comme l’herbe qui transperce le goudron des routes ou le bébé qui vient de naître. L’herbe, comme le bébé, ont en eux des forces de vivre que rien ne semble pouvoir vaincre.
Quand je regarde l’immensité de l’univers, quand je prends conscience que je ne suis presque rien dans cette immensité, je m’émerveille de ce que tu nous connais personnellement, et que tu comptes sur chacun de nous. Tu reconnais la valeur de chacun de nous, tu t’émerveilles toi-même de ce qu’il vit et de ce qu’il fait. Tu nous confies l’histoire du monde, tu nous fais confiance. Tu nous confies même la terre et sans doute le cosmos, avec tout ce qu’il contient, le monde minéral, le monde végétal, le monde animal.
Oui, Seigneur, tu es extraordinaire. Donne-nous de faire en sorte que le monde en ait davantage conscience, et qu’il le dise un jour avec enthousiasme ! Amen !

Philippe
Dieu nous donne son Esprit. Par cette promesse accomplie, il se fait présent dans chacune de nos vies et lorsqu’il nous rassemble, il construit avec nous tous, son Église. L’apôtre Paul s’adresse aux communautés qu’il a créées. Il leur écrit des lettres parce qu’il vit avec elles l’aventure de la foi et de l’espérance. Lorsqu’il écrit aux chrétiens de la grande ville de Corinthe, il termine sa lettre par ces mots : (verset 11) Au demeurant, frères, soyez dans la joie, travaillez à votre perfectionnement, encouragez-vous, soyez bien d'accord, vivez en paix, et le Dieu d'amour et de paix sera avec vous. [12] Saluez-vous mutuellement par un saint baiser. Tous les saints vous saluent. [13] La grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu, et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous.
Pa Je n’aime pas ce texte que tu viens de lire…
P Comment ça, Pauline ! Mais c’est un texte de l’apôtre Paul ! Paul, tu te rends compte : un des fondateurs de l’Église ! Tu te rends compte de ce que tu dis !
Pa Peut-être, mais je n’aime pas ce texte. il n’est pas gentil !
P Alors, là ! il faut que tu m’expliques, qu’entends-tu par : Il n’est pas gentil !
Pa Il ne donne que des ordres. Moi je n’aime pas venir au culte pour qu’on ne me donne que des ordres.
P Mais il faut en donner parfois ; tu ne crois pas ? Pour qu’une société fonctionne, il faut aussi donner des ordres, pour organiser, pour réaliser des entreprises, pour que les gens obéissent et fassent ce qui a été décidé : Il est souvent nécessaire d’obéir. Tu ne crois pas que les enfants doivent apprendre à obéir ?
Pa Oui, bien sûr, mais il faut surtout qu’ils grandissent.
P Et tu ne crois pas qu’il faut apprendre à obéir pour grandir ?
Pa Obéir, ça permet sûrement de vieillir, mais pas de bien grandir à l’intérieur.
E Je suis bien d’accord avec Pauline...
P Oh ! Bonjour Elsa, alors comme ça, tu es d’accord avec Pauline, tu trouves que de donner des ordres ne permet pas de grandir, mais seulement de vieillir ? J’aimerais bien comprendre cette idée. Tu peux me donner un exemple ?
E Ben, par exemple quand, vous les adultes, vous voulez que les gens roulent moins vite, vous mettez des radars.
P Oui. Ce me semble logique. Il faut bien empêcher les excès de vitesse. Que ferais-tu, toi ?
E J’essaierais de convaincre ceux qui choisissent de rouler vite. J’essaierais de leur apprendre à circuler autrement. Je leur dirais qu’ils sont des adultes et qu’ils ont des responsabilités.
P En somme, tu essaierais des les éduquer, mais ce sont des adultes ! Tu ne crois pas que c’est un peu tard.
Pa Ce n’est pas parce qu’ils sont vieux qu’ils ne peuvent pas grandir encore ! Je suis d’accord avec Elsa : ce n’est pas en mettant des radars sur la route que les adultes vont devenir encore plus adultes !
P Bon !. Il faudra qu’on le dise à la police et au Conseil Fédéral, ça les intéressera certainement. Mais revenons à ce texte de Paul, que lui reprochez-vous au juste !
Pa Comme je t’ai dit avant, je n’aime pas ce texte, parce que Paul donne des ordres. Par exemple, il dit : « Soyez dans la joie ! » En parlant comme ça, Paul sous-entend qu’on n’y est pas, dans la joie. Je trouve que ce n’est pas juste !
P Tu es d’accord avec Pauline, Elsa ?
E Oui, elle a raison. Ce n’est pas juste de parler ainsi.
P Vous trouvez que nous sommes dans la joie ? Pourtant, il y a des jours où ce n’est pas la joie. Il y a des problèmes dans la vie et dans le monde. On est triste parfois ou malheureux, certains le sont tous les jours.
Pa Il ne faut pas confondre : avoir des joies ou de la joie et être dans la joie ! Jésus est venu nous dire que nous sommes dans la joie. Il est même venu tout exprès nous montrer à quel point c’est vrai ! La joie, c’est pour aujourd’hui, c’est maintenant, c’est déjà fait !
P Tu es sure ?
E Ah, Là, là ! ces adultes, ils croient tout savoir et ils ne voient rien ! Bien sûr que nous sommes dans la joie ! Heureusement qu’il y a les enfants et Jésus pour le montrer.
P Alors là ! je dois dire que je ne parviens plus à vous suivre. Je me demande comment je pourrais dire aux malheureux, aux pauvres, aux crève-misère qu’ils sont dans la joie ! Je crois que je me ferais vertement accueillir. Il faut absolument que vous m’expliquiez. Je ne suis qu’un adulte, après tout !
Pa Regarde : nous habitons sur une planète magnifique. Il y a d’immenses quantités d’eau, de l’air, des saisons, de grands continents, des animaux, le soleil pour tenir tout a au chaud, et de la pluie pour que l’eau soit toujours fraîche, cette planète est faite pour la vie !
P Oui, mais il y a aussi des endroits où on ne peut pas vivre !
E Regarde : les gens qui habitent sur cette planète, ils ont inventé des tas de mots, des tas de langues, ils vivent de quantité de manières. Rien qu’en recettes de cuisine, tu ne vivras jamais assez longtemps pour tout goûter ! Ils ont inventé les villages et les villes, ils ont appris à vivre ensemble, ils aiment vivre ensemble !
P Oui, mais ils font aussi la guerre, ils sont racistes !
Pa Regarde : tous les hommes ont cherché Dieu, et Dieu les a rejoints. Il est venu jusque chez nous pour nous dire que la vie est plus forte que la mort, pour nous dire qu’il nous aime, pour nous dire qu’on est tous formidables.
P Oui, mais ils ont inventé les religions, et ils se sont disputés à cause de leur foi.
E Mais, mais, mais ! Tu vas dire « mais» jusqu’à quand ?
Pa Ce monde est dans la joie, les gens sont dans la joie, la vie est de la joie, mais avec tous tes « mais» d’adulte, ils n’y croient plus, ils l’ont oublié.
E A force de regarder ce qui ne va pas à cause des problèmes et des difficultés dont on parle toujours, les gens n’y croient plus, à la joie. Parce qu’ils ne la voient plus.
Pa Tu comprends, tu as trop vieilli. Tu as oublié comment tu regardais ce monde quand tu étais enfant. Les bébés sourient plus souvent qu’ils ne pleurent. Moi, je crois que c’est quand il sourit, quand il apprend à faire confiance et à s’émerveiller que le bébé grandisse. C’est grâce à ses sourires qu’il grandit. Parce qu’il voit autour de lui que vivre c’est de la joie ! C’est quand tu cesses de sourire et de croire à la joie que tu te mets à vieillir.
E Jésus ne souhaite pas que tu vieillisses, mais que tu grandisses.
P Bon, c’est vraiment très beau ce que vous dites, mais enfin, je me permets de dire une fois encore qu’il y a quand même des gens qui meurent de misère sur cette terre ! Et ça, je suis désolé de vous contredire, ce n’est pas la joie !
Pa Non, c’est vrai. Là où sont ces gens, ce n’est pas la joie. Nous le savons, pour eux, la vie, c’est la misère, la souffrance, les enfants qui meurent tous les jours. Mais tu sais pourquoi nous sommes quand même dans la joie ?
P Ha ! non, je ne vois vraiment pas comment le fait que des gens qui meurent de faim pourrait nous rendre joyeux
Pa Ce n’est pas ça qui pourrait nous rendre joyeux, bien sûr que non, mais de savoir que cette planète peut nourrir tous ces gens ! Oui !
E C’est vrai. Et c’est à l’école qu’on nous l’a appris. Si des gens meurent de faim, ce n’est pas parce que nous sommes dans un monde qui ne peut pas les nourrir, mais bien parce qu’on n’a pas encore fait ce qu’il fallait pour qu’ils aient assez à manger.
P Si je vous comprends bien : « Tout va très bien Madame la Marquise ! » Il n’y a plus qu’à chanter avec Charles Trenet : Y a de la joie, bonjour, bonjour les hirondelles… Tout est beau, il suffit de savoir ouvrir les yeux !
Pa Non, tout n’est pas beau, mais tout est joie parce que Jésus est venu nous montrer qu’il y a toujours de l’espérance.
E Oui, il n’y a rien qui soit comme ça définitivement, sans qu’on ne puisse rien faire.
Pa C’est pour cette raison, que je n’aime pas trop les gens qui donnent des ordres, tu comprends, on finit pas s’y habituer !
P Ah ! ben v’là autre chose ! On s’habitue aux ordres et il ne faut pas ?
E Non, il ne faut pas. Par exemple, si on veut donner à manger à ceux qui ont faim et s’il faut attendre que quelqu’un donne des ordres pour nous dire ce qu’il faut faire et ben on ne fera rien tant que personne ne donnera pas ces ordres.
Pa Si on s’habitue à recevoir des ordres et qu’on les attend, on se contente de dire : « Qu’est-ce qu’il faut faire ? »
E Et même on ajoute : « On ne peut rien faire ! »
Pa Alors que si on regarde ce monde et qu’on le regarde bien.. et qu’on voit qu’il peut nourrir tout le monde, on se dit : « Quelle chance on a de vivre sur cette planète ! »
E Oui ! C’est super ! Si elle n’était pas comme elle est, il y aurait des gens qui n’auraient rien à manger et on ne pourrait rien faire, parce qu’il n’y aurait pas de solution ! Tandis que si on ouvre bien les yeux, on voit bien que ce n’est pas normal que des gens n’aient rien à manger.
Pa Et ce n’est pas nécessaire d’attendre les ordres, puisqu’il n’y a plus qu’à…
P Aïe ! Je redoutais de voir arriver les Yakas…
Pa Eh ben quand on est capable de trouver du pétrole à 5000 mètres sous la mer, de le transporter à travers les océans et de le transformer en essence ou en bidon en plastique, on est capable de faire pousser des pommes de terre et du blé au bord du fleuve Sénégal !
P Houlà ! Je n’ai plus rien à dire avec des affirmations pareilles, d’autant plus que tu as certainement raison. Mais d’où sortez-vous de telles convictions ?
E C’est Jésus qui le dit, à sa façon. Il nous a montré comment vivre. Il ne passait pas son temps à donner des ordres, mais il agissait. Il était dans la joie, parce qu’il savait que c’était possible de faire quelque chose ! C’est cela être dans la joie : c’est agir et croire à ce qu’on fait. C’est ne pas se laisser décourager par une situation trop lourde ! Nous avons la chance d’être dans un monde où tout est possible. La joie, finalement, c’est de la confiance ! Confiance en Dieu et confiance en soi.
P Mais alors, que puis-je faire ?
Pa Il faut d’abord apprendre à lire. Et si tu as des souvenirs scolaires, enlever le plus possible les impératifs de nos paroles ! Nous allons te montrer : nous allons relire le texte de tout à l’heure. Je vais le lire comme tu l’as lu et Elsa va le lire comme nous croyons que Jésus nous invite à le lire. Tu verras, les paroles de Paul ne seront plus des « peut-être » qui se réaliseront que si on lui obéit, mais des paroles qui nous disent le monde dans lequel nous sommes…
Pa [11] Au demeurant, frères, soyez dans la joie,
E [11] Au demeurant, frères, vous êtes dans la joie
Pa travaillez à votre perfectionnement,
E vous travaillez à votre perfectionnement,
Pa encouragez-vous mutuellement,
E vous vous encouragez mutuellement,
Pa soyez bien d'accord,
E vous êtes bien d'accord,
Pa vivez en paix, et le Dieu d'amour et de paix sera avec vous.
E vous vivez en paix, parce que le Dieu d'amour et de paix est avec vous.
Pa Saluez-vous mutuellement par un saint baiser. Tous les saints vous saluent,
E Vous vous saluez mutuellement par un saint baiser. Tous les saints vous saluent.
Pa La grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu, et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous.
E La grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu, et la communion du Saint-Esprit sont avec vous tous. Amen !

Anne/Edith
Construire le monde sur le mode indicatif. Renoncer à donner des ordres. Faire, plutôt que faire faire. Je vous propose de prier à l’indicatif aussi.
Seigneur, nous te remercions de nous dire qui nous sommes plutôt que de nous dire qui nous devons être.
Merci de nous aimer plutôt que de nous commander d’aimer.
Merci de nous donner la Vie plutôt que de faire de la vie une obéissance.
Seigneur tu nous accompagnes de telle sorte que nous sommes lumière du monde. Ce n’est pas de l’orgueil de dire cela, mais prendre conscience de l’action de ton Esprit dans nos vies.
Nous te louons parce que tu nous fais confiance pour construire ensemble et avec toi un monde nouveau, tissé de paix et de justice.
Nous prions avec ceux qui agissent en ton nom, qui mettent en œuvre ton Amour, qui accomplissent ton Pardon et qui rendent possible la liberté.
Nous sommes en communion avec ceux qui partagent ce qu’ils ont commun, comme ce qui les sépare ou les différencie. Nous sommes en communion avec ceux qui franchissent les fossés et qui construisent des ponts grâce auxquels les hommes réalisent qu’ils sont unis par ton regard, et qu’ils sont sœurs et frères.
Nous recevons de toi les promesses que tu as mises au cœur de nos êtres. Nous nous réjouissons parce que ces promesses sont libérées en nous par ton Esprit de telle sorte que nous révélons ton visage et ta présence.

Le monde est sauvé ! C’est fait. Par la Croix, tout est accompli. Il n’y a plus d’impératif, c’est ainsi que Dieu nous bénit. Il nous dit une fois encore son amour. Il nous bénit, nous accompagne et nous garde. Nous marchons à sa lumière et dans sa paix.

Amen !

Détails

Avec la participation de
Orgue
Edith Robert
Musique
Claude Guldenmann, piano électrique