Écouter le culte :
Les enfants et jeunes catéchètes interprètent une saynète dont l’histoire se passe dans une jolie petite résidence de Chêne-Bougeries. Dehors il fait froid, mais quelques rayons de soleil arrivent à percer le brouillard qui s’est installé. Dans l’appartement de notre dame, il fait bon chaud et les odeurs d’une dinde cuite au four circulent partout dans la maison. La dame s’active parce que dans quelques minutes elle va avoir la joie de recevoir chez elle quelques membres de sa famille.
La dame : « Alors voilà, je crois que tout est prêt, tout le monde va bientôt arriver, on va pouvoir fêter Noël mais comment raconter encore plus ce qu’est Noël à mes petits-enfants ? Hmm… (Elle cherche autour d’elle) Ah non zut, il me manque LE carton de Noël. Où il est ? »
Suite à cette interrogation, la dame entend un grand bruit se rapprocher.
Carton 1 – Cadeaux : « Je suis là ! »
Carton 2 – Objets oubliés : « Me voilà ! »
Carton 3 – Décoration : « Tadaa !! »
Carton 4 – Transport : « J’arrive, j’arrive ! »
La dame : « Qu’est-ce que c’est que cette histoire, vous êtes plusieurs ? »
Carton 1 – Cadeaux : « C’est moi le carton de Noël, je viens avec mes cadeaux. »
Carton 4 – Transport : « Ah ben non, qu’est-ce que vous dites, c’est moi ! »
Carton 3 – Décoration : « Pff, n’importe quoi, c’est moi ! Noël ne peut exister sans décorations ! »
Carton 2 – Objets oubliés : « Et moi alors ? On a tendance à m’oublier mais sans moi, pas de Noël. »
(Les cartons commencent à se disputer.)
La dame : « Stop, stop, stop ! Je recherche UN carton qui me permettrait de raconter Noël à mes petits-enfants et pas quatre ! Alors je ne vois qu’une solution, je vais être obligée de choisir l’un d’entre vous… » (Elle se tourne alors vers le carton de transport.) « Toi, tu es le carton de transport à ce que je peux voir, dis-moi un peu pourquoi je devrais te garder ? »
Carton Transport : « Alors, je me présente, je suis le carton de transport ! A Noël, c’est bien connu, les gens se déplacent pour aller voir leur famille, leurs amis. Les avions, les trains et les camions sont remplis de marchandises en tout genre qui doivent arriver urgemment ici et là. Donc s’il y a bien un carton qui représente Noël aujourd’hui, c’est bien moi ! »
La dame : «Bon ben, oui effectivement. Les aéroports sont pleins, les marchandises viennent de partout, tout le monde veut avoir les cadeaux à temps. Oui, pourquoi pas.»
Le carton Transport, très fier de lui et se plante devant. Mais voilà que le carton Cadeaux a quelque chose à dire et s’avance à son tour et se tourne vers le carton Transport.
Carton Cadeaux : «Oui c’est très bien tout ça, mais dites-moi, vous transportez quoi?»
« Ben, des cadeaux ? »
« Oui, et les personnes qui se déplacent n’arrivent pas les mains vides, elles apportent quoi? »
« Ben, des cadeaux ? »
« Et, j’ai l’air de quoi, moi ? »
« Ben, un cadeau ? »
« Vous auriez l’air malin à transporter du vide si je n’étais pas là, non ! »
« Euh… oui. »
La dame : « Oui, c’est vrai que l’argument du carton Cadeaux se tient… Rhô là là, comment je vais faire pour choisir, moi ? »
C’est alors que le carton Décoration intervient à son tour :
Carton Décoration : « Pff, n’importe quoi tout ça ! Tout le monde ne vient pas forcément avec des cadeaux, c’est tellement surfait. Mais par contre, comment voulez-vous fêter Noël sans ambiance ? » (À ce moment le carton sort une guirlande-boa et la drape autour de son cou) « Noël, c’est les boules, les guirlandes ! Noël, c’est les paillettes, ça brille de mille feux ! Noël, c’est bling bling! Noël, c’est musique, c’est jazz, quoi ! Je vous invite d’ailleurs à chanter ‘Noël, c’est un rythme de jazz’ avec moi. »
L’assemblée et les enfants chantent « Noël, c’est un rythme de jazz ». Les 3 cartons chantent et dansent avec la narratrice conquise.
La dame : « Mais oui, oui ! C’est parfait tout ça, alors on va raconter Noël avec vous le carton d’ambiance ! Apercevant le dernier carton qui ne s’est pas exprimé jusqu’ici, elle se tourne vers le carton des Objets oubliés : ‘Ah, désolée, on vous a oublié, mais j’ai déjà trouvé ce qu’il me faut, revenez l’année prochaine !’ »
Carton Objets oubliés : « Je veux pas casser l’ambiance, mais vous avez écouté les paroles de ce que vous venez de chanter ? »
Les 3 autres cartons et la dame s’étonnent et répondent ensemble : « Euh… »
Carton Objets oubliés : « Moi, j’ai entendu la vie, la rencontre, l’arrivée d’un bébé, des bergers, des mages… Mais sans tout ça, vous ne seriez pas là, non ?! Vous oubliez les choses, ma parole… »
Les 3 autres cartons : « Euh… oui »
La dame : « Ah oui, vous avez raison... Bon, alors vous semblez tous avoir de TRÈS bonnes raisons d’être là, alors on va trouver un compromis… suisse ! On va essayer de raconter ensemble. Installez-vous par là, les quatre cartons. Alors voyons voir, ce que vous avez de plus dans le ventre ou dans vos cartons ! »
Carton Décoration : « La décoration, c’est ma spécialité ! Moi je peux proposer quelque chose pour les tables. » (Il sort alors une belle nappe.)
Carton Objets oubliés : « Ben non, carton de décoration, on peut pas mettre ça dans l’étable, il faut plutôt de la paille. » (Le carton des objets oubliés sort à son tour, de la paille.)
La dame : « Mais de quoi vous parlez là, vous voulez mettre de la paille sur la table? »
Carton Objets oubliés : « Mais non, je parle de l’ETABLE ! Il est bien question de ça à Noël ? Le cœur de l’histoire se passe dans une étable c’est bien cela ? »
La dame : « Ah oui, alors donnez-moi votre paille. » (La dame prend alors la paille et va poser la paille dans l’étable.) « Et comme proposé par vous le carton de décoration, je vais installer la jolie nappe sur LA table. » (Elle prend alors la nappe et l’installe délicatement sur sa table à manger.) Elle demande alors aux cartons : « Et pour le sapin, vous avez quelque chose en plus ? Parce que j’ai déjà commencé à décorer le mien mais …»
Le carton de décoration sort alors quelques boules pour en ajouter sur le petit sapin de la dame.
Carton Décoration : « J’ai de jolies boules pour le sapin. »
La dame : « Ok, ok, encore plus de décoration… mais finalement pourquoi des boules au fait ? »
Carton Décoration : «Eh ben, figurez-vous qu’au départ on accrochait des pommes ou des friandises au sapin pour faire la fête autour de cet arbre, comme symbole de vie.»
La dame va alors installer quelques boules sur le sapin. C’est alors qu’elle s’adresse à tous : « Ok, qu’est-ce que vous avez d’autre, pour la crèche par exemple? »
Tous s’apprêtent à répondre en sortant quelque chose, mais le carton Décoration passe devant les autres et les interrompt en sortant ses bougies.
Carton Décoration : « Non, non, attendez ! » (Il va précipitamment les installer sur la table.) « Ce qui manquait, c’est des bougies ! C’est plus lumineux n’est-ce pas ? Et là, vraiment comme ça, ça cartonne ! »
Les autres cartons sont contrariés du fait que le carton Décoration prenne toute la place.
La dame tente un apaisement : « Mais ça suffit enfin ! Voilà, voilà… Reprenez votre place. Quelqu’un pour la crèche ? »
Carton Transport : « Regardez, moi je transporte des voyageurs très célèbres. » (Des enfants déguisés en Marie et Joseph arrivent et se placent sur scène.) « Ils sont très, très fatigués, parce qu’ils ont fait une longue route à travers tout le pays. Marie est enceinte, elle a de la peine à marcher longtemps, alors quand elle est trop fatiguée, elle monte sur le dos de l’âne qui les accompagne. Joseph la soutient et cherche un endroit pour passer la nuit, mais tout est complet. Il reste juste une étable pour les abriter. »
Carton Objets oubliés rajoute alors : « Et c’est là qu’est né le bébé. »
C’est alors que l’on apporte sur la scène une mangeoire en bois avec dedans un peu de paille et une poupée représentant bébé Jésus.
Le carton Objets Oubliés continue alors : « Et dans cet endroit tout simple et improbable, il y avait un témoin particulier : un bœuf, qui s’est fait réveiller en pleine nuit, et qui, lorsqu’il a voulu manger, a constaté que sa mangeoire était occupée par un bébé. Le bœuf n’a pas eu d’autre choix que de regarder ce bébé avec ses grands yeux étonnés. »
Carton Transport dit alors avec admiration : « C’est beau quand même. »
Carton Objets oubliés : « Mais attendez, c’est pas fini. Sur les collines autour, il y avait des bergers. Ils passaient la nuit réveillés, occupés à veiller sur chacune de leurs brebis. Et on oublie souvent qu’à cette époque-là, les bergers étaient des gens pas très bien vus par les autres. Comme des exclus. Et pourtant, ce sont eux que les anges ont appelés pour annoncer la naissance du Sauveur que tout le monde attendait. »
C’est alors que le Carton Décoration décide de ramener sa fraise : « Pff, c’est quoi cette histoire de bébé, de bœuf et de bergers ! A Noël, on fête quand même l’arrivée d’un roi ! D’ailleurs, j’ai plein de guirlandes pour fêter ça !!! » (Le carton sort à nouveau une guirlande et va l’installer sur le sapin.) « Regardez comme ça fait chiiiic sur le sapin ! Toute cette fête c’est pas seulement pour un bébé né dans une étable quand même ?! »
Le carton Transport s’adresse au carton Décoration : « T’as raison, ce qui est difficile à comprendre dans cette histoire, c’est que c’est ce bébé-là qui est le roi que certains attendaient ! »
Carton Décoration : « Quel est le lien, je comprends pas là ?! »
Carton Transport : « Eh bien pour preuve, ce sont les mages dans cette histoire qui ont fait un grand voyage pour venir saluer un roi. »
Des enfants déguisés en mages apparaissent alors sur la scène. Ils ont dans leur bras des boites de cadeaux, présents qu’ils sont venus apporter au bébé Jésus.
La dame : « Eh oui, ça fait partie du mystère de Noël. Les mages étaient des sages. Ils venaient de l’Orient, de très loin. Ils savaient beaucoup de choses. En particulier, ils connaissaient très bien les étoiles. Ils connaissaient l’emplacement exact de chaque étoile à tout moment de l’année. Ils savaient quand commençait la saison pour planter dans les champs, ou pour faire un voyage en bateau, ou quand franchir un col de montagne. Aujourd’hui on parlerait de sorte d’astrologues. Tout à coup, ils ont vu une étoile qui ne se trouvait sur aucune de leurs cartes du ciel. Alors, les mages comprirent, on ne sait pas comment, qu’un événement incroyable se préparait : la naissance d’un roi. Et ils décidèrent de se mettre en route pour aller saluer ce roi. Et vous savez quoi ? »
Tous les cartons répondent alors : « Non ?! »
La dame : « Que diriez-vous de chanter ensemble le chant, ‘Ils ont marché au pas des siècles’ ? »
Les cartons approuvent et l’assemblée est invitée à chanter.
A la fin, le carton des cadeaux qui n’a pas participé jusque-là, décide d’aller lui-même mettre des cadeaux partout ! Les autres réagissent.
Carton Objets oubliés : « Eh toi, le carton Cadeaux, tu ne peux pas mettre des cadeaux partout comme ça ! »
Carton Transport : « Ben oui, nous on a dû choisir un endroit pour mettre nos objets nous ! »
Le carton Cadeaux répond alors au carton Cadeaux : « Ah ben si ! Justement ! A Noël, on prépare des cadeaux à offrir, et on se réjouit d’en recevoir… On les installe donc sous le sapin. »
Carton Décoration : « Oui, bon, c’est vrai, mais pourquoi là sur la table alors ? »
Carton Cadeaux : « Mais… mais… pour la fête entre famille ou entre amis ! Les cadeaux sur la table, c’est comme une petite attention qu’on installe pour chacun. »
Carton Objets oubliés : « Oui, bon, c’est vrai, mais là, près de l’étable ? Tu vas quand même pas nous dire qu’on peut en mettre dans l’étable ! »
Carton Cadeaux s’écrie : « Mais justement ! C’est de là que ça vient ! Les mages dont vous avez parlé tout à l’heure, ne sont pas venus les mains vides. Ils ont apporté des cadeaux. Et pas vraiment des cadeaux pour un bébé, soit dit en passant, mais des cadeaux dignes d’un roi ! »
Carton Décoration : « Ah, j’vous l’avais dit ! »
Carton Cadeaux : «Ils ont apportés de très beaux cadeaux qui venaient de chez eux.»
Carton Objets oubliés : « En effet, ce ne sont pas des cadeaux pour un bébé. »
Carton Cadeaux : « Il y a là de l’or, ici de l’encens et là, de la myrrhe. »
Carton Décoration : « De l’or et des parfums ? Chic ! » (Le carton Décoration va alors sentir les cadeaux.) « Ouf, ça sent pas bon, cette… chose ! » (Le carton Cadeau se vexe et baisse la tête.)
La dame approche alors du cadeau Décoration pour l’apaiser : « Oui, mais ça dépend des goûts, c’est comme l’odeur de l’étable. On aime ou on n’aime pas ! »
Carton Cadeaux relève la tête et répond : « Merci. Et ces cadeaux étaient des cadeaux très SYMBOLIQUES. »
Narratrice : « En effet, l’or était un cadeau pour un roi. »
Carton Cadeaux : « Et ce bébé-là était attendu comme un roi. »
Carton Décoration : « Ah ! »
Carton Cadeaux : « Ils ont aussi apporté de l’encens. »
Narratrice : « À l’époque, on utilisait de l’encens, un parfum, pour montrer son adoration pendant le culte ; et aujourd’hui encore, l’encens est utilisé par certains croyants.»
Carton Cadeaux : « Et ce bébé-là est le fils de Dieu… Le troisième cadeau est de la myrrhe. »
Carton Transport, tout penaud, demande aux autres cartons : « C’est aussi un parfum à faire brûler pour avoir l’odeur ? »
Narratrice : « Oui et d’habitude, la myrrhe se brûlait lors d’un enterrement. On en déposait aussi dans le tombeau. Vous savez, à cette époque, la myrrhe était utilisée pour quelqu’un dont la mort est importante. »
Carton Cadeaux : « Mais oui, la myrrhe c’est un symbole qui signifie qu’à Pâques, on célèbre la mort ET la résurrection de Jésus. »
La dame, regardant autour d’elle : « Bon, je crois qu’on a tout… Eh, mais il y avait pas une histoire d’étoile à Noël ? L’un de vous l’a oubliée au fond de son carton ? »
Tous : « Ben c’est nous tous, l’étoile ! »
La dame, ne comprenant pas : « Eh ben, vous êtes tous d’accord maintenant ?! A votre manière, oui, vous êtes des étoiles qui mènent au vrai sens de Noël. »
Carton Transport : « Mais bien sûr, figurez-vous que les mages dont vous avez parlé, très chère, suivaient une étoile pour voyager. Une étoile qui leur donnait la bonne direction. »
Carton Objets oubliés : « Eh oui, l’étoile les a conduit jusqu’à l’étable. Cet endroit tout simple dans lequel ils ont découvert ce roi tout simple aussi. »
Carton Cadeaux : «Et les bergers ! Ce sont à eux que les anges ont donné la bonne nouvelle. Lorsqu’ils leur ont parlé, il y avait comme une immense lumière dans le ciel !»
Carton Décoration : « Et dites, mes bougies, c’est un peu aussi une lumière dans la nuit, non ? »
Narratrice : « Il semble que dans la Bible, il y ait un endroit où on parle justement d’une immense lumière dans la nuit. Une lumière qui annonce ce qu’on a raconté aujourd’hui sur Noël. »
Pendant que la dame se met à chercher sa Bible pour partager cette fameuse parole avec les cartons, les cartons disparaissent. Elle se retourne alors et constate que les cartons ne sont plus là. Hébétée, elle constate que les objets sont quant à eux toujours en place. A-t-elle rêvé ? Non ce n’est possible…
La dame se dit alors : « Mais… mais… Ai-je rêvé ? Suis-je fait fatigué en cette fin d’année ? » C’est alors qu’une sonnerie retentit : ‘Dring, dring…’ elle reconnait alors sa sonnerie d’appartement et elle répond : « Oui, oui, j’arrive ! »
Tous les cartons sont là !
Lors de sa soirée, une jolie atmosphère s’est installée et même après cette soirée, la dame a gardé dans son cœur ce qu’elle avait vécu avec ces cartons au sens de Noël.
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PREDICATION
Où se trouve votre lumière ?
À l’éclairage de la saynète que nous venons de vivre et d’entendre pour les auditeurs, ma question pour vous ce matin est celle-ci : où se posent vos regards lors de cette période des fêtes de Noël ?
Vers l’ambiance et la décoration d’une maison pour véritablement ressentir l’ambiance Noël ? Je fais référence aux couleurs vives et « bling bling » avec du doré ou de l’argenté, qui se mêlent aux traditionnelles couleurs vertes, rouges, et le blanc qui nous rappelle la neige. Avez-vous allumé chez vous des bougies aux parfums de vanille, d’orange ou de cannelle – parfums de Noël ? Ou plus encore, avez-vous élaboré votre propre recette de vin chaud ? Peut-être que pour recevoir en cette période, vous avez prévu une belle nappe ainsi que l’argenterie. Vous avez aussi prévu un beau sapin naturel ou synthétique selon votre fibre écolo, et celui-ci est déjà recouvert de guirlandes lumineuses et de boules de décoration qui vous sont chères.
Avez-vous les yeux rivés vers la montre qui nous rappelle que le temps passe et défile, et qu’il nous faut nous hâter pour trouver de bons cadeaux à offrir aux enfants, aux parents, à la famille et aux amis ?
Est-ce que vos yeux se posent sur ces imposantes illuminations et les décorations de Noël un peu partout en ville, qui nous rappellent aussi qu’en cette période lumineuse, il y a peu de soleil et que la météo fait place au froid, à la pluie ou la neige. Mais les luminaires peuvent aussi nous aider à rentrer chez nous puisque l’obscurité pointe son nez beaucoup plus vite maintenant.
Est-ce que vos regards se posent sur vos agendas à cause des prochaines réunions de famille qui vont avoir lieu – qu’elles soient source de tensions et d’inquiétudes, ou au contraire, source de joie et de partages ? Mais il y encore, à l’heure actuelle, ces dîners de fin d’année : soirées des entreprises avec les collègues et quelques supérieurs hiérarchiques.
Autre point plus sombre, dont on n’aime pas parler : est-ce que vos yeux sont tournés vers vos manques, la mélancolie et la tristesse ? Puisque c’est une réalité, la solitude se fait encore plus sentir lors des fêtes, tout simplement parce que les membres des familles et les proches ne sont plus là, qu’ils vous aient quittés il y a peu ou il y a quelques années. Finalement la douleur, le manque, l’absence sont ravivés durant les fêtes. La solitude se vit peut-être parce qu’économiquement, on ne peux pas se retrouver avec les siens, eux qui se trouvent peut-être à l’autre bout du monde.
Avez-vous le regard posé sur vos finances de cette fin d’année ? Parce que c’est un fait, avec les fêtes de fin d’année il y à la part financière qui compte. Oui, qu’on le veuille ou non, Noël tend également à être une période de transactions financières toujours florissante malgré notre volonté de mettre en pratique une politique et une éthique de décroissance. D’ailleurs avez-vous remarqué tous ces stands, ces chalets qui se multiplient à Noël ? Mais il en est de même pour les associations qui viennent demander de l’aide et veulent faire appel à votre générosité – comptant peut-être sur notre affectif.
Finalement, qu’on le veuille ou non, Noël et la fin d’année qui se profile ne laissent personne indifférent et c’est bien normal ! Si la société nous crie et nous répète qu’en cette fin d’année, il nous faut tous être heureux, souriant à l’image de belle affiches nous décrivant la belle image : un bon repas de famille qui réunit toutes les générations assises autour d’une belle dinde farcie – et autres mets pour les végétariens ou véganes – avec des bouteilles et des cadeaux par milliers, et pourtant, la Bible, elle nous expose une tout autre chose.
Quelque soit ce que nous vivons actuellement, peut-être à l’image de cette crèche, et avec l’histoire évoquée dans notre saynète, la lumière peut jaillir même au sein des détritus oubliés.
Est-ce qu’en regardant la crèche tout à l’heure, nous avons pris conscience de l’improbable et l’insensé de cette histoire ? Même si on a déjà entendu maintes fois cette histoire, les faits restent les mêmes : un bébé, un sauveur, un roi est né dans une étable. Et on est bien d’accord, une étable n’a rien de reluisant !
Il doit y faire froid, sûrement à cause des nombreux courants d’air. En plus, ça doit sentir le caca, le fumier, et côté hygiène pour la naissance d’un bébé, on peut mieux faire ! Même si on a ce joli tableau sous les yeux, ce lieu n’a rien d’attrayant ni de bucolique ! Et c’est pourtant là, au milieu de l’inattendu que naît le miracle de la naissance d’un enfant. Dans ce lieu sombre et sale, la lumière va jaillir. Plus encore, cette lumière et cette bonne nouvelle vont être annoncées à des bergers alertés par des anges. Les bergers étaient des exclus, un groupe mal considéré à l’époque et pourtant c’est vers eux que les anges sont allés. Pas à des rois, ni d’autres hauts dignitaires.
Les rois mages sont venus, me rappellerez-vous… Attention parce c’est une certaine tradition qui en fait des « rois » mages, sûrement à cause de leurs présents. Même leur nombre, trois, pas si sûr. Tout ce que nous savons c’est que des mages étaient des étrangers et les conseillers de hauts dignitaires et sûrement aussi de rois. Ils usaient de pratiques peu orthodoxes – magie, ésotérisme et même l’astrologie. Et voilà que même à eux, des observateurs du ciel, une étoile lumineuse s’est fait voir, au point de les mettre en mouvement, de les mettre en marche. On ne sait comment ils avaient compris qu’une naissance importante allait avoir lieu. Parce que, des étoiles, ça ils ont dû en voir, mais au point de la suivre et de parcourir un si long voyage ? Cette lumière, force de vie, a déplacé leurs certitudes et leurs habitudes. Ils se sont mis en chemin comme les bergers qui se sont mis en marche pour aller voir cette naissance.
Et nous alors, qu’est-ce qui nous met en chemin ? Réalisons-nous que cette lumière venue dans le monde est pour nous aussi ? Qu’est-ce qui est sombre en nous et semble ne pas pouvoir être illuminé ? Peut-être est-ce notre situation actuelle qui ressemble à une étable ? Eh bien, bonne nouvelle pour vous ! Une naissance peut y avoir lieu, une lumière peut y jaillir.
L’avez-vous envisagé ? Le croyez-vous ? L’espérez-vous ?
Cette lumière donnée, elle est pour nous et peut chasser les ténèbres de notre vie. Cette lumière offerte par le Père avec la naissance de son Fils, nous l’avons en chacun de nous. Mais est-ce qu’on la laisse briller, jaillir et grandir ?
Si nos regards se posent partout autour de nous, n’oublions pas que nous sommes lumière et donc que nous sommes appelés à briller ! Briller ne veut pas dire faire de grandes choses – vous êtes appelés à briller dans l’annonce d’une bonne nouvelle, à briller par votre présence, votre sourire. Vous êtes appelés à briller en offrant un véritable temps de qualité à vos proches et vos amis, à briller en soutenant quelqu’un ou encore en priant pour lui ou elle.
Nous sommes appelés à briller parce que le Fils de Dieu nous est donné.
Nous sommes appelés à briller parce que nous sommes aimés en premier par le Seigneur.
Nous sommes aimés dans notre humanité, soyez-en assurés.
Amen.