Pentecôte: Élargis l’espace de ta tente!

Temple de St-Prex (©Alain Rouiller, CC BY-SA 2.0 Wikimedia Commons)

Écouter le culte :

Arrivée de l’Esprit

La Pentecôte, une fête magnifique, où Jésus revient sur terre par son Esprit. Et il ne lésine pas sur les moyens, On dirait une superproduction américaine : des rafales de vent, du feu qui tombe du ciel, des superpouvoirs, une foule immense... On est en plein dans l’univers Marvel !

Cette description que nous donne la Bible est incroyable. Jésus était venu tout petit, discret, dans une crèche à l’écart de tous. L’Esprit, lui, choisit de revenir en grande pompe. Il se donne à voir, à entendre. La terre entière, représentée par les peuples rassemblés à Jérusalem, est là pour l’accueillir.

L’Esprit va d’abord toucher les disciples, ils sont remplis de force, de courage, d’espérance. Ils ne peuvent pas garder pour eux ce trésor qui les habite. C’est plus fort qu’eux, ils le partagent à la foule qui les entoure. Plus de 3'000 personnes choisissent Jésus et reçoivent le baptême (Actes 2, 41). C’est complétement fou !

 

Et nous ?

Et nous, dans ce récit, où sommes-nous ? Avec les disciples ? Avec la foule qui demande le baptême ? Ou encore avec les hommes et les femmes qui se moquent ?

Notre Eglise réformée fait peu de place au Saint-Esprit. Il doit parfois se sentir à l’étroit, le pauvre, un peu serré aux entournures. Et pourtant, sa vie déborde partout dans nos activités paroissiales Il se fait discret simplement parce il nous respecte, parce qu’il nous aime. Il se fait vaudois avec les Vaudois, neuchâtelois avec les Neuchâtelois, valaisan avec les Valaisans. J’imagine qu’il peut même prendre l’accent !

 

« Elargis l’espace de ta tente ! »

Quand je lis que plus de 3'000 personnes ont accepté Christ dans leur vie à la Pentecôte, je pense à nos églises qui sont tout heureuses quand elles célèbrent à guichet fermé, comme ce matin. On aimerait pouvoir ajouter quelques bancs pour être plus à l’aise, «élargir l’espace de notre tente», comme dit le prophète Esaïe.

Ce printemps, lors des Rameaux, nous avons réintégré l’église après plusieurs années à la grande salle. Les catéchumènes était moins nombreux, mais l’église était pleine à craquer. Là-aussi, si on avait pu tendre nos toiles plus larges, allonger les cordages, cela aurait été bien.

Oui, même nos églises sont parfois trop petites. La Pentecôte, le don de l’Esprit, est aussi une histoire d’aujourd’hui.

Esaïe demande à Jérusalem de se réjouir. « Pousse des cris de joie », lui dit-il, « sois heureuse ! » Il nous dit la même chose aujourd’hui. « Tu vas te répandre, tes enfants vont repeupler les villes abandonnées. »

Alors bien sûr, on peut s’arrêter aux enquêtes sociologiques, qui, avec des schémas, des diagrammes et des comparaisons, nous expliquent que nos églises se vident, se meurent. Mais ces enquêtes nous disent aussi que la spiritualité ne s’est jamais si bien portée. Oui, le Saint-Esprit travaille à fond ces temps ! L’Eglise ne ressemble plus à celle que nous avons connu dans notre enfance, nous avons eu largement le temps de l’idéaliser. Mais l’Esprit souffle, donne la vie, multiplie ses interventions. On parle beaucoup de biodiversité depuis quelques années. Je crois vraiment que l’Eglise foisonne de biodiversité, de formes de vie plurielles, toutes prenant leurs racines, leur origine en Dieu.

 

De nouvelles formes de vie dans nos Eglises

À commencer par vous, chers auditeurs qui nous écoutez ce matin. Nous ne nous voyons pas, mais l’Esprit nous rassemble. Nous sommes en communion. Grâce à vous, l’espace de notre tente s’élargit à la Suisse romande, voire plus amplement encore.

Ce matin des catéchumènes et leurs parents sont présents. Ils vivent le transfert de la 8e à la 9e année. Ils passent de la paroisse à la Région, qui rassemble plusieurs paroisses. Les piquets de la tente sont déplacés, pour offrir de l’espace.

Alors que nos églises sont moins occupées, ma voisine camerounaise est venue chez moi cette semaine pour me demander si notre église ne pouvait pas accueillir sa communauté. C’est cadeau ! La tente s’ouvre à l’hospitalité interculturelle, à l’Eglise universelle.

Lors du dimanche des réfugiés cet été, plusieurs jeunes femmes d’Ukraine animeront notre célébration par la musique, le témoignage et de bons petits plats. La toile de la tente devient trop petite pour accueillir cette Eglise qui nous dépasse !

Et il y a encore tout ce qui ne se voit pas : les cellules de maisons, les rendez-vous de la nature, les repas « Et pourquoi pas » et ceux de Sabine, les jeux de société, les marches méditatives, le groupe de jeunes AJRM dont les musiciens nous accompagnent ce matin.

Toutes ces activités paroissiales, régionales et bien d’autres, chers auditeurs, que vous vivez dans vos réalités chez vous, dans vos villages, vos quartiers ; toutes ces activités nous offrent d’être émerveillés, étonnés, surpris, entraînés par le souffle. Toutes ces activités font l’Eglise. Une Eglise où l’Esprit nous relie mystérieusement les uns aux autres. Des liens qui, comme ceux de la tente, se tendent jusqu’au bout du monde.

Oui, notre Eglise foisonne de biodiversité !

 

La biodiversité paulinienne

L’apôtre Paul l’avait déjà bien inauguré. Avez-vous vous bien écouté la finale de la lettre aux Romains ? Tessa n’en a lu qu’une partie. Plus de trente personnes sont nommées : Priscille et Aquilas, Epaïnète, Marie, Andronicus et Junia, Ampliatus, Urbain, Stakis, Appellès, Aristobule, Hérodion, Narcisse, etc… Des femmes, des hommes, des couples, des familles, des communautés. L’apôtre à un petit mot personnel pour chacune et chacun, il les connaît. Ces chrétiens viennent de différentes parties du monde : Italie, Grèce, Asie, et de bien plus loin encore. Le même souffle les anime, les tient debout. La réalité de chacun est différente, et pourtant, la même sève coule en eux. Le Saint-Esprit les fait frères et sœurs, quelle que soient leur origine et leur condition sociale.

Avec les catéchumènes cette année, nous avons accompagné l’apôtre Paul dans ses voyages, nous avons rencontré quelques-unes de ces personnes que Paul salue à la fin de sa lettre.

Ce réseau communautaire était parfois déjà actif bien avant que Paul ne fasse leur connaissance. Paul a appris d’eux, autant qu’eux ont appris de lui. Le christianisme émergeant dans le bassin méditerranéen dépasse largement les seuls efforts de l’apôtre. On en mesure alors la diversité. L’Esprit, depuis la Pentecôte n’a jamais arrêté de souffler.

Aujourd’hui, notre nom aurait toutes les chances d’apparaître à la fin d’une lettre que Paul nous écrirait depuis l’Espagne, le Mali, l’Indonésie, ou l’Argentine. Nous faisons partie de cette « communion des saints » qui traverse l’espace et le temps.

 

Conclusion

En ce printemps où le soleil réchauffe la terre et les cœurs, il est bon le matin d’aérer nos maisons. Faisons de même avec nos Eglises. Déplaçons les piquets et levons les toiles de nos tentes pour laisser souffler l’Esprit.

Amen.

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Mon Eglise de rêve (rêve des catéchumènes)

Mon Eglise de rêve, c’est une Eglise…
Avec des murs de toutes les couleurs pour qu’on la voie plus.
C’est une Eglise avec des trampolines, où on peut bouger et avec des pistes de sport autour pour tout le monde.
C’est une Eglise lumineuse comme un phare.
C’est une Eglise où on peut vivre les histoires de la Bible en réalité virtuelle, où il y a des images animées pour comprendre ce qu’on voit.
C’est une Eglise avec de la musique pop et qui met l’ambiance.

Mon Eglise de rêve, c’est aussi une Eglise…
Où chacun est accepté tel qu’il est, sans jugement.
C’est une Eglise où il y a des jeunes qui animent et qui ont peu de différence d’âge avec nous et qui du coup peuvent nous comprendre.
C’est une Eglise où on reçoit des cadeaux quand on répond juste aux questions après avoir lu ou entendu un texte de la Bible.
C’est une Eglise où les bancs font des massages, comme dans un jacuzzi.
C’est une Eglise dans la nature ou dans les arbres.

Avec les catéchumènes, nous avons accompagné l’apôtre Paul dans ses voyages.

Aujourd’hui, en ce jour de Pentecôte, Dieu nous fait don de son Esprit et nous envoie. Les catéchumènes qui terminent leur 8e année vont découvrir de nouveaux horizons. Une dynamique régionale les attend, autant en Église que scolaire. Dieu nous encourage tous à élargir l’espace de notre tente. A l’image de l’apôtre Paul, Dieu nous donne son Esprit et nous précède sur nos chemins.

Détails

Célébration
Avec la participation de
Christine Wurlod pour les lectures, et la participation des catéchumènes
Orgue
Musique
«çA Joue RM», avec les musiciens de l'AJRM (Association des jeunes de la Région de Morges).