Un Roi couvert de blessures

Jésus a été condamné. Le voilà maintenant crucifié. Mis à mort par le supplice réservé aux esclaves et aux assassins. Tué de la mort la plus infâme qui soit.

Au-dessus de sa tête, l’écriteau, motif de sa condamnation, est clair : « Celui-ci est Jésus, le roi des juifs ». Roi oui il l’est, mais crucifié, Roi, mais couronné d’épines. Élevé, mais dont le trône est le bois de la croix…

Selon Luther, les hommes ne veulent voir Dieu que dans sa majesté, un dieu de qui l’on ne peut se rapprocher que par nos bonnes œuvres pour autant qu’il les accepte. Un dieu roi sur un vrai trône de roi.

Notre Dieu, dit Luther, au contraire, agit dans la faiblesse sur la croix pour détruire cette vision d’un dieu qui n’est pas le nôtre. Dieu sauve de manière insensée et folle. Par sa toute impuissance. Scandale pour notre foi : Dieu se montre là où on ne l’attend pas. Le Dieu de Jésus-Christ est toujours à l’envers de ce que les hommes appellent Dieu.

Faire confiance à cet homme crucifié, raillé, couronné d'épines. C'est là le mystère, ou plutôt le scandale de notre foi : ce crucifié est l'image de ce Dieu en qui nous croyons et que nous ne voyons pas ; il est le Fils, l’envoyé, le Christ. Et dans ce visage meurtri et défiguré, Dieu nous révèle son nom qui est : amour et miséricorde.

Oui Jésus est Roi et nous sauve par sa vie qui s’est donnée jusque sur la croix, prélude à la vie qui lui est donnée au matin de Pâques et qu’il offre à tous ceux qu’il aime.