Dans les pas de Jésus, Dieu se donne à voir. Il est Celui qui soutient le crayon de nos vies !

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Écouter le culte :

Les enfants du catéchisme, comme les théopopettes aujourd’hui, se sont demandé : « Comment est Dieu ? Comment le dessiner, où est-il ? »
Des questions que chacun d’entre nous pouvons nous poser aussi. Dans le texte biblique des Rameaux que nous venons d’entendre, je crois que Dieu se donne à voir dans les pas de Jésus montant à Jérusalem.
C’est sur le chemin que Dieu se donne à voir comme un roi, mais pas comme on a l’habitude d’imaginer un roi !
On veut le dessiner, le représenter, mais n’est-ce pas lui qui dessine en nous la vie ?

Vous avez peut-être vous aussi eu ce même souhait de voir Dieu, de lui parler directement. Tout serait semble-t-il plus facile, plus de doute, plus de question. Un enfant, lundi dernier, me disait : « j’ai vu le visage de Dieu dans les nuages et il me regardait ». Le défi de l’Evangile ce n’est pas de voir Dieu, mais de reconnaître qu’il pose son regard sur nous. De le découvrir dans nos vies, de faire l’expérience de le laisser s’approcher. Ainsi, il vient habiter nos existences. Mais Dieu en Jésus refuse de coller à l’image que l’on pourrait s’en faire. L’image d’ailleurs ne pourra jamais dire toute la splendeur de Dieu. Dieu est à rencontrer, et pour cela il nous a donné son fils Jésus. Ainsi, il a cassé l’image que l’on aurait pu s’en faire et qui l’aurait enfermé. Il est venu s’incarner dans un bébé à Noël et aujourd’hui, aux Rameaux, Jésus, ce messie, ce roi acclamé, arrive sur un petit âne…

Jésus monte à Jérusalem sur un âne, la foule crie des chants de joie en son honneur. Jésus, ce roi, arrive entouré d’un cortège sans rite et sans noblesse, composé de gens de tous les jours. Il fait les choses coutumières au peuple de l’époque, il vient en respectant leurs habitudes ; les rois entraient avec acclamations, Jésus aussi, même s’il leur donne une autre tonalité ! D’ailleurs, dans ce passage des évangiles, on se trouve dans l’ultime étape de Jésus sur le chemin de Jérusalem, l’approche finale qui le conduira au temple, mais surtout à la croix ! Jésus est en chemin, comme ce fut le cas tout au long de son ministère. Tout semble se dérouler sur la route plutôt qu’à l’entrée même de Jérusalem.
Le texte biblique indique le nom de deux localités : Bethphagé et Béthanie, situées « près du mont des Oliviers ». Ces données géographiques signifient un trajet plus qu’une localisation précise. Le passage dans ces villes semble s’effacer au profit de l’accent mis sur le chemin parcouru. Cela se confirme également dans la suite du texte, lorsque Jésus envoie deux de ses disciples au village d’en face.
On n’a aucune indication sur ce village, par contre il y a des données impliquant un déplacement, avec plusieurs verbes de mouvement : « Allez », « ils partirent », « ils amènent… »
Ainsi, Jésus envoie deux de ses disciples lui chercher un âne, simplement pour entrer à Jérusalem autrement que comme tous les autres rois ! Il les envoie avec une seule indication étonnante : « Vous direz : le Seigneur en a besoin ».
Voilà un roi qui se présente sous le signe du manque, je dirais même qu’il assume son humanité. Dieu en Jésus est tellement différent de tous les autres rois ; sa force ne se révèle pas dans des armes de guerre pour se défendre, ni dans une monture chevaleresque, mais dans la simplicité d’un âne. Même si sa parole est démunie d’explications détaillées, voilà que tout se passe comme il dit. C’est sa parole qui révèle sa force. Ainsi, Jésus est un Dieu en marche vers une royauté extraordinaire par sa parole et sa simplicité.

En s’installant sur un âne, Jésus nous met sur le chemin de l’humanité véritable. Il nous interroge sur notre propre humanité, pour que nous découvrions ce qui est essentiel pour nous, ce dont nous avons vraiment besoin. Il nous met en face de ce qui est fondamental et essentiel pour nous.
Jésus avait besoin de ses disciples, il les a mis en route. Ainsi à la suite de ses disciples, nous pouvons nous mettre en route. Comme il les a interpellés, laissons-nous nous déplacer en cette semaine qui monte vers Pâques. Il ne s’agit pas d’un déplacement physique, mais d’un déplacement à l’intérieur de nous.
Dieu est en nous par son Esprit et il est Celui qui nous pousse à la vie. C’est en acceptant d’être transformés par ce Dieu qui s’approche de nous en Jésus que, de mue en mue, nous accueillerons la résurrection promise déjà aujourd’hui dans nos vies...

Pour pouvoir dessiner Dieu en Jésus, il nous faut d’abord, je crois, reconnaître qu’il est Celui qui nous offre tout le nécessaire pour réaliser le plus beau dessin. Il nous offre les pages blanches, les crayons, les pinceaux, les couleurs, la peinture, l’eau... Et même quand nous n’arrivons plus à prendre le pinceau en main, il est Celui qui peut venir soutenir le crayon qui dessine nos vies.
La vie, c’est un peu comme un dessin, un trait, puis un autre, on ne comprend pas toujours ce à quoi cela va bien pouvoir ressembler. Parfois, on aurait même envie de tout gommer, de tout effacer, on a l’impression que tout est raté. Le dessin de Jésus aux Rameaux, peut-être que certains ont dû se dire qu’il était raté, ce n’était pas sur un âne qu’ils voulaient dessiner leur roi !
Et pourtant, ce Jésus roi qui arrive simplement dessine le Dieu de l’espérance au cœur de notre impuissance et de toutes nos misères. Par son Esprit, il vient espérer sur nos vies.
Car dessiner Dieu, c’est dessiner avec lui la Vie. Mais pour cela, il a besoin de nous, pour le faire apparaître dans notre vie et dans la vie des autres. Il a besoin de notre touche de couleur sur son tableau, pour que sur les chemins que nous empruntons chaque jour, nous nous associions à sa création.
Ainsi, ensemble, nous serons transformés par la joie de tant de couleurs !

Amen.

Pour ce culte des Rameaux, la paroisse de Vandoeuvres propose un culte qui inclus particulièrement les enfants. La pasteure Joëlle Roth-Bernard sera en dialogue avec deux marionnettes "Théo" et "Popette", qui lui proposent de faire un dessin sur le texte biblique des Rameaux.
Ensemble, pas à pas, ils se demanderont à quoi peut bien ressembler Jésus en ce jour particulier. Qui est ce "roi" qui entre à Jérusalem, sur un ânon ?
Comment le dessiner malgré la distance avec ces événements et l'absence de Jésus?
Avec les "Théopopettes", Joëlle Roth-Bernard et Florence Auvergne Abric invitent chacune et chacun à mettre ses propres pas dans ceux de Jésus et de s'interroger sur ses représentations de Dieu.Devenues de véritables stars à Genève, les Théopopettes on entamé une sixième saison à l’Espace Fusterie, les mercredis après-midi. Ce spectacle de marionnettes encourage le dialogue philosophique et spirituel chez les enfants de 4 à 9 ans autour de thèmes qui leur sont proches, comme le changement, la jalousie ou encore l’amitié.

Détails

Avec la participation de
Florence Auvergne-Abric, Bruno Miquel, Myriam Sintado et Lorianne Cherpillod (Théo et Popette)
Orgue
Musique
Stéphane Mayer, piano